Si j’étais éditorialiste asservi dans un quotidien ou rédacteur en chef
d’un catalogue publicitaire de quartier, j’aurais assez le respect de
moi-même pour ne pas prostituer ma plume aux intérêts financiers des
proxénètes pour qui je fais le trottoir.
Je ne minimiserais pas l’intelligence des lecteurs – ceux qui n’ont pas
encore fait faux bond à mon journal – en leur recommandant, à la veille
d’une élection, mon choix de vote.
Par contre, je réfléchirais bien fort, tout haut sur des enjeux, ceux qui
font rarement la une et dont pourtant dépendent dans leur concrétisation
l’intensité de magouilles, le degré d’intoxication du petit peuple.
Par exemple, je demanderais aux honnêtes gens de la région de Québec et à
tous les riverains du Saint-Laurent s’ils sont bien au fait du poison
néfaste dont, mine de rien, on peaufine l’injection dans leur système …
leur écosystème. Le projet de la Rabaska avec son port et des méthaniers
plus long que des terrains de football, une épée de Damoclès sur la vie
aquatique, sur la vitalité même des québécois, sur l’industrie touristique.
(www.alternatives.ca/article2819.html) .
J’inciterais mes compatriotes à bien évaluer les raisons comme les
conséquences du déboisement en partie d’un Parc provincial à faire rêver
les amants de la nature pour le brader à des chevaliers de l’industrie à
qui on recommandera – en criant tout simplement passe-passe - des
magouilleurs, seuls capables de se payer des achats ou des locations à prix
excessif. Les héritiers de nos impôts, quoi !
Aujourd’hui Orford, demain le boisé Saint-Paul de l’Île-des-Sœurs et,
bientôt, ce qui n’a pas encore été sacrifié du Mont-Royal aux conquérants.
Même si le cours de nos rivières affiche souvent grise mine, je peux tout
de même y découvrir anguille sous roche puisque l’on chuchote que des
politiques investisseurs cachent déjà dans leurs manches des recettes pour
nous faire avaler la cession de nos eaux à des assoiffés de profits. Ne
soyez nullement surpris si un jour très proche l’eau que vous boirez
vienne des nappes phréatiques du Québec et revienne chez nous, à fort
prix, après avoir été traitée au sud et même à l’ouest ! Comme les sapins
qui poussent sur nos terres.
J’inciterais les aînés – dès qu’ils atteignent 65 ans - à lever le
bouclier, à marcher dans la rue pour protester contre ces technocrates qui
ont décrété, probablement à la suite de connivences avec des assureurs
privés de médicaments, que des remèdes d’ordonnance que votre médecin
prescrit font partie d’une liste de médicaments d’exception de la R.A.M.Q.
et que vous devrez vous soumettre à toute une bobine de red tape pour
qu’ils vous soient remboursés, soit par la Régie, soit par le régime privé.
Je doute qu’ils le soient. Et je persiste à croire que cette liste
s’allongera. Faut bien saper quelque part en santé. D’ailleurs, il y a
tellement de nouveaux compatriotes qui requièrent des soins !
Si j’étais éditorialiste respectueux de mes lecteurs plus que de ces
guignols qui parviennent au sommet du pavé, je recommanderais de faire une
guerre pacifique à ces usurpateurs de nos droits à la protection de notre
patrimoine. Puisque nos froids hivers se chargent d’eux-mêmes de consigner
à l’hibernation cette catégorie de fauteurs de troubles, l’été je jouerais
la carte de l’étalage des charmes de nos authentiques québécoises, les plus
belles femmes au monde … mises à part les accros de la malbouffe. À
l’extérieur, dans les parcs, les centres commerciaux, je prônerais que cet
été se vive avec le port de la minijupe et, de regretté mémoire, des
hotpants, l’un et l’autre vêtement agrémenté d’une blouse, d’une chemise
révélatrice, voire transparente … C’est plus hygiénique que …
Si j’étais un éditorialiste libre ou une rédacteur en chef d’autre chose
que d’annonces classées, je ne dirais pas à mes lecteurs pour qui voter. Je
me dirais plutôt que puisqu’ils sont des gens intelligents - car à
l’origine ils lisent mon journal - il ne m’appartient pas de décider pour
eux.
Malheureusement … il semblerait que tous ne sont pas brillants.
Paul Gadoury
L’Île-des-Soeurs
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