Ados et culture québécoise: connectés mais pas très attachés

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Les plateformes numériques poussent à l'américanisation des référents culturels

Les jeunes sont plus connectés que jamais. Les Netflix, Spotify, YouTube et autres plateformes de ce monde leur donnent accès à la production artistique de la planète. Mais cette ouverture sur le monde mine-t-elle l’attachement à la culture d’ici? Le Soleil est allé en jaser avec quelques ados.


Dans une classe de cinquième secondaire de l’école La Courvilloise de Beauport, par cette matinée d’automne, les jeunes devant l’auteur de ces lignes sont conscients qu'ils ne sont pas les plus grands consommateurs de contenus culturels québécois. Mais ils ne se disent pas désintéressés pour autant. Un constat s’impose toutefois : l’ère du numérique a élargi leur champ culturel.


«Moi, j’écoute ce que je préfère comme artistes. C’est sûr qu’à notre âge on regarde beaucoup de ce qui se fait aux États-Unis, mais aussi à travers le monde. S’il y a un artiste québécois que j’aime, je vais le suivre aussi», affirme Cédric*.


Selon ces jeunes, la proximité avec les artistes rendue possible grâce à des réseaux sociaux comme Facebook et Instagram encourage les fans à les suivre.


Les jeunes rencontrés recommandent d’ailleurs aux artistes du Québec d’être davantage présents sur les médias sociaux s’ils veulent attirer un public plus jeune.


D’ailleurs, lorsque Le Soleil leur a demandé s’il regarderaient plus de productions québécoises si elles étaient davantage présentes sur des plateformes comme Netflix et Spotify, la réponse a été unanimement positive, comme quoi la proximité de la plateforme de diffusion encourage la consommation du bien culturel.


Et pourtant, une très grande proportion d’artistes québécois d’aujourd’hui et des décennies précédentes se retrouvent sur Spotify. 


La quantité de chansons québécoises présentes dans les plateformes de lecture en continu est toutefois noyée dans une offre faramineuse de musique étrangère. En 2017, l’ADISQ révélait que «la part des ventes des pistes québécoises n’était que de 6,3 % du total des ventes des 500 chansons les plus téléchargées au Québec». 


Qui influence qui?


«Je pense qu’avec les médias sociaux, on est plus influencés quand on voit par exemple une vedette porter telle marque, utiliser tel maquillage. On peut aussi maintenant trouver une communauté de gens qui partagent nos passions», affirme Catherine*.


Et la réponse est mitigée lorsqu’on aborde la question de l’influence de leurs parents sur leur consommation de culture québécoise. «Moi, j’ai écouté des groupes que mon père écoutait dans sa jeunesse, si ça me plaît je vais consommer ce contenu, mais si ce n’est pas le cas je ne vais pas me forcer parce que c’est québécois», raconte Cédric*.


«Je pense que si on force les jeunes à écouter des artistes québécois, ça ne va pas les encourager. Aujourd’hui, on peut écouter et voir tout ce qu’on veut, donc il faut nous laisser y aller selon nos préférences», ajoute Florence*.




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