Réplique à André Pratte - "La bataille des Plaines"

250e anniversaire de naissance du peuple souverain du Québec

Tribune libre 2009

Cher et incorrigible M. Pratte,
En réponse à votre question posée dans votre éditorial dominical du 2009
01 25 intitulé [La bataille des
Plaines->http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/andre-pratte/200901/24/01-820655-la-bataille-des-plaines.php]
,
voici un début de réponse.
Pourquoi, « la France et l'Allemagne peuvent commémorer côte à côte les
événements marquants de la Seconde Guerre mondiale
» alors « que les
Québécois de diverses origines et opinions
» ne peuvent « faire de même
pour leur histoire commune ?
» Parce que le Canada n'est ni la France ni
l'Allemagne, et parce que ces peuples ne sont pas toujours prisonniers des
Conquêtes qui les ont un jour ou l'autre asservies. La France et
l'Allemagne sont des États qui se sont mutuellement Conquis. Mais
aujourd'hui chacun de ces États ne prétend pas que le territoire de l'autre
a fait l'objet d'une Cession. Pourquoi ? Parce que chacun des peuples de
France et d'Allemagne dispose d'un État qui émane de chacun d'eux. Ce qui
n'est pas le cas du Canada.
Le Canada n'émane pas du peuple démocratique et souverain, ni de celui du
Canada, ni de celui du Québec. Jamais cet État actuel du Canada, dans son
histoire qui commence non pas comme on l'a dit en 1608 tel que fondé par
Champlain par deux peuples, mais qui commence et se termine dans la
Conquête, sans conditions justes, réciproques et équitables de vraie
réconciliation, comme c'est le cas entre l'Allemagne et la France, non sans
avoir dû faire deux guerres pour parvenir à tel résultat et réparer le tort
fait dans les suites de la première. Ces torts qui dans le cas du Canada
n'ont jamais été réparés voire reconnus par un État qui émanerait du peuple
qu'il prétend à bon droit gouverner sans même le nommément consulter. Cette
Conquête perdure dans un État qui s'impose d'autorité et de force sans
jamais se nommément soumettre à l'approbation du peuple souverain du
Québec. Jamais les États qui se sont succédé depuis l'Occupation militaire
britannique qui a suivi le défaite des Armées du Roi de France le 13
septembre 1657 que l'on veut « commémorer » en 2009, n'ont été soumis à
l'approbation du peuple souverain du Québec. Pas davantage l'État actuel et
unilatéral du Canada de 1982.
Le jour où le peuple démocratique et souverain du Québec aura été appelé
par le Canada à nommément et « clairement » approuver sa Constitution
remodelée en fonction des volontés du peuple du Québec, ce jour-là, toutes
les Re-Constitution du monde ne pourront n'être qu'une partie de notre
histoire parce qu'elles feront partie d'un tout qui est fondé sur la libre
et volontaire adhésion du peuple démocratique et souverain du Québec à un
État qui l'agrée et qu'il agrée. Ce qui n'est pas le cas du Canada et qui
explique ce que nous devrons expliquer à nos visiteurs en 2009. Des
visiteurs qu'il nous faut accueillir les bras ouverts, nous sommes en cela
d'accord.
En cela, oui aux Re-Constitutions des Plaines, mais seulement dans le
contexte des célébrations du 250e anniversaire de naissance du peuple
souverain du Québec, un peuple distinct du peuple de France, né dans le
sang versé par l'amère patrie abreuvant les sillons des champs d'Abraham
Martin aux sons tristes de nos chants toujours contrés par la
canadianisation commanditaire de notre histoire toujours menacée de
représailles et par là bloquée dans un statu quo jamais approuvé par le
peuple souverain.
Luc A.
www.luc-archambault.qc.ca
P.S.
Soit dit en passant puisque vous faites un lien avec Sir Paul
McCartney...
Voilà bien détournée par sophisme interposé la logique canadianisatrice à
son meilleur. À l’exemple même de la dérive médiatique de cet été dernier
qui par les bons soins de La Presse entre autres médias livrés à une dérive
sans précédent, a inventé de toutes pièces sur la base de mon « [Mot de
bienvenue... à Sir Paul
McCartney->http://www.vigile.net/Mot-de-bienvenue-d-un-artiste]
»
endossé par ± 200 personnes et personnalités civiles et politiques, un «
mouvement d’opposition » à la venue de l’idole britannique qui n’a jamais
existé.
Jamais nous n’avons « grimpé dans les rideaux » à la « seule mention de
McCartney
», jamais nous ne nous sommes opposés à sa bienvenue venue. Ce à
quoi nous nous sommes opposés en 2008, ce à quoi nous nous opposons en
2009, c’est à la canadianisation de la fête du 400e, c’est à la
canadianisation des commémorations des Batailles de Québec, et non à leur
britannisation ou contre la bienvenue venue de qui que ce soit.
Du reste, nous avions bien raison d’accueillir les bras ouverts cette
bienvenue venue. Le grand artiste engagé ne s’est pas trompé quant au pays
qu’il visitait et honorait de sa présence. Il a brandi le seul drapeau du
Québec, contrairement à Kiev où il brandissait quelques semaines auparavant
le drapeau du pays où il se trouvait, l’Ukraine, accompagné de
l’Union-Jack. ( 2008 08 18 -Michel Roberge - [Retour sur un
détournement de
message->http://www.vigile.net/Retour-sur-un-detournement-de]
).

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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2009

    Merci à M. Archambault !
    " Pourquoi, « la France et l’Allemagne peuvent commémorer côte à côte les événements marquants de la Seconde Guerre mondiale » alors « que les Québécois de diverses origines et opinions » ne peuvent « faire de même pour leur histoire commune ? » Parce que le Canada n’est ni la France ni l’Allemagne, et parce que ces peuples ne sont pas toujours prisonniers des Conquêtes qui les ont un jour ou l’autre asservies. La France et l’Allemagne sont des États qui se sont mutuellement Conquis. Mais aujourd’hui chacun de ces États ne prétend pas que le territoire de l’autre a fait l’objet d’une Cession. Pourquoi ? Parce que chacun des peuples de France et d’Allemagne dispose d’un État qui émane de chacun d’eux. Ce qui n’est pas le cas du Canada. "
    Pourquoi faut-il seulement le rappeler à l'étrange Pratte ?!? Mon hypothèse : l'André La Presse le fait exprès.
    Non mais c'est vraiment risible ! Il faudrait que le Québec/Canada soit comparable à la France/Allemagne ?!? Nos derniers fédéralistes ne sont-ils pas les premiers à rouspéter dès que le Québec est comparé à d'autres "pays" du monde voulant leur indépendance politique ?!?
    N'importe quoi Monsieur Pratte et vous le savez très bien ! Merci à Monsieur Archambault !

  • Archives de Vigile Répondre

    26 janvier 2009

    Journal de Québec - JdQ - 2009 01 26 - Réplique à M. Donald Charette- « 1759 »

    M. Charette,
    Dans votre chronique du 2009 01 26 intitulée « 1759 » vous tracez un portrait de la situation qui m’a semblé se tenir à distance de la partisannerie jusqu’à ce que je lise en conclusion que vous tenez à abonder dans la dérive médiatique entourant la venue de Sir Paul McCartney en juillet dernier et faire un lien qui n’a lieu d’être de la part d’un journaliste sérieux.

    « Au plan politique, le PQ a bien jugé l’affaire, mais il s’est fait déborder par des ultranationalistes, sans doute les mêmes qui dénonçaient le show de Paul McCartney sur les Plaines. »
    1608-2008 / 1759 - 2009

    Je ne sais pas de quels ultranationalistes vous voulez parler. Ce que je sais, pour en être une, les personnes identifiées par les médias en mal de scandale et en quête d’abonnements, n’ont pas « dénoncé » en 2008 le « show de Paul McCartney sur les Plaines ». Jamais nous n’avons été opposés à la venue de Sir Paul, ni n’avons « dénoncé » ni lui, ni son spectacle. ( Le Soleil 2008 07 20 ). Ce que nous avons cependant comme d’autres, vivement dénoncé, c’est ce qui a entouré sa bienvenue venue, c’est-à-dire, la « canadianisation » du 400e. ( 2008 07 03-Le Soleil-Jean-François Cliche ).

    Du reste, nous n’avons pas été déçus ! L’artiste engagé et politisé qu’est Sir Paul a été à la hauteur de sa renommée et a bien compris le pays où il se trouvait. Il a brandi le drapeau du Québec, contrairement à ce qu’il avait fait à Kiev le mois précédent, là où il avait brandi le drapeau du pays où il se trouvait, l’Ukraine, accompagné de l’Union Jack. Sur l’estrade des Plaines, il a brandi ces couleurs du Québec qu’on avait bien pris soin de cacher par ailleurs cet été, comme celles de Québec du reste, ce qu’a déploré feu M. Jean Pelletier, ex-maire de Québec. Ce qui dénonce ce que les canadianisateurs se sont efforcés de faire cet été. ( 2008 08 18 -Michel Roberge - Retour sur un détournement de message )
    Dommage que vous abondiez dans cette dérive médiatique qui a en juillet dernier inventé de toutes pièces un « mouvement d’opposition » à la venue de Sir Paul qui n’a jamais existé, malgré ce que vous affirmez. Si j’ai bel et bien transmis un « Mot de bienvenue d’un artiste québécois à Sir Paul McCartney » ( Vigile ) c’est pour l’informer du contexte linguistique et politique qui est le nôtre et celui de la « canadianisation » qui entourait sa « bienvenue » venue. Plus de 200 personnes et personnalités civiles et politiques ont endossé ma démarche avant que la diffamation et l’insulte ne s’exercent de façon outrancière entre le 15 et le 25 juillet dernier (2008 07 22 - Forum Luc A. Paul McCartney ).
    Merci de vous référer maintenant aux faits et aux sources, et non plus à la falsificatrice relation des faits qui voulait détourner l’attention portée aux justes dénonciations de la canadianisation de la fête. On a pour cela sur la base de mon « Mot de bienvenue… », fabriqué une fausse opposition à sa venue. Une invention qui a fait le tour du monde. Passe encore que dans le feu de l’action on en ait profité pour se livrer à cœur joie à du rentre-dedans antisouverainiste, mais… 6 mois après les faits… Soyons sérieux !

    1759-2009
    Pour ce qui est des commémorations 1759-2009 entourant le 250e anniversaire de la naissance du peuple souverain du Québec, peuple partie du peuple de France, abandonné par son Souverain qui, de fait, abdiquait son devoir premier de protéger son peuple contre l’envahisseur, nous sommes d’accord, il serait en effet « absurde d’occulter ce pan de notre histoire ». Ce jour-là, dans la douleur et dans le sang versé de l’amère patrie, nous sommes devenus un peuple ravi à son Souverain, peuple sans Souverain devenu, peuple souverain devenu donc. Un peuple distinct du peuple de France et de tout autre. Si Louis XV a cédé aux Britanniques « ses » territoires de Nouvelle-France, jamais il n’a pu céder son peuple… Comme si un peuple pouvait être objet de Cession !?
    Aujourd’hui, ce peuple sans statut hors d’un statu quo canadien de blocage, malgré la Conquête et contre l’assimilation programmée par Lord Durham, fleur cultivée de la nation britannique, nous sommes le peuple démocratique et souverain d’un Québec français, encore bien vivant, fier de l’être et capable, nous sommes d’accord, de se pencher sur la guerre de Conquête et d’étudier de visu comment elle s’est matérialisée en nos Plaines, mais cependant non pas seulement dans la chorégraphie des costumes et la percutante musique de la poudre d’époque en beaux fusils, mais aussi sur nos rives du Saint-Laurent, de l’Acadie à Montréal, dans l’évocation de ce qui a précédé et permis ces batailles. Ce qui a, comme vous le décrivez si bien, permis sans excuse ni compensation ou dédommagement, la bombarde, la mitraille, le pillage, l’incendie, le vol des récoltes, le viol des femmes et le meurtre de nos ancêtres désarmés. Tout cela, commémoré, canadianisation en moins.

    L’affiche de la poignée de main Franco-Britannique de la fédérale Commission du Parc des Champs-de-Bataille est une provocation innommable et grossière de la volonté canadianisatrice d’un autre détournement d’histoire. Cela dans un État du Canada qui n’a jamais fait la rupture d’avec l’État d’Occupation militaire qui a suivi la bataille et qui s’impose toujours aujourd’hui sous d’autres formes dans la contrainte d’un État du Canada rapatrié unilatéralement en 1982, et ce n’est pas de l’histoire ancienne. Cet État du Canada qui s’impose toujours d’autorité sans jamais se nommément soumettre à l’approbation du peuple démocratique et souverain du Québec. Et pour cause, il aurait été et il serait toujours rejeté. Même les fédéralistes rénovateurs répudient sa Constitution.

    Il sera toujours temps d’afficher l’image d’une réconciliation canado-québécoise véritable le jour où le Canada se sera nommément et « clairement » soumis à l’approbation du peuple souverain du Québec. Ce qui n’est pas le cas ! Ce n’est pas être ultranationaliste que de l’affirmer, au contraire de ce que vous argumentez. Il s’agit simplement de prendre acte d’une réalité qui s’impose aux yeux de tous. Le Canada n’émane pas du peuple souverain et est rejeté par la majorité du peuple souverain du Québec.
    Nous n’en sommes pas pour autant encore à fonder l’État du peuple démocratique et souverain du Québec, mais nous rejetons majoritairement le Canada actuel, avatar unilatéral d’un Empire monarchique de droit divin qui impose sa Loi, sa Loi constitutionnelle, sans la nommément soumettre à l’approbation du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. C’est un fait.

    La commémoration à laquelle tiennent les reconstitutionnalistes des batailles de Québec nous le rappelle. Le Canada est né dans la guerre de Conquête, mais il n’a toujours pas fait la nôtre. Celle des cœurs et de la libre et politique et démocratique adhésion qui nous ferait librement et sans menace y adhérer. La Paix des braves, le calumet de la Paix, pourrait se faire ou partir en fumée. C’est au Canada de décider s’il désire faire ce qu’il faut pour que ce peuple adhère à sa Loi, cela autrement que de force propagandiste et sans substance ou sous les menaces de représailles commanditaires ou économiques, proférées en vertu d’une autorité unilatérale et illégitime, celle dont il s’est paré en 1759 par les armes et dont il se pare autrement aujourd’hui encore. Mais il s’y refuse, d’où la controverse et l’État de blocage dans lequel nous nous trouvons figés. C’est cela que les canadianisateurs veulent taire, en cette année de re-constitutions
    La nôtre de Constitution du Québec souverain ne passe peut-être pas encore, mais celle du Canada, pas davantage ! Or le Canada s’impose d’autorité ! Normal, c’est son histoire ! Il est né comme ça ! Dans un rapport de force asymétrique et non dans la réciprocité libre et équitable. Voilà ce que cette pathétique présentation de poignée de main veut taire en faisant taire les souverainistes qui s’y opposent. Ils seraient « ultranationalistes », comme vous dites… la belle affaire !
    1759-2009 -
    250e anniversaire de naissance du peuple souverain du Québec.
    Il y a de quoi célébrer notre histoire, nous sommes d’accord ! Quel que soit l’État qui prétende à bon droit gouverner ce peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec, même si ce n’est pas le cas dans le Canada unilatéral actuel, cet État qui n’émane pas du peuple, n’en déplaise aux canadianisateurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 janvier 2009

    Bonjours M.Archambault. Voilà qui vous feras sans doute réagir si vous n'avez pas encore lu l'éditorial d'aujourd'hui du chroniqueur en chef du JdQ, Donald Charette, qui semble à l'unisson avec celui de la grosse Presse, André Pratte. Sous le titre, 1759, la chronique de Donald Charette se termine ainsi: "L'histoire a laissé son empreinte sur Québec au point où on y retrouve des rues au nom des vainqueurs et des vaincus ( Murray, Moncton, Bougainville... et même une rue Wolfe à Lévis) sans que cela soulève des hauts cris." " Au plan politique, le PQ a bien jugé l'affaire, mais il sait fait déborder par des ultranationalistes, sans doute les mêmes qui dénonçaient le show de Paul McCarney sur les Plaines."
    Voilà comment on colporte n'importe quoi au nom de la canadianalisation, quitte à dire des mensonges au nom de la convergence et de la concentration de la presse fédérale quand ce n'est tout simplement pas à la radio-poubelle de Québec. Venant moi-même d'une petite ville des Cantons de l'Est, laissez-moi vous dire que dès que j'ai appris à lire le nom des rues et des shops Ltee et Co. jamais Allen, Crabtree, Frye, ou Sherbrooke, Bromtom, Windsor, Stoke, ect... ne m'ont laissés indifférents, encore aujourd'hui.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2009

    Le Soleil-2009 01 25 - Robert Fleury - Vingt minutes !
    Deux éditoriaux du groupe Gesca publiés le même jour sur le même sujet des « Vingt minutes de la bataille des Plaines » d’Abraham à Québec, capitale nationale. Deux prises de position qui se contredisent, ce qui mérite d’être souligné. D’autant que Cyberpresse ne donne accès qu’à celle de Montréal dans le volet Opinion ou l’on trouve tous les éditorialistes de Gesca, mais pas Robert Fleury qui signe dans les pages papier et Internet du Soleil l’éditorial de Québec.
    L’autre de Montréal et publiée dans La Presse est bien visible. L’un des éditoriaux est remarquablement posé et « objectif », l’autre fleurant l’extrémisme délirant et partisan est signé par André Pratte. Comme quoi les artisans de Québec résistent bien à la montréalisation de Québec. Les snoreaux, n’abondent pas dans l’absurde et extrémiste exagération de La Presse, du type de celle qui nous a plongés cet été dans une délirante dérive médiatique. Peut-être est-ce parce que ces événements ayant été vécus à Québec, la sensibilité ambiante nous aura fait être prudents quant à ce qui pourra cet été 2009 se passer ici, encore ici, 250 ans plus tard...
    Dans Vingt minutes ! , Robert Fleury l’éditorialiste de Québec fait une relation des faits fort convenable du type de celle que certains pourfendeurs du nationalisme québécois qualifient de partisane et baisée : « Nous ne récrirons pas l'histoire. Cette défaite fut douloureuse, car elle fut le prélude à une volonté d'assimilation de la part des con¬quérants : cela devait lancer le peuple francophone d'Amérique dans une lutte de survivance de chaque instant. ».
    Il donne raison aux critiques souverainistes, « La députée de Taschereau, Agnès Maltais, a raison de s'inquiéter de la présence possible de la ministre fédérale Josée Verner. Si c'était le cas, il serait pour le moins risqué d'y voir là, non plus une reconstitution historique, mais plutôt de la récupération politique. Et Ottawa donnerait raison aux souverainistes qui y voient un triste rappel de l'humiliation de la Conquête. » Et conclut en donnant raison à celles et ceux qui réclament un peu de retenue des canadianisateurs : « À moins que l'on veuille vraiment mettre le feu aux poudres ! »
    Comme quoi ici, tout est affaire de sens et non pas seulement de spectacle vide de sens. « Sauf que les politiciens n'y ont pas leur place. » nous dit-il cependant. À cet égard, j’ai quelques réserves. Le politique est au centre de la vie de la Cité, ainsi que de celle des peuples et de leur histoire. Il me semble non seulement vain d’espérer voir les politiciens ne pas s’emparer du sens relié au spectacle de la vie et au spectacle de l’histoire, mais aussi dangereux.
    Il n’existe pas une telle chose que des commémorations qui n’aient de sens et de valeur politiques. Or, comment s’étonner que la commémoration de la Conquête, via un spectacle de batailles, soit controversée et objet de litiges entre politiciens qui n’ont pas le même parti-pris politique dans un État qui ne s’est jamais Re-Constitué autrement que dans la logique du Conquérant en imposant un État, hier de guerre et d’occupation militaire, et aujourd’hui en imposant toujours d’autorité venue d’en-haut. Cela, sans jamais nommément consulter le peuple souverain du Québec né distinct du peuple de France le 13 septembre 2009, de la séparation d’avec le peuple de France. Un peuple du Québec supposé objet de Cession « librement » consentie par Louis XV en guise de conclusion de la Guerre de Sept ans. Comme si un peuple pouvait être objet de Cession !
    C’est pourtant en vertu de cette Cession que s’impose depuis la Conquête la tutelle britannique aujourd’hui canadianisé sans rupture par l’unilatérale Constitution de 1982 imposée d’autorité à une Assemblée nationale et un à un peuple démocratique et souverain du Québec qui la refuse. Cela, sans jamais nommément appeler le peuple souverain du Québec à démocratiquement adhérer et valider cet État illégitime et majoritairement contesté même par les fédéralistes rénovateurs. Comment blâmer M. Charest, Premier ministre en titre de se tenir à bonne distance ?
    Ce que n’hésite pas à faire l’éditorialiste de Montréal, André Pratte dans son texte intitulé « La bataille des Plaines » qui s’en désole. « S’il faut ranger au grenier de l’histoire tout ce qui rappelle la Conquête, fermons le Parc des Champs-de-Bataille et érigeons-y des condos. »
    Voilà bien un extrémisme partisan de la pire espèce. Comme s’il était question de grenier et forcément de condos dans le cas où ce parc serait cédé au Québec. Comme si nous ne pouvions pas conserver des espaces verts à Québec. Comme si les espaces historiques et protégés n’étaient que ceux du Canada, nous qui sans lui serions livrés à la voracité des promoteurs immobiliers.
    Et… la population de l’Amérique française n’était pas 20 fois inférieure à celle de la Nouvelle-Angleterre, mais bien 10 fois inférieure… exagération du double. De plus, il n’a jamais été question de réécrire l’histoire, mais bien du sens à lui donner. Et, ce n’est pas pour expulser les Anglais, détruire les constructions britanniques ou expurger de notre sang français le mélange anglais que notre sang mêlé au sang britannique versé sur les Plaines le 13 septembre 1759 a par la suite engendré et qui nous a fait vivre sous la domination et la culture britannique maintenant mêlées à notre sang, notre culture, notre architecture, et ce que nous avons ici construit depuis. Pathétique et déplacé détournement de sens d'un procès d'intention insensé.
    Luc A.
    _______________________________________
    Voir aussi sur le même sujet 1759-2009
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