À la mémoire de Daniel Johnson père

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Il nous faut revoir tout un pan de notre histoire nationale

Texte de l’allocution prononcée par Pierre Schneider au Dîner des Patriotes à l’occasion de sa réception du Prix Omer-Héroux attribué au journaliste indépendantiste de l’année par le Rassemblement pour un pays souverain (RPS).


SAINT-OURS, 26 novembre 2017


Merci Rhéal Fortin, député et ancien chef intérimaire du Bloc québécois, qui a su tenir le fort jusqu’à l’élection de Martine Ouellette, à la chefferie du parti.


Merci aux organisateurs de ce banquet, particulièrement MM. Benoit Roy et Laurent Desblois, du Rassemblement pour un pays souverain de me décerner cet honneur en hommage au légendaire Omer-Héroux, ancien directeur du Devoir et grand nationaliste canadien-français, qui n’a jamais eu peur de prendre position pour la défense et l’illustration de la langue française au Canada et en terre d’Amérique.


 


Chers Patriotes,


C’est avec une intense émotion que j’accepte ce prix soulignant mes cinquante-cinq années de militantisme au service de l’Indépendance du Québec.


Je suis d’autant plus fier de recevoir cette distinction que mon éducation politique a débuté avec mon grand-père, Octave Laberge, fervent nationaliste qui m’a enseigné dès l’âge de quatre ans mon histoire du Canada français ET DU QUÉBEC.


J’ai commencé à me renseigner sur la chose publique dans ce Devoir auquel il était abonné et qu’on recevait à la maison à tous les matins.


Plus tard, peu après sa fondation, j’ai adhéré au RIN, en passant par l’Action socialiste pour l’indépendance du Québec et le Front révolutionnaire québécois de 1963. Pour finalement militer au Parti québécois, tant comme préposé au pointage que comme conseiller en communications.


Parallèlement à mes jeunes activités politiques pour la défense du projet de pays, j’ai publié dans ce Devoir mon premier texte d’opinion à 16 ans. Je m’y opposais aux idées d’un docteur Jutras, de Victoriaville, qui était un porte-parole de la droite au sein du mouvement souverainiste.  LE DÉBAT QUI NOUS DIVISE NE DATE MALHEUREUSEMENT PAS D’HIER.


J’ignorais alors que j’aurais la satisfaction, plusieurs années plus tard, de collaborer comme journaliste au Cahier économique de ce journal nationaliste fondé par Henri Bourassa.


Durant mes études classiques, je devais gagner ma vie, étant issu d’une famille modeste d’Outremont.


 Je collaborais donc à la section littéraire du Petit Journal, alors dirigé par le fédéraliste et anticlérical Jean Charles Harvey.


Après mes années d’enfermement pour cause D’IMPATIENCE HISTORIQUE, c’est le grand bâtisseur québécois Pierre Péladeau qui a répondu à mon appel quand je cherchais un premier emploi comme journaliste.  Il en a ma reconnaissance éternelle, car ça prenait tout un courage pour oser défier l’establishment montréalais, qui nous tournait le dos, autant au grand Pierre Péladeau qu’au jeune rebelle sans le sou que j’étais.


 Et qui, tel un Rastignac, RÊVAIT de vivre de sa plume !


J’ai donc pu, au cours d’une carrière professionnelle de plus de 40 ans, défendre avec ardeur mes convictions indépendantistes, tant en publiant la Petite histoire du Québec dans un hebdo, qu’au Journal de Montréal où je me suis retrouvé à la direction de l’information.


En 1967, je couvrais l’Exposition universelle de Montréal et j’étais sous le balcon de l’Hôtel de ville quand le général De Gaulle, mon idole de tous les temps, a lancé son retentissant « Vive le Québec libre », reçu comme un choc percutant et « very shocking » au Canada anglais.


Ce qui m’amène à vous parler du très rusé Daniel Johnson, sans doute un des plus fins stratèges des premiers ministres de l’histoire du Québec.


Jeune journaliste, j’ai travaillé avec un collègue du nom de Jean-Louis Laporte, qui avait été le premier attaché de presse de Johnson, lors de ses débuts en politique, dans le comté de Bagot.


Quand le livre Égalité ou Indépendance a été publié, Laporte m’a dit textuellement ceci :


 « Là où toi et tes amis avez échoué, Daniel va réaliser l’Indépendance du Québec. J’en suis sûr, nous en avons parlé à nombre de reprises ».


Par la suite, c’est avec davantage d’intérêt que j’ai suivi le cheminement de Monsieur Johnson qui, devenu premier ministre en 1966, avait déjà eu des rencontres exploratoires avec certains dirigeants du RIN avec qui il constatait avoir énormément de buts communs pour l’avenir du Québec.


Malheureusement, des conflits de personnalités entre grands leaders nationalistes québécois ont souvent mis fin à des fréquentations qui auguraient bien pour la suite des choses.


 René Lévesque fonda son propre Mouvement Souveraineté association, tandis que Johnson était convaincu que le peuple québécois, qu’il connaissait si bien, prendrait des chemins de traverse plus prudents pour arriver au même résultat d’émancipation nationale totale.


En septembre 1968, Daniel Johnson est mort dans des circonstances troublantes, alors qu’il s’apprêtait à réaliser son plan, avec le support du général de Gaulle, et déclencher le processus menant à la proclamation de la République du Québec


« Finies les folies », s’est alors réjoui le ministre fédéral Jean-Pierre Goyer au cours d’une grande fête donnée à l’ambassade du Canada à Paris, le soir même de cette mort tant souhaitée par les forces canadiennes, britanniques et américaines.


Une connaissance, qui était dans le chalet où est décédé M. Johnson, m’a confié plus tard que quelqu’un a provoqué délibérément son arrêt cardiaque.


Je ne m’attarderai pas ici sur tous les détails, mais j’ai publié, l’été dernier, dans le journal Vigile Québec un texte intitulé « J’accuse les assassins de Daniel Johnson ».


Cet article était le fruit de recherches sur les causes de la mort du grand homme politique. Il a été lu par plusieurs milliers de citoyens sur internet, mais il a été boudé par nos médias officiels, beaucoup trop frileux pour y faire écho. Ils voulaient des vraies preuves ? Moi je pose des vraies questions !


 Si Daniel Johnson n’a pas été tué, qu’on nous montre le rapport d’autopsie et d’analyses toxicologiques. Si autopsie il y a eu, bien entendu. Ce dont je doute fortement. C’est tout ce que je demandais. Est-ce si terrible que de vouloir connaitre la vérité sur un moment aussi crucial de notre histoire nationale ?


J’en conclus donc que Johnson était dangereux parce que :


Johnson parlait d’Égalité ou d’indépendance en sachant que le Canada dirait NON.


Johnson avait décidé de soumettre à une conférence fédérale provinciale, à Ottawa, un projet de république canadienne, tout en sachant que le reste du Canada dirait NON.


Johnson avait discrètement rencontré des leaders souverainistes et on avait jonglé avec l’idée d’ajouter un point pour intégrer la lettre i au milieu du sigle de l’Union nationale, pour éventuellement donner naissance à L’UNION POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE.


Chers amis patriotes, je poursuis mes recherches avec un ancien député de l’Union nationale, un fervent indépendantiste depuis toujours, devenu un complice et un ami, M. Antonio Flamand.


Et personne ne nous arrêtera !


Merci de votre confiance, merci de votre reconnaissance.


Et Vive la République libre du Québec !


 



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