71 % des victimes autochtones de meurtre ou de disparition

Sont… des hommes !

Tribune libre

… Et on s’en bat les flancs, comme le révèle un blogueur spécialiste des questions autochtones, Mr Mônijâw, cité dans un article pour le moins remarquable et troublant d’Adam Jones, du National Post : « Les hommes autochtones sont plus fréquemment assassinés, en comparaison de tous les autres groupes, et leurs homicides sont rarement résolus. Et vous pouvez même déclarer publiquement, si vous êtes officier de police, que vous vous en fichez, parce que personne ne se soucie d'eux. »[1]

À l’opposé, alors que l’on voit dans les femmes autochtones des victimes de notre indifférence sociétale, 88 % des homicides commis sur leur personne ont été résolus, en comparaison de 89 % pour les femmes non autochtones. Voilà qui met à mal un mythe très cher à notre gauche militante. Étrangement, il n’existe aucune statistique sur le taux de résolution de meurtres concernant les hommes autochtones. C’est comme s’ils n’existaient pas. « Mais si l’on considère que 83 % des homicides non résolus touchent surtout des victimes masculines, nous pouvons conclure que le taux de résolution des meurtres d’hommes autochtones est significativement bas, »[2] d’ajouter Mr Mônijâw. Ces réalités, notre gauche militante s’essuie avec…

Des chiffres qui ne sautent pas aux yeux…

Tout comme il est difficile d’obtenir des statistiques sur la répartition selon le sexe des auteurs de meurtres d’enfants sans rémunérer Statistique Canada, les données sur les homicides d’hommes autochtones semblent demander des recherches particulières, comme le souligne implicitement Adam Jones :

« Selon des données de Statistique Canada, compilées par ma recherchiste Penny Handley, environ 2 500 Canadiens autochtones ont été assassinés au Canada entre 1982 et 2011, sur un total de 15 000 victimes canadiennes. De ces 2 500 personnes, 71 %, soit 1 750 victimes, étaient de sexe masculin, 745, de sexe féminin, et une autre, « de genre indéterminé ».3] Signalons que le taux d’homicide sur les hommes autochtones avoisine celui de [72,5 % des hommes non autochtones révélé par Statistique Canada.

La disparition… des disparus.

Le journaliste ne manque pas d’exprimer son indignation devant une nouvelle absence de statistiques, qui touche cette fois les cas de disparition des hommes autochtones : « En ce qui concerne les disparus, l’absence de statistiques représente une choquante désertion d’au moins l’une de nos institutions publiques, qui pourrait faire l’objet d’un examen selon notre Charte (des droits et libertés nda.) Il est cependant plausible de spéculer que le nombre d’hommes autochtones disparus surclasse par une vaste majorité celui des femmes. On peut s’attendre à pouvoir transposer les pourcentages relatifs aux homicides à cette réalité, les itinérants étant de toute façon à forte majorité masculine en Amérique du Nord (…). »[4]

Faut-il s’étonner, devant une telle passivité humaniste et intellectuelle, si la prochaine commission fédérale d’enquête sur les meurtres et les disparitions d’autochtones n'envisage que les femmes et les filles tout en excluant les hommes et les garçons ? Comment s’en surprendre, quand on sait que notre premier ministre, féministe autoproclamé, se montre plus soucieux du ph équilibré de sa coiffure et de l’augmentation de sa collection privée de selfies que de la misère des êtres humains de son sexe.

Parlant de féministes, Adam Jones ne mâche pas ses mots à leur égard : « Il n’y a pas que la GRC et nos institutions politiques qui se mettent la tête dans le sable. La campagne visant à dénoncer la victimisation et l’extermination des femmes autochtones est devenue une cause célèbre féministe (et même féministe autochtone) avec un tel impact qu’elle est parvenue à étouffer toute considération pour des problématiques de violence encore plus étendues au sein de la communauté autochtone canadienne, impliquant les hommes et les garçons. Ces campagnes promeuvent, comme pierre angulaire, les vieilles constructions idéologiques présentant les femmes comme spécialement vulnérables, fragiles et dépendantes de l’aide extérieure et de l’intervention de l’État.(...) »[5]

Je n’ose imaginer Adam Jones travaillant à Radio-Canada ou à La Presse…

Necktie Campaign…

En vue de faire contrepoids à cette mainmise féministe sur une problématique pourtant universelle, un organisme torontois appelé Canadian Association for Equality vient de lancer une campagne intitulée Necktie Campaign, la cravate – necktie – étant un accessoire typiquement masculin, en vue de convaincre le gouvernement fédéral d’inclure les hommes et les garçons dans leur commission d’enquête. L’idée de la cravate vient de Lydia Daniels, dont le fils est lui-même disparu. Une série d’activités et une pétition ont été annoncées dans ce lien.

Les organisateurs et leurs supporters arriveront-ils à infléchir notre gouvernement féministement attardé ? Leur combat ressemble à celui de David contre Golitath, mais il mérite d’être soutenu. Eh puis, j’aime bien leur devise : « Equality means equality for every one. » Par définition, l’égalité de droits devrait pourtant s’adresser à tout le monde…

[1] “aboriginal men are murdered extremely often, relative to all other groups, and their homicides are more rarely solved. And nobody really cares. And you can even say you don’t care in public, as a representative of the police. Because you know nobody else really cares either.”

[2] But given that fully “83 per cent of unsolved homicides overall are male … we can assume the rate for solved murders among Aboriginal males is significantly lower,” writes a perceptive blogger on these issues, Mr. Mônijâw.

[3] According to Statistics Canada data compiled by my research assistant Penny Handley, approximately 2,500 aboriginal people were murdered in Canada between 1982 and 2011, out of 15,000 murders in Canada overall. Of the 2,500 murdered aboriginal Canadians, fully 71 per cent — 1,750 — were male, and 745 were female (and one was “of unknown gender”).

[4] As for the missing, the absence of statistics represents a shocking abdication of at least one public institution’s responsibility — perhaps worthy of a Charter challenge. But it is reasonable speculation that missing aboriginal men outnumber aboriginal women, perhaps by a wide margin. One would expect the ratio of murdered-men-to-women to carry over, roughly, to the ranks of the missing. Homeless and street populations in North American inner cities are likewise heavily male, including their indigenous component, and it is surely members of these most marginalized and fragmented communities that are most likely to fall off the precipice.

[5] It is not just the RCMP and Canadian political institutions that have turned a blind eye. The campaign to highlight the victimization and extermination of aboriginal women has become a feminist cause célèbre (including an aboriginal-feminist one), in a way that has suffocated consideration of even more pervasive patterns of violence among and against all aboriginal Canadians, including men and boys. All such campaigns reproduce, in central respects, ancient patriarchal/paternalistic constructions of women as especially vulnerable, fragile and dependent on outside aid and state intervention.
aid and state intervention.


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8 commentaires

  • Olivier Kaestlé Répondre

    16 avril 2016

    Erreur sur la personne. C'est la citation d'Auguste Comte que je trouve biaisée, et non celle de Camille Froidevaux-Metterie, au contraire très juste...

  • Gilles Verrier Répondre

    15 avril 2016

    Les femmes indigènes autochtones (par soucis de précision, car les Canadiens-Français sont des autochtones par rapport aux Anglais débarqués chez nous à partir de 1763!) ont beaucoup plus d'affinités avec les hommes de leur classe, ceux qui partagent leur vie, qu'avec des femmes de classe étrangère, comme Margaret Thatcher et Hilary Clinton, pour citer des cas extrêmes de conditions féminines dépareillées... Il est bon de rappeler de temps en temps que la condition féminine ne constitue ni une classe sociale ni ne réfère à un statut d'oppression universel en fonction du sexe. Ce qui s'applique inversement au fait masculin. Revenons sur terre.

  • Serge Jean Répondre

    15 avril 2016

    Le meurtre d'indiens et d'indiennes, la Davie, cette passoire à subventions qui engage en anglais chez-nous, tout ça ne dérange pas Couillard et les multiculturalistes; moi ça me dérange beaucoup!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2016

    Mines, Énergie, et Autochtones: Le Canada ne semble pas avoir bonne reputation à l'étranger, en tout cas.
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    _ Voir ci-dessous le respect qu'a le Canada des peuples autochtones:
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    _ (Pas un mot dans les ''Journaux''. C'est révoltant.)
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    ... in Peru. A few months ago, IMF President Christine Lagarde argued that Peru’s natural resources would ensure it would develop to levels reaching Canada and Australia within only a few years. Earlier ...
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    (News Briefs/News Briefs)
    Source: MiningWatch Canada International Civil Liberties Monitoring Group (ICLMG) – MiningWatch Canada (Ottawa) MiningWatch Canada and the International Civil Liberties Monitoring Group (ICLMG) released ...
    Thursday, 24 September 2015
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    Site: Upsidedownworld.org
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    _ Quant à l'accord ci-dessous, qui n'a pas été conclu facilement, en espérant que cela se fera dans le respect des peuples qui y vivent, car aucun journal n'en fait état.
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    _ Venezuela and Canadian Company Sign $5 Billion Gold Mining Deal
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  • Olivier Kaestlé Répondre

    13 avril 2016

    @ Jean Brilland
    Mis à part les citations de Camille Froidevaux-Metterie et de Benoîte Groulx, à mon sens très biaisées et à partir desquelles on pourrait initier un débat qui dépasserait le format de cette section de commentaires, je suis pleinement d'accord avec vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2016

    " Je déteste quand le féminisme devient trop normatif, après avoir tant lutté contre les normes. "
    Camille Froidevaux-Metterie

    « Le féminisme n'a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours. »
    Benoîte Groult
    "Supérieures par l'amour, mieux disposées à toujours subordonner au
    sentiment l'intelligence et l'activité, les femmes constituent spontanément des êtres intermédiaires entre l'Humanité et les hommes.
    "
    Auguste Comte / 1798-1857
    "Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Antoine de Saint-Just / 1767-1794 / L'esprit de la révolution
    _________
    Merci pour l'information, j'ai transmis à mes amies féministes.
    Je souhaite que le combat qui s'amorce pour, par et avec les femmes autochtones, puisse permettre aux hommes autochtones de trouver la paix et la justice. Il est grand temps que leur condition change.
    Il y a une opportunité à saisir ici, et mes amis(es) autochtones et Québécois n'y manqueront pas.
    L'indépendance du Québec ne pourra se faire sans avoir fait une véritable paix avec les nôtres. L'heure est à la réconciliation nationale.

  • Serge Jean Répondre

    12 avril 2016

    1975. Dans un train de voyageurs «canadien national» quelque part dans la forêt Ontarienne, revenant d'un voyage à Vancouver, je suis assis près de la fenêtre et je regarde au dehors. C'est l'hiver, le train s'est arrêté je ne sais pas trop pour quelle raison. Plus tard, dehors sur le côté de la voie, j'aperçois un groupe de contrôleurs de billets en train de varger à coups de pieds dans l'corps sur un indien allongé par terre, qui peine à se soustraire de ce traitement; peut-être est-il saoul, ou tout simplement trop affaibli pour se ressaisir, c'est difficile à dire; cependant la scène me répugne jusqu’au plus profond de moi-même.
    Au lieu de l’aider à se relever comme un être humain, avec toutes ses prérogatives naturelles, ces criminels bonhommes à têtes blanches au service de «Sa majesté», vident la haine de leurs ancêtres sur leurs hôtes.

    Cinq ans auparavant à l'âge de dix-sept ans, au mois de juin 1970, moi, mon frère et deux copains, avions monté à bord du train C.N. à partir de la péninsule Gaspésienne pour nous rendre jusqu’à Hamilton au sud de l’Ontario dans le but de nous diriger ensuite vers les fermiers récolteurs de tabac, concombres et tomates. Dans le train, nous nous installâmes dans une section quatre sièges face à face et tout alla pour le mieux jusqu’à Montréal, on pouvait se parler et se raconter des histoires drôles; quoi de plus naturel. C’est après Montréal que les problèmes ont commencés quand le train repartit vers l’Ontario.
    Peu après le départ de Montréal il arrive sur nous comme un ptérodactyle, ce contrôleur de billets suspicieusement zélé, anglophone la tête blanche et d’âge mûr. Il nous engueule en anglais, nous force à nous lever pour tout chambarder nos sièges en les retournant face contre dos, ensuite il tentait de nous faire rasseoir ici et là éparpillés dans le wagon avec des gens que nous ne connaissions pas et pour la plupart anglophone; langue dont on n’y comprenait rien.
    Pendant que cet imbécile relocalisait tout le monde de notre groupe, les autres voyageurs qui arrivaient dans ce wagon, s’installaient dans les sièges encore disponibles de sorte que moi, resté planté là dans l’allée attendant encore que ce salaud m’assigne une nouvelle place selon ses désirs et humeurs d’autorité racistes, eh bien il se trouva qu’il n’y ait plus de sièges de disponibles soudainement et sur ce, il repartit vers un autre wagon ce raciste de la majesté.
    J’étais là, planté debout dans l’allée, humilié, en colère, ne comprenant pas ce qui m’arrivait, finalement c’est entre deux wagon les coudes appuyés sur la demie porte à regarder dehors, que j’ai fait une grande partie du voyage, jusqu’à ce qu’une dame franco-ontarienne assise dans le même wagon qui avait observé la scène depuis le début, m’offre de m’asseoir avec elle. Ce chien d’orangiste, ne voulut pas que des canadiens français parlent leur langue et rient ensemble dans leur pays. Je me souviens.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 avril 2016

    Le constat de cet article est on ne peut plus clair. Alors que les médias nous font part quotidiennement de l'horrible situation dans laquelle se trouvent certaines femmes dans divers domaines ,ces même médias n'ont pas une ligne à consacrer à certains hommes qui vivent des situations encore plus dramatiques. Le mouvement féministe qui réclame constamment l'égalitè entre les hommes et les femmes n'a rien à cirer d'études comparatives sérieuses... dans les cas où les femmes sont favorisées. En 2008, deux ouvrages ont tenté de rétablir l'équilibre dans l'information ;«L'égalité de fait entre les femmes et les hommes -un piège à cons» et «La discrimination positive -privilèges aux femmes -injustices envers les hommes ». Les Presses universitaires de l'Université Laval et de l'Université de Montréal et Boréal Express ont refusé de les publier. Les bibliothécaires des mêmes universités et de diverses autres établissements publics ont refusé de les placer sur les rayons. La seule arme que possèdent les hommes consiste à mettre fin à leur abonnement au Soleil, à la Presse, au Devoir et à regarder une autre émission que «Tout le monde en parle.» AG