Brouiller les pistes

Concentration de la presse? Bof, tout roule très bien mononc Paul... Pratte prévient les contre-coups...


Pris au beau milieu du scandale provoqué par les méthodes d'enquête du tabloïd News of the World, le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé la mise sur pied d'une commission d'enquête sur «la culture, les pratiques et l'éthique de la presse et l'étendue des comportements illégaux ou inappropriés au sein de News International et d'autres médias». On le constate, le mandat est vaste. Trop vaste.
Rien n'indique qu'il y ait, dans la presse anglaise, un problème généralisé. News of the World (et peut-être d'autres tabloïds) a employé des stratagèmes illégaux et immoraux pour obtenir de l'information. Ce qui est en cause ici, c'est l'éthique de certains journaux tordue par une compétition féroce pour le tirage.
Si M. Murdoch l'avait souhaité, les «journalistes» de ses tabloïds auraient depuis longtemps reçu l'ordre de ne jamais transgresser la loi et la morale. Si Scotland Yard avait bien fait son travail, News of the World aurait fermé ses portes bien avant cette année.
M. Cameron a voulu éviter que l'enquête porte seulement sur les journaux de Murdoch, car alors les projecteurs auraient souvent été tournés vers lui. Un vaste examen de «la culture, des pratiques et de l'éthique de la presse» pourrait permettre de brouiller les pistes.
Au cours du débat à la Chambre des communes, M. Cameron a abordé la question de la concentration des médias: «Par-dessus tout, il faut s'assurer qu'une voix, que ce soit celle de News Corporation ou celle de la BBC, ne devienne pas trop forte.»
Encore ici, le problème est mal posé. D'une part, il ne manque ni de concurrence ni de diversité dans le monde des médias au Royaume-Uni. D'autre part, comme telles, la concentration et la convergence des médias ne sont ni bonnes ni mauvaises; tout dépend de ce qu'on en fait. Ainsi, le regroupement de plusieurs journaux peut permettre des investissements dans la qualité de l'information qui autrement auraient été hors de portée. Le problème survient quand une entreprise de presse devient empire, quand le propriétaire devient empereur. Gare au politicien anglais qui s'attirait l'antipathie de Rupert Murdoch! Heureusement, les parlementaires britanniques ne semblent pas envisager de soumettre les médias à une surveillance gouvernementale. «Le système actuel d'autodiscipline a échoué, a constaté le premier ministre. Mais je ne veux pas le remplacer par la pesante main de l'État. La presse doit être réglementée de façon indépendante.»
Au Royaume-Uni comme chez nous, les plaintes portées contre un journal sont entendues par un tribunal d'honneur composé de journalistes et de citoyens. M. Cameron a raison de dire que la Press Complaints Commission a failli à la tâche. Deux fois, la commission s'est penchée sur le piratage des messageries vocales et deux fois, elle a conclu qu'il s'agissait d'incidents isolés.
Pour prévenir et éventuellement punir les abus dans les médias, ici comme au Royaume-Uni, il faut qu'on renforce les conseils de presse. C'est pourquoi la décision de Quebecor de retirer ses journaux des conseils du Québec et de l'Ontario est particulièrement mal venue. Elle dénote à tout le moins une inquiétante insouciance.
Comme l'ont souligné à Londres les membres de la Press Complaints Commission, «il revient à l'industrie des journaux de démontrer qu'elle doit demeurer indépendante de l'État».

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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