ÉNERGIE EST

200 questions sans réponses

Le ministère de l’Environnement dit manquer d’informations, mais reste évasif sur la collaboration de son interlocuteur

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C'est tout ?

L’étude d’impact déposée par TransCanada au gouvernement du Québec pour son projet de pipeline Énergie Est a suscité en retour pas moins de 200 questions de la part du ministère de l’Environnement. C’est ce qu’a révélé mercredi le ministre David Heurtel, tout en refusant de « qualifier » le niveau de collaboration de la pétrolière.

L’étude d’impact, réclamée par Québec depuis novembre 2014, a finalement été produite en six semaines au printemps dernier, avant d’être déposée au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) au début du mois de juin.

Or le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a fait savoir mercredi que le document censé préciser les impacts du pipeline Énergie Est n’est toujours pas terminé. « On a reçu une étude d’impact. Le ministère fait un travail rigoureux pour l’analyser. Il y a des questions et nous n’irons pas de l’avant [avec la suite de l’évaluation environnementale] tant que nous n’aurons pas de réponses à ces questions », a affirmé le ministre en marge du caucus des députés libéraux, à Québec.

« Il y a plus de 200 questions qui ont été posées à TransCanada par le ministère », a souligné M. Heurtel en marge du caucus des députés libéraux, à Québec. « Il y a des précisions, des questions, des éléments manquants. » En anglais, il a dit que ces questions couvrent un « large spectre d’enjeux », dont des questions liées aux risques sismiques, à la sécurité, aux changements climatiques et à l’eau. Les émissions de gaz à effet de serre liées à la production pétrolière ne font toutefois pas partie de l’évaluation québécoise.

Collaboration

Malgré l’ampleur du projet, TransCanada a longtemps refusé de respecter la législation environnementale québécoise. « Nous avons dû passer par les tribunaux pour forcer TransCanada à se conformer » à la Loi sur la qualité de l’environnement, a d’ailleurs rappelé M. Heurtel mercredi.

Maintenant, est-ce que la pétrolière collabore pleinement avec le MDDELCC ? « Ce que je sais, c’est que TransCanada collabore. J’hésite à qualifier la collaboration plus que ça », a simplement répondu le ministre. Son cabinet n’a pas voulu donner davantage de précisions par la suite.

Même si Québec avait au départ convenu d’un calendrier de réalisation pour l’évaluation environnementale québécoise d’Énergie Est, David Heurtel estime aujourd’hui que le gouvernement n’est plus tenu de respecter de délais précis. « Il y a un an, on avait la pression de terminer les audiences du BAPE avant le début des audiences publiques de l’Office national de l’énergie. C’était un de nos grands objectifs. On voulait être certains de faire notre processus et de le compléter avec un rapport du BAPE pour aller défendre les intérêts du Québec devant l’ONE », a-t-il expliqué.

Depuis ce temps, les audiences fédérales ont été suspendues, à la suite de la récusation des trois commissaires qui dirigeaient l’examen du pipeline de TransCanada. Et on ne sait pas quand le processus doit reprendre. « On n’a plus cette espèce d’épée de Damoclès au-dessus de nous. Alors, on va faire notre travail diligemment, on va s’assurer d’avoir toutes les réponses », a fait valoir David Heurtel.
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