Bilan
Le 30 novembre, soit deux jours avant les élections, plusieurs maisons de sondage prévoyaient que le NPD obtiendraient 45% du suffrage au Québec contre 26% pour le Bloc québécois. Aujourd’hui le 3 mai 2011, après 37 jours de campagne scrutés à la loupe par une meute d’analystes politiques concernant cette 41ième élection générale fédérale, les résultats du vote démontrent hors de tout doute la remontée spectaculaire du NPD, qui remporte 60 comtés avec 43% des suffrages, et la dégringolade catastrophique du Bloc qui ne récolte que 3 comtés et 23% de la faveur populaire.
Que nous révèlent de tels résultats? L’heure est au bilan et chacun ira du sien…voici le mien. D’abord, ni le fort pourcentage du NPD ni la déconfiture du Bloc ne peuvent être associés d’aucune façon à un désintéressement de l’électorat québécois envers la cause souverainiste. Ensuite, à mon avis, le revirement de l’électorat québécois contre le Bloc doit être plutôt perçu comme un désabusement des Québécois envers un parti nationaliste représentant depuis 20 ans l’opposition fédérale qui défend les intérêts du Québec à Ottawa.
Face à une telle situation, les Québécois se sont retrouvés devant trois autres alternatives : le Parti conservateur dirigé par Harper, centralisateur, obscurantiste et magouilleur, le Parti libéral, mené par Ignatieff, un chef inexpérimenté, qui écope d’un parti qui ne s’est jamais remis du scandale des commandites ni de la loi sur la clarté référendaire, ou les néodémocrates de Jack Layton, incarnant l’élément nouveau. Le peuple québécois a parlé et s’est tourné vers le NPD, délaissant par le fait même son appui traditionnel au Bloc.
Perspectives
D’une part, il est sûr que le Bloc fera son propre examen de conscience face à de tels résultats. À mon sens, il devra envisager sérieusement la pertinence de son existence sur la scène fédérale, voire même son rapatriement au Québec.
D’autre part, le NPD, devenant l’opposition officielle à Ottawa, et un PQ, persistant à maintenir le cap sur son plan de gouvernance, risquent de placer les Québécois sur un mode attente avant que la souveraineté ne soit replacée à la une! En effet, imaginez un parti, détenant l’opposition officielle au fédéral, prônant des mesures socialistes, entre autres, sur la famille et la santé, devant des demandes similaires provenant du Québec! Une situation où le PQ pourrait se pendre avec sa propre corde et faire mentir Gilles Duceppe lorsqu’il déclarait au congrès du PQ que le Canada n’avait plus rien à offrir au Québec!
Dans ce contexte, il m’apparaît évident que le PQ doit mettre sur les tablettes son plan de gouvernance qui consiste à tenter de gruger à la pièce des pouvoirs du fédéral en attendant un référendum gagnant, et s’attaquer immédiatement à la relance du projet de souveraineté. Alors, nous serons en mesure de juger de la ferveur souverainiste de Pauline Marois lorsque, dans un discours enflammé, à la clôture du congrès du PQ au soir du 16 avril 2011, elle déclarait que la confiance qu’elle avait reçue de ses militants allait lui permettre de se mettre en route vers la victoire d’un projet que les Québécois portent au cœur depuis des décennies! Si telles sont les véritables ambitions politiques de Mme Marois, et c’est ce que je nous souhaite de tout cœur, il ne reste plus qu’à nous mettre en route vers notre souveraineté!
Henri Marineau
Québec
Élections fédérales 2011
Bilan et perspectives
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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