12 idées pour renforcer l’identité québécoise

C04e2cc2774f3dcdd679e5e07a725645

Un cadre stratégique pour le redressement national


Guillaume Rousseau, professeur de droit titulaire,

au nom de l’Institut de recherche


sur le Québec, Sherbrooke


La fin de la campagne électorale est le meilleur moment pour interpeller les partis. C’est pourquoi l’Institut de recherche sur le Québec (IRQ) demande aux partis de s’engager dans des domaines prioritaires pour l’identité nationale. 


Plus précisément, l’IRQ veut savoir si les partis s’engagent, en matière de laïcité et d’intégration, à: 


– protéger et promouvoir la loi 21, qui est attaquée de toutes parts alors même qu’elle constitue un immense progrès, notamment en consacrant un droit à des services publics laïques;


– adopter une loi-cadre relative à la convergence culturelle pour enfin proposer un modèle vraiment différent du multiculturalisme;


– poursuivre la réforme visant à remplacer le cours d’éthique et culture religieuse par un cours de culture et citoyenneté québécoises, tout en s’assurant que le contenu de ce dernier s’inscrive dans une perspective de convergence culturelle et de laïcité.


En matière de français, nous souhaitons que les partis s’engagent à: 


– protéger, à promouvoir et à renforcer la Charte de la langue française, notamment en rendant ses dispositions applicables au niveau collégial;


– faire de la connaissance du français un critère obligatoire dans la sélection des immigrants afin de contrer la tendance observée il y a quelques années qui faisait en sorte que la proportion d’immigrants connaissant le français tendait à diminuer;


– réclamer des modifications au droit linguistique fédéral afin qu’il soit plus favorable au français.


Concernant la mémoire nationale, les partis devraient s’engager à: 


– augmenter la place de l’histoire nationale à l’université, où le nombre d’historiens spécialistes de l’histoire nationale et constitutionnelle du Québec est trop limité;


– renforcer l’enseignement de l’histoire nationale dans les cursus scolaires;


– subventionner des séries télévisées sur l’histoire nationale du Québec parce qu’à l’heure du triomphe de Netflix et de YouTube, il n’est pas normal que la dernière grande série télévisée couvrant l’ensemble, ou presque, de l’histoire nationale du Québec soit Épopée en Amérique réalisée par Gilles Carle... il y a plus d’un quart de siècle!


Enfin, au sujet des institutions démocratiques, nous attendons des partis qu’ils s’engagent à: 


– poser des gestes unilatéraux visant à accroître la liberté du Québec, comme élargir l’usage des dispositions de souveraineté parlementaire;


– adopter une constitution québécoise renforçant la souveraineté du Parlement québécois parce que, trop souvent, les idées entourant l’adoption d’une telle constitution tendent plutôt à renforcer le pouvoir des juges aux dépens de notre Parlement;


– créer une citoyenneté québécoise qui sera un puissant symbole d’identité nationale, en plus d’être l’occasion d’imposer la connaissance du français comme condition à l’obtention du droit de vote. 


Par leur cohérence d’ensemble et la vision d’avenir qui s’en dégage, ces douze idées constituent une politique ambitieuse de redressement national digne d’une deuxième Révolution tranquille.

 


Featured fd928b8e59b24d380342c2d750637baf

Guillaume Rousseau35 articles

  • 26 876

L'auteur, qui est candidat au doctorat en droit à l'Université de Sherbrooke, a étudié le droit européen à l'Université Montesquieu-Bordeaux IV. Actuellement, doctorant à l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne