L'annonce d'importantes compressions à la Société Radio-Canada a semé l'émoi dans divers milieux. On s'est empressé de condamner le gouvernement Harper, qu'on juge indifférent à la culture et hostile aux médias en général et à la société d'État en particulier.
Dans le cas présent, on a peut-être sauté trop vite aux conclusions. Si Stephen Harper avait voulu faire mal à la SRC, il lui aurait coupé les vivres. Or, au cours des dernières années, la subvention fédérale à la Société est restée à peu près la même (1,1 milliard). À l'heure actuelle, Radio-Canada reçoit même passablement plus qu'il y a 10 ans. Comme l'a rappelé vendredi notre collègue Nathalie Petrowski, ce sont les libéraux qui ont fait le plus mal à Radio-Canada en sabrant dans son budget au milieu des années 90.
Si Radio-Canada se trouve dans l'impasse aujourd'hui, ce n'est pas parce que les conservateurs ont été chiches, mais en raison d'une chute de ses revenus publicitaires provoquée par la récession. De plus, la télévision d'État fait face au même problème structurel que les autres télés généralistes : ses coûts augmentent tandis que les recettes se dispersent parmi une myriade de nouveaux médias.
Certains estiment que le gouvernement du Canada devrait tout simplement donner plus d'argent à la SRC. Or, qui est convaincu que la Société est gérée de façon serrée? Si le gouvernement doit épauler fermement la société d'État, il doit aussi s'assurer que les fonds des contribuables sont bien investis.
Que faire? La direction et le gouvernement Harper s'entendent sur la nécessité d'apporter des changements au modèle d'affaires de Radio-Canada. Sous son PDG Hubert Lacroix, Radio-Canada a eu l'intelligence de ne pas demander davantage d'argent à Ottawa. Elle a plutôt proposé au gouvernement de l'appuyer dans sa restructuration en lui accordant une marge de crédit ou une avance de 125 millions. Cela aurait permis à la Société, notamment, de payer les indemnités de départ des employés à qui elle aurait offert une retraite anticipée. Les conservateurs ont refusé.
«À long terme, je ne pense pas que ce serait dans l'intérêt de la SRC, a expliqué le ministre du Patrimoine canadien, James Moore. Dans 12, 24 ou 36 mois, la Société ferait toujours face à des revenus moindres, à des exigences plus grandes et, en plus, elle devrait rembourser ce prêt.»
M. Moore s'est montré plus ouvert au scénario de rechange mis de l'avant par M. Lacroix, la vente de 125 millions d'actifs. Voilà une étrange décision de la part du gouvernement. Radio-Canada se trouvera forcée de vendre des immeubles en plein creux du marché. Et elle se trouvera ensuite locataire, donc avec des dépenses courantes accrues.
Au lieu de justifier ce choix, M. Moore s'est plu à dénoncer les coupes faites par les libéraux il y a plus d'une décennie. Or, l'avenir de la Société Radio-Canada est en jeu aujourd'hui, en 2009. L'équipe de M. Lacroix vient de démontrer sa volonté de prendre le taureau par les cornes. S'il croit vraiment à l'importance de Radio-Canada, le gouvernement Harper doit s'élever au-dessus de la bête partisanerie et appuyer concrètement, intelligemment la Société.
Vengeance ou incompétence?
Radio-Canada et Harper
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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