Ça sent la coupe!

Chronique de Louis Lapointe


Pas de grandes théories ou de grands complots aujourd’hui, juste une mise
à jour du classement des chefs des trois partis présents à l’Assemblée
nationale.
Madame Marois a profité du Conseil national du PQ tenu en fin de semaine à
Saint-Hyacinthe pour affirmer son leadership auprès du parti, de ses
membres et de son caucus, dans un moment très stratégique pour le parti et
son option indépendantiste, en affirmant qu’on devait moins se préoccuper
de la mécanique d’accession à la souveraineté et plus de l’objectif de se
donner un pays.
Ces premiers éclaircissements, attendus avec fébrilité par tous les
indépendantistes, viennent au moment même où l’ombre commence à planer
au-dessus de la tête des deux autres chefs de partis. Pendant que madame
Marois recentre son discours sur l’indépendance et que, pour la première
fois depuis qu’elle est chef, on sent un peu plus de cohésion dans le jeu
d’équipe du PQ, Mario Dumont doit s’expliquer devant ses membres réunis en
congrès à Laval au sujet de sa rémunération supplémentaire de 50,000$, et
Jean Charest ronger son frein, pendant qu’une meute de journalistes se sont
remis sur la piste de la mythique marmite d’or du lutin irlandais. Deux
sujets qui étaient sur les lèvres de nombreux journalistes en fin de
semaine. De quoi faire leurs choux gras pendant plusieurs jours encore.
Tout ce que les adversaires de Madame Marois ont pu dire d’elle au cours
des derniers jours ne trouve plus écho dans l’actualité. Il n’y aura pas de
conversation nationale, plutôt un débat centrer sur le pays ; il n’y aura
pas de référendum le plus rapidement possible, plutôt une occasion pour le
peuple de se donner un pays lorsque le moment approprié viendra puisque
l’idée de consultation populaire n’est pas évacuée, juste ajournée. Il
semble que le PQ ne mettra pas le débat sous le tapis alors que l’accession
à l’indépendance redevient son premier objectif.
Bref, Madame Marois a repris la tête du classement en fin de semaine. Ça
sent la coupe.
Louis Lapointe
Brossard

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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6 commentaires

  • Frédéric Picard Répondre

    18 mars 2008

    Ça sent la coupe ... La coupe de cheveux de Mme Marois? La coupe de personnel au PQ? Surement, ce n'est plus ma coupe de thé.
    Si vous voulez sentir la coupe Stanley, monsieur Lapointe, vous aurez meilleure allure au centre Bell.
    J'ai vu samedi un parti qui s'est "coupé" de son idée. À moins que ce soit la coupe faite sur mesure pour Mme Marois ? Faut dire que la coupe dans le programme de 2005 était nette, comme le souligne monsieur Cloutier. C'est une coupe de ses militants que s'apprete à vivre le PQ. C'est une coupe dans les services sociaux. C'est une coupe dans le keynesianisme cher à Parizeau.
    À moins que ça ne soit que la coupe d'un poème indépendantiste dont on aurait oublié les derniers vers ?
    Finalement ... C'est vrai que ça sent la coupe !

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2008

    J'écrivais plus haut qu'il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs et pour avoir de la suite dans les idées, je continue en citant M. Pierre Falardeau, présent au dernier conseil du PQ de la dernière fin de semaine et qui semblait en être satisfait : LES BOEUFS SONT LENTS MAIS LA TERRE EST PATIENTE.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2008

    Je suis d'accord avec M. Cloutier pour ne pas mettre trop la charrue devant les boeufs tout en restant positif pour la suite des choses. Cependant, je ne suis pas d'accord avec l'idée que si les fédéralistes se disent contents des actions de Mme Marois, ça pourrait vouloir dire que ce ne sont pas les bonnes pour la souveraineté du Québec. Faut aussi se rappeler que pour bien lui nuire, Judas avait embrassé le Christ.
    Pour ce qui est du projet et du budget du pays du Québec, ce n'est pas certain que ce serait une bonne idée si on se rappelle du Budget de l'an 1 de M. Parizeau. Tous ce qui existait de fédéralistes en a profité pour l'éplucher et tenter d'en démontrer les faiblesses d'une façon très partiale.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 mars 2008

    Monsieur Pierre Bée,
    Sans doute prédisiez-vous aussi des salles vides à la Commission Butchard/Teller?
    Tout dépendra de la détermination des animateurs... Marois n'a pas une voix de stentor, mais elle a des choses à prouver!
    Si elle avait vraiment en tête un PAYS?

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2008

    N'allez pas trop vite, cher M. Lapointe.
    Avant de pavoiser, on va attendre la prochaine campagne électorale pour voir et entendre ce que le PQ a à proposer à l'électorat.
    L'équipe de Mme Marois va-t-elle présenter un "projet de pays" avec un cadre financier d'un Québec souverain et faire de ce projet de pays le thème de l'élection comme l'exige le programme officiel du PQ voté lors du XVè Congrès ou va-t-elle faire ce que l'équipe Boisclair a fait, soit présenter une petite feuille de route provinciale avec un cadre financier provincial en cachant l'indépendance nationale dans le placard?
    Quand on n'a pas la mémoire courte, on sait très bien que le PQ n'a jamais parlé une seule fois d'indépendance nationale au cours des 8 dernières élections (1976, 1981, 1985, 1989, 1994, 1998, 2003 et 2007). Si le passé est garant de l'avenir, il n'y a pas de quoi se réjouir.
    J'ai des doutes comme disait le grand Raymond Devos. Quand les chroniqueurs de La Presse (voir les textes de Marissal et de Pratte) se mettent à encenser le nouveau PQ de Mme Marois, il y a anguille sous roche.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat
    Ex-président du PQ Johnson

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2008

    Je ne sais pas votre âge. Mais, dans l'histoire du Québec, on a déjà eu plusieurs fois ce grand débat d'idée(avec ou sans « s »)...
    Que va-t-on dire de nouveau qui n'a pas déjà été dit?
    Vous sentez la coupe du pouvoir, cher monsieur. Le PQ l'a eu en 1976 et il l'a perdu en perdant le référendum de 1980. Il a eu de nouveau le pouvoir en 1994 et il l'a perdu en 2003. Ce n'est pas le pouvoir qui donne l'indépendance à un peuple. C'est sa volonté de la faire.
    Vous la sentez,vous, cette volonté? Surtout chez les universitaires et les cégépiens? Pas moi. Les gens sont fatigués de ce débat. Et je vous prédis des salles vides lors de la conversation nationale.
    Je fréquente suffisamment les milieux étudiants pour vous que l'indépendance ne préoccupe pas du tout la jeunesse d'aujourd'hui. Elle est tout occupée à son ordinateur, et à contester, très faiblement, la hausse des frais de scolarité.
    Pierre B.