Audace vs pleutrerie

«Vive le Bloc et honte aux Libéraux!»

Que l’on soit d’accord ou non avec la pertinence de lutter pour l’indépendance du Québec sur le front canadien, le geste conjoint de ces deux bloquistes, Mario Beaulieu et Gilles Duceppe, a de quoi impressionner. Comme on l’a souligné, celui de Mario Beaulieu rappelle à la fois celui de Jacques Parizeau en 1995 et celui de Bernard Drainville en mai dernier. Se rendre à l’évidence et céder le pas malgré l’ego.
Pour sa part, le geste de Gilles Duceppe exige de l’humilité, celle du retour, et de l’audace, que lui reconnaissent les militants.*
Bernard Descôteaux écrit ce matin dans Le Devoir que « (l)ibérer le Canada de Stephen Harper est devenu la préoccupation première de plusieurs Québécois, plutôt que libérer le Québec du Canada. » ** Pour ce faire, ces Québécois, bien intentionnés croient-ils eux-mêmes, voient « orange », et « Tom », comme on se plaît maintenant à nommer Thomas Mulcair sans doute pour le rapprocher du sympathique « Jack » qui avait ravi à lui seul le cœur des Québécois en 2011, ce « Tom » le sait bien que Harper ne passe pas au Québec et il joue à fond la caisse sur cette inimitié viscérale.
Le retour de Duceppe, comme le présente justement Descôteaux, vient brouiller les cartes. De l’audace, nous en avons besoin. Comme de cette unité qui semble vouloir se dessiner avec ces éventuels « retours d’exil ». Et c’est tant mieux. Si le Bloc réussit à illustrer, à la faveur de sa campagne pour l’élection fédérale prochaine, cet objectif que suggère son nom, les Québécois auront peut-être envie de faire corps derrière lui. Il faut relire ici notre rappel de la Section Histoire et la chronique de Diane Gélinas, Le NPD canadien.
Quant à la pleutrerie, il s’agit bien sûr de celle des Libéraux qui, avec leur fallacieuse lutte contre la « radicalisation », mot in-signifiant, viennent de détourner de honteuse façon la « conversation nationale » entreprise sur les valeurs québécoises et la laïcité. Faut-il qu’ils n’aient de « libres » que le début de leur nom pour nous faire reculer ainsi collectivement, jusqu’avant le débat de la Commission Bouchard-Taylor ? Fatima Houda-Pepin, qu’ils ont repoussée justement à cause de sa liberté de parole bien trop grande pour eux, dénonce cette farce qu’elle qualifie d’aberration ***, et Jean Dussault ce matin trouvait le mot juste à leur apposer : « Peureux »! ****
Vive le Bloc et Honte aux Libéraux !


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