À propos de Gentilly-2

Le Parti Libéral sait-il que chaque emploi à la centrale nucléaire de Gentilly coûte plusieurs millions de dollars aux contribuables québécois?

Énergie nucléaire - Gentilly

Dans un numéro récent du journal l’Annonceur, le Parti Libéral du Québec de Nicolet-Yamaska dénonçait la position du Parti Québécois concernant la reconstruction de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Parlons-en intelligemment, en espérant qu’ils puissent suivre mes arguments.
Tout d’abord, rappelons que le Parti Québécois a demandé à maintes reprises au gouvernement libéral en place de jouer franc-jeu avec la population à propos du nucléaire et d’en discuter ouvertement en commission parlementaire. C’est la seule façon d’entendre tous les arguments pour et contre et d’en tirer une conclusion éclairée. C’est devant les refus répétés du gouvernement, qui a manifestement quelque chose à cacher en refusant l’exercice, que le Parti Québécois a demandé l’arrêt du projet. La population du Québec mérite mieux que des cachettes quand vient le temps de gérer son argent.
D’autre part, les pays du monde qui font le choix du nucléaire le font par obligation, parce qu’ils n’ont rien d’autre. Le Québec, au contraire, a toutes les sources d’énergies alternatives à sa portée. Ces énergies d’avenir, comme l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire, la biomasse et la filière hydrogène sont non seulement plus propres que le nucléaire et ses déchets radioactifs, elles sont aussi beaucoup moins chères pour les contribuables.
Le Parti Libéral sait-il que chaque emploi à la centrale nucléaire de Gentilly coûte plusieurs millions de dollars aux contribuables québécois? Par comparaison, on vient de créer en Ontario 16000 emplois avec un investissement de 7 milliards de dollars en éolien et en solaire. C’est 20 fois plus d’emplois créés pour chaque dollar investi. Ça, c’est du développement économique intelligent.
Non seulement notre proposition permettrait-elle qu’aucun travailleur de Gentilly-2 ne se retrouve sans emploi, elle en créerait au surplus des centaines, voire des milliers d’autres chez nous et ailleurs au Québec. C’est ce qui s’appelle avoir une vision d’avenir et faire du développement économique responsable avec les finances publiques, argent qui provient de nos taxes et impôts.
Le Québec n’a pas besoin de l’énergie nucléaire, qui ne représente que 2,5% du réseau. La preuve, c’est qu’Hydro-Québec s’en passera sans problème si on arrête le réacteur nucléaire pendant deux ans pour le reconstruire. Et le problème des déchets nucléaires est incontournable. Le Parti Libéral sait très bien que la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) est actuellement à la recherche d’un site pour enfouir tous ces déchets dont personne ne veut sur son territoire, et pour cause. Ils seront radioactifs pendant des milliers d’années! Le coût estimé de ce site d’enfouissement est – tenez-vous bien – de plus de 20 milliards de dollars et il exclut les coûts de transport. Et cet estimé provient de la SGDN, un lobby pro nucléaire qui a tout intérêt à y aller avec le plus petit chiffre possible pour ne pas faire trop peur. Vous pouvez donc parier que la facture sera plus élevée en bout de ligne pour les contribuables du Québec.
À tout cela s’ajoute le fait que la technologie nucléaire du Québec est désuète, soyons honnêtes. On peut tourner cette situation à notre avantage si l’on faisait figure de pionnier en démantèlement de centrales nucléaires partout dans le monde puisque plusieurs réacteurs se font vieux, comme le nôtre, et que cette expertise n’est pas très répandue. À nous d’en saisir l’occasion et de créer encore ici des emplois additionnels pour les Québécois. Mais à nouveau, il faut pour cela avoir une vision de développement économique responsable, vision qui semble cruellement manquer au gouvernement libéral actuel, davantage guidé par ses amis donateurs.
En fait la réaction du Parti Libéral a été celle des politiciens à la vieille sauce, c’est-à-dire de défendre sans réfléchir un site où il y a des emplois et des votes, même si ces emplois coûtent trop cher et même si l’on pourrait créer avec le même argent beaucoup plus de richesse et d’emplois. Ces politiciens à la vieille sauce qui ne se demandent qu’une chose avant de se prononcer : que dois-je dire pour conserver mes votes et au diable la bonne décision. L’inverse du courage en d’autres termes.
N’en déplaise au Parti Libéral, j’aimerais bien que les nouveaux élus comme moi renouvellent la sauce et redonnent confiance aux gens qui ne vont plus voter par écoeurement très compréhensible. Si un projet est insensé, il faut le dire, même s’il faut ensuite faire l’effort d’expliquer pourquoi et même si on prête ainsi flanc à des attaques faciles de désinformation provenant de ceux qui préfèrent la vieille sauce démagogique et ce, dans tous les camps.
Reconstruire le réacteur nucléaire de Gentilly-2 n’est pas la bonne chose à faire avec l’argent des contribuables québécois. Tout le monde, mon comté comme le reste du Québec, y gagnera si le gouvernement fait le choix des énergies d’avenir plutôt que le choix de la vieille facilité électorale.
La ministre responsable, Nathalie Normandeau, a clairement fait son choix. En réponse à nos questions visant à obtenir plus de transparence en ce qui a trait à Gentilly-2, elle a préféré y aller d’attaques personnelles contre le député local (moi) et elle a fait preuve d’une grande démagogie en parlant d’un désir du Parti Québécois « de mettre des familles au chômage ». Je me dis pourtant qu’avec un effort, même elle pourrait comprendre que notre projet en créerait des milliers supplémentaires, pour ces familles et d’autres.
On sait qu’elle veut succéder à Jean Charest. Le moins que l’on puise dire, c’est que dans le dossier de Gentilly-2 elle suit manifestement ses traces en matière de malhonnêteté intellectuelle.
Dans ce même article récent, le Parti Libéral du Québec semblait aussi irrité que je fasse la promotion de la souveraineté à travers le Québec. J’en avais pourtant expressément fait une promesse électorale. Leur étonnement vient sans doute du fait qu’ils ne considèrent pas normal de tenir une promesse électorale.
Je ne cesserai jamais de le dire, le Québec ne devrait pas se contenter de son statut de simple province minoritaire dans un pays anglo-saxon. Nous sommes capables d’assumer notre propre destin, comme le font près de 200 pays dans le monde. Quand Jean Charest, Nathalie Normandeau et le Parti Libéral en auront assez des ecchymoses aux genoux, ils pourront essayer de se tenir debout.
Jean-Martin Aussant

Député de Nicolet-Yamaska
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Gentilly-2: Aussant dénonce le manque de transparence
Le Nouvelliste, 4 juin 2010
(Trois-Rivières) Le retard dans les travaux de préparation de la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2 ne surprend pas le député de Nicolet Jean-Martin Aussant, qui dénonce une fois de plus le manque de transparence entourant ce projet.
«Ce retard va coûter plus de 90 millions $ par année mais les libéraux ne veulent toujours pas parler du projet de réfection. Je ne comprends toujours pas ce qu'ils ont en tête, surtout que nous n'en avons même pas besoin. Ils n'ont aucun argument qui tiennent la route. Ils gèrent l'argent de façon opaque», a-t-il indiqué hier lorsqu'interrogé sur le sujet.
TVA nouvelles nous apprenait dernièrement que les travaux de préparation pour la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, qui devraient être lancés en 2011 pour se terminer en 2012, accusaient en effet un retard de six à 12 mois, ce qui pourrait coûter cher à Hydro-Québec, soit presque 250 000 $ par jour. On sait qu'Hydro-Québec veut entreprendre la réfection du réacteur CANDU, mis en service en 1983. Or, le coût du projet est de 1,9 milliard $.
Le problème serait relié à la sous-traitance du projet à des firmes de génie-conseil qui n'auraient pas suffisamment d'expertise dans le nucléaire.
«Hydro-Québec prétend qu'il veut entreprendre le projet pour garder les expertises sur place, mais il n'y en a pas. C'est un point de plus dans le ridicule de leurs demandes. Je ne dis pas que le projet est stupide, mais il faut de toute évidence une commission d'enquête pour se faire une idée des pour et des contre de ce projet. Oui, il faut se préoccuper des emplois existants, mais si on peut en créer des milliers d'autres il y a lieu de s'interroger et d'entendre tous les experts», a ajouté M. Aussant.
Du côté d'Hydro-Québec, Thierry Vandal a assuré qu'il était «encore trop tôt pour parler d'un projet qui est retardé». Il a également assuré qu'Hydro-Québec avait «les rênes du projet», malgré le rôle important que jouent les ingénieurs de firmes privées dans le projet.
Marie-France Boulay, porte-parole de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a pourtant reconnu jeudi, au cours d'un entretien téléphonique, qu'il y aurait «quelques mois d'écart par rapport aux délais qui étaient prévus à l'origine».
Des experts analysent actuellement des travaux de réfection de centrales nucléaires réalisés au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud afin de retenir la meilleure voie à suivre pour Gentilly-2.
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Gentilly 2 - LES CONTRADICTIONS ENTRE NATHALIE NORMANDEAU ET THIERRY VANDAL SONT INQUIÉTANTES
QUÉBEC, le 4 juin /CNW Telbec/ - Le député de Jonquière et porte-parole
de l'opposition officielle en matière d'énergie, Sylvain Gaudreault,
s'inquiète vivement des contradictions évidentes entre le président-directeur
général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, et la ministre des Ressources
naturelles, Nathalie Normandeau, concernant le projet de réfection de la
centrale nucléaire Gentilly 2.
Sur les ondes du réseau TVA hier, la ministre Normandeau confirmait
l'existence de quelques mois de retard dans le calendrier de réalisation du
projet de réfection de la centrale Gentilly 2. Or, quelques heures plus tard,
le pdg Thierry Vandal infirmait les propos de la ministre Normandeau.
Finalement, en fin de soirée, M. Vandal revenait sur sa déclaration pour
indiquer que la ministre avait raison.
«Ça sent le »cover-up« politique et c'est très inquiétant. On ne parle
pas de remplacer un lampadaire au coin d'une rue mais d'un projet de réfection
de plusieurs centaines de millions de dollars d'une centrale nucléaire. Ça n'a
rien de banal», a indiqué M. Gaudreault.
Depuis deux ans, le Parti Québécois réclame de la transparence pour ce
projet mais le gouvernement libéral s'y refuse. «Nous avons multiplié les
tentatives en réclamant une commission parlementaire et les études réalisées,
notamment pour les coûts/bénéfices. À chaque fois, le gouvernement Charest a
dit non, engageant les Québécois dans un projet risqué et en les maintenant
dans l'ignorance», a dénoncé Sylvain Gaudreault.
Le député de Jonquière se montre perplexe en apprenant que les
postes-clés du chantier de Gentilly 2 sont occupés par des ingénieurs de
firmes externes dont les employés d'Hydro-Québec prennent leurs ordres.
«Pendant longtemps, on nous a servi l'argument qu'il fallait conserver
Gentilly 2 afin de maintenir notre expertise dans le nucléaire mais force est
de constater que c'était un faux-fuyant puisque aujourd'hui, on fait appel à
des ressources externes qui, visiblement, ne s'y connaissent pas vraiment», a
poursuivi M. Gaudreault.
Les citoyens doivent être inquiets de voir que le gouvernement libéral et
Hydro-Québec ne connaissent pas l'état actuel du chantier de Gentilly 2, dont
les clés ont été confiées à des firmes d'ingénieurs externes. La demande que
le Québec mette fin à son aventure nucléaire est encore plus justifiée. On ne
peut pas lésiner avec la santé et la sécurité des gens«, a conclu Sylvain
Gaudreault, qui rappelle qu'à quelques pas de la centrale Gentilly 2, l'usine
de TransCanada Energy coûte des millions de dollars par année sans rien
produire.

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Jean-Martin Aussant17 articles

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Député de Nicolet-Yamaska

7 juin 2011
_ Conférence de presse de M. Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska

Sujet : [Le point sur son avenir politique->http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/AudioVideo-36653.html]





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