MONTRÉAL - Ceux qui disent que personne au Québec et au Canada ne veut entendre parler de constitution seront confondus: un sondage révèle que près des trois quarts des Québécois pensent que le gouvernement du Québec devrait prendre l'initiative de proposer un projet de modification constitutionnelle.
Plus précisément, 71 pour cent des Québécois pensent que le gouvernement du Québec devrait faire quelque chose pour corriger le fait que le Québec n'ait pas signé la Constitution de 1982, et trouvé moyen depuis de soumettre un tel projet de modification constitutionnelle.
Quoi qu'en disent les dirigeants politiques, il existe donc bel et bien un appétit pour le dossier constitutionnel au Québec et, dans une moindre mesure, au Canada.
«Il y a encore un intérêt au Québec pour la question de la réforme constitutionnelle. Ce qui est clair, par ailleurs, c'est que le rapatriement a laissé des cicatrices qui, pour un bon nombre de Québécois, sont encore vives», conclut Benoît Pelletier, professeur à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa et lui-même ancien ministre libéral des Affaires intergouvernementales canadiennes à Québec.
«Cependant, tout leader politique va devoir mesurer et mesure sans aucun doute — et c'est ce qui explique la tiédeur de certains politiciens par rapport à cette question — les conséquences désastreuses qu'entraînerait un échec de la reprise des pourparlers constitutionnels», avance-t-il, et c'est ce qui, selon lui, empêche les dirigeants politiques de tenter quelque chose.
Pratiquement la même proportion de Québécois, soit 69 pour cent, pense que le Canada devrait donner plus de pouvoirs à l'Assemblée nationale du Québec.
Tout à l'opposé, 79 pour cent des Canadiens des autres provinces s'opposent à cette idée de donner plus de pouvoirs au Québec.
Ces données ressortent d'un sondage Léger marketing réalisé auprès de 2039 Canadiens, dont 1002 Québécois, du 5 au 12 mars. Il comporte une marge d'erreur de 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Le sondage a été réalisé dans le cadre des événements entourant les 30 ans du rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982.
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