Au sujet de la sentence d'Alexandre Bissonnette...

150 ans ou 25 ans?

Je suis d'avis que la sentence d'Alexandre Bissonnette doit être traitée en faisant abstraction de la religion des victimes

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Tribune libre

Aux yeux du procureur de la Couronne, Me Thomas Jacques, le crime d’Alexandre Bissonnette restera un des plus haineux de l’histoire canadienne. Quarante-six personnes ont été ciblées en raison de leur confession religieuse. « Elles ne faisaient qu’exercer leur liberté de religion, un droit garanti par notre Charte ».


Eu égard à la plaidoirie du procureur de la Couronne, une question me titille les méninges : le procureur aurait-il invoqué le droit des victimes d’exercer leur liberté de religion si le drame s’était déroulé dans une église catholique où des fidèles assistaient à une cérémonie religieuse?


Aux yeux du procureur, il m’apparaît évident que le simple fait de faire allusion à ce droit « garanti par la Charte » devient un motif aggravant dont il faut tenir compte dans la sentence infligée à Bissonnette, à savoir un cumul de 150 ans pour les six meurtres dont le tueur est accusé… En termes clairs, une condamnation à mort en prison.


En réalité, dans l’hypothèse où on substitue le fait que les victimes ont été tuées au moment de leurs prières à une discussion dans la rue par exemple, le procureur aurait-il réclamé la même sentence ou aurait-il opté pour une sentence de 25 ans?


En bref, je suis d'avis que la sentence d'Alexandre Bissonnette doit être traitée en faisant abstraction de la religion des victimes qui se voient, dans le cas du cumul des meurtres, placéees sans raison dans une classe à part... Sinon, on devrait traiter le cas de Bissonnette comme un acte de terrorisme et là, ce serait une toute autre affaire!


Henri Marineau, Québec





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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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