Incertitude et Instabilité, le couple célèbre de l’été (2)

Cette fois ça y est, nous y sommes !

Who is John Galt ?

Chronique de Richard Le Hir

[
Cette fois ça y est, nous y sommes !->http://www.vigile.net/Incertitude-et-Instabilite] La crise que je vous annonce depuis plus d’un an est maintenant à nos portes. Le hasard veut que Bernard Frappier ait remis en ligne aujourd’hui mon article du 8 août 2010, le deuxième d’une série de quatre écrits dans ces parages sous les titres suivants :

QUAND L’AMÉRIQUE VACILLE, LE MONDE BASCULE (2)
_ Le capitalisme en capilotade...
_ Le modèle américain ? Quel modèle américain ?

Voici ce que j’écrivais alors :

« Lorsque l’idée de cet article a commencé à me trotter dans la tête il y a déjà quelques mois, c’était d’abord sur la base d’une intuition que la situation était encore pire que ce que les autorités voulaient bien nous en dire, et que, au delà de la mauvaise conjoncture que nous traversions, il y avait également de graves problèmes structurels qui allaient éventuellement nous obliger à repenser tout le système économique et à remettre en question tous les dogmes sur lesquels il est assis.

C’est une chose d’avoir une intuition, c’en est une toute autre de faire la démonstration de son bien-fondé, surtout lorsque l’information officielle s’active à promouvoir une thèse contraire. Les autorités disposent d’une force de frappe telle qu’elle écrase toute expression de dissidence sur son passage (on l’a bien vu encore tout récemment aux réunions du G-8 et du G-20 à Toronto). Et au-delà de ces manifestations de grande envergure, il existe une forme insidieuse, mais efficace, de répression contre toute personne dont le message ne se situe pas à l’intérieur des paramètres acceptés.

À cet égard, je vous suggère de lire cet article de Paul Craig Roberts, sous-secrétaire au Trésor du temps du président Reagan, ancien rédacteur en chef-adjoint du Wall Street Journal, et attaché à un moment ou un autre à certains des plus prestigieux instituts américains d’affaires internationales, d’abord paru en anglais le 24 mars dernier sur le site CounterPunch, puis traduit en français sous le titre « La Vérité est tombée en emportant la Liberté avec elle ».

Malgré ce message assez pessimiste, je suis pour ma part assez encouragé par la multiplication de sources d’informations non officielles qui permettent à toute personne le moindrement curieuse de comprendre le sens des événements et de se forger à leur sujet une opinion libre et éclairée. Vigile constitue justement une de ces sources, et c’est ce qui rend si précieuse sa contribution à la société québécoise toute entière, et non seulement aux seuls tenants de l’indépendance du Québec. Mais il y en a bien d’autres, et c’est fort heureux.

La chute de l’empire soviétique à la fin des années 1980 a été vue par beaucoup comme le triomphe du capitalisme, la preuve éclatante de sa supériorité sur l’autre modèle économique qui lui faisait concurrence, le communisme. Vingt ans plus tard, le capitalisme nous a précipités à la faillite, et le pays qui s’en est fait le chantre, les États-Unis, est en train de s’écrouler sous nos yeux, un peu à la façon des tours du World Trade Center, mais au ralenti.

***

Certains diront que j’exagère, et trouveront mon propos inutilement alarmiste. Quand en l’espace de quelques semaines, l’actuel président de la Fed, Ben Bernanke, pourtant astreint par ses fonctions à la plus grande réserve, décrit la situation comme « unusually uncertain », et que son prédécesseur à ce poste, Alan Greenspan, qui lui n’est plus astreint à la même réserve, mais qui sait fort bien que la moindre de ses interventions est scrutée à la loupe par les analystes, déclare comme il l’a fait au cours des derniers jours « The problem we now face is the most extraordinary financial crisis that I have ever seen or read about. », il faut comprendre que nous sommes en « terra incognita ».

Quand le même Greenspan, pourtant connu pour ses idées radicalement à droite et son adhésion à la « philosophie » individualiste d’Ayn Rand, qu’il a bien connue et à qui il voue une admiration sans bornes (voir http://usliberals.about.com/od/peop...) prend position sur une question de fiscalité dans un sens qui va non seulement à l’encontre de l’orthodoxie républicaine mais qui le range à gauche du président Obama, et qu’il renchérit en rajoutant « Our choices right now are not between good and better ; they’re between bad and worse », il faut comprendre que le ciel est en train de nous tomber sur la tête. »

Revenons sur cette phrase :

« Vingt ans plus tard, le capitalisme nous a précipités à la faillite, et le pays qui s’en est fait le chantre, les États-Unis, est en train de s’écrouler sous nos yeux, un peu à la façon des tours du World Trade Center, mais au ralenti. »

Il y a des phrases qu’on regrette, et d’autres qui nous amènent à nous demander par quelle inspiration divine on pouvait bien être guidé lorsqu’on les a écrites. Celle-ci appartient à la deuxième catégorie. Je ne dis pas cela pour me vanter, seulement pour souligner que cette nouvelle phase de la crise dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques jours était parfaitement prévisible, et que la meilleure preuve en est que je l’ai annoncée en m’appuyant non pas uniquement sur les compte-rendus de la grande presse internationale, mais sur de multiples sources d’information non officielles.

Depuis un an, nous avons assisté à l’implosion du système capitaliste au ralenti. Car c’est bien d’une implosion qu’il s’agit, tout comme nous avions assisté à l’implosion du système communiste il y a une vingtaine d’années. Si vous avez encore un doute sur l’ampleur et la portée des événements que nous sommes en train de vivre, je vous conseille de jeter un petit coup d’oeil sur certains articles parus dans la presse internationale des derniers jours.

La simple lecture des titres suffit à vous donner un aperçu. Et si vous examinez le vocabulaire utilisé dans ces articles ou les images choisies pour les illustrer, aucun doute n’est plus possible. On y évoque l’apocalypse, l’Armageddon, le naufrage du Titanic, la faillite de tel ou tel pays, la faillite de l’économie mondiale , on parle de chaos et de bain de sang , d’enfer économique , d’indice de la peur , de spirale sans fin de la crise dans la zone euro , de frénésie des marchés , de la fin de l’empire américain , d’effondrement des valeurs financières et des marchés émergents , de leaders incompétents complètement déphasés dans une conflagration majeure de l’économie mondiale , de maisons de fous et de changements radicaux nécessaires , d’état d‘urgence, de panique, des destins torturés de l’Italie et de l’Espagne (je vous épargne les références, mais vous les trouverez toutes dans les revues de presse de Vigile.

Et ce ne sont pas des articles parus sur des sites d’information parallèle. Il s’agit du Monde, du Figaro, de grands quotidiens britanniques, américains ou allemands. Ce ne sont pas des sites conspirationnistes. Ils fleurent plutôt le conservatisme bon teint.

À côté de cela, quelques innocents comme l’économiste Pierre Fortin qui continuent d’ânonner que « les fondamentaux sont sains » (Non, ils ne le sont pas , ils sont même mauvais), et l’économiste et ex-vice-président de la Caisse de dépôts Michel Nadeau qui prétend que d’ici six mois tout sera rentré dans l’ordre (Paul Farrell de Marketwatch et du Wall Street Journal annonce plutôt dix ans d’enfer économique et le célèbre économiste Nouriel Roubini annonce l’imminence d’une nouvelle récession très sévère . Nous ne sommes pas encore sortis de la dernière dont les débuts remontent à 2007, et la deuxième s’en vient. Il serait intéressant de savoir ce que fume Michel Nadeau.

Voilà pour ce qui est de l’état de la situation.

Les solutions ne peuvent donc qu’être à la mesure du problème, et elles seront donc nécessairement radicales, comme le suggère Will Hutton, le chroniqueur financier principal du grand quotidien britannique The Guardian .

L’ennui, c’est qu’elles vont à l’encontre du néo-conservatisme en vogue des deux cotés de l’Atlantique, mais plus particulièrement auprès des adeptes du Tea party.

À ce sujet, il est nécessaire de bien comprendre d’où il tire son origine. Comme je le soulignais déjà dans mon article paru l’an dernier, ce courant est fortement imprégné des idées d’Ayn Rand, la « papesse du rationalisme ». Voici ce que vous pouvez trouver à son sujet sur Wikipédia  :

« Ayn Rand (prononcé [ˈaɪn ˈrænd]), née Alissa Zinovievna Rosenbaum (en cyrillique russe : Алиса Зиновьевна Розенбаум), est une philosophe(1), scénariste et romancière (note 1) américaine d'origine russe, juive athée, née le 2 février 1905 à Saint-Pétersbourg et morte le 6 mars 1982 à New York.

Ayn Rand est connue pour sa philosophie rationaliste, proche de celle du mouvement politique libertarien, à laquelle elle a donné le nom d'« objectivisme ». Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la pensée libérale, comme la liberté, la justice sociale, la propriété ou l'État et dont le principal, et le seul traduit en français, est La Vertu d'égoïsme (The Virtue of Selfishness en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent néanmoins dans les domaines de l'éthique, de la philosophie politique et de l'épistémologie.

Ayn Rand a également publié des œuvres de fiction telles que La Révolte d'Atlas (Atlas Shrugged), La Source vive (The Fountainhead ) et Nous, les vivants (We the Living), qui figurent parmi les plus vendues aux États-Unis. Elle a par ailleurs écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, dont des adaptations de ses propres œuvres de fiction.

Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d'un capitalisme individualiste ainsi que d'un libertarianisme refusant toute forme de coercition et prônant les valeurs de la raison, du travail et de l'« égoïsme rationnel », son concept central. Figure de l'anti-communisme radical, Ayn Rand prône également l'indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme de collectivisme ou de religion établis.

De nombreux penseurs, comme le psychothérapeute Nathaniel Branden, les économistes Alan Greenspan et M. Northrup Buechnernote, le romancier Terry Goodkind, le président Ronald Reagan ou le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, se réclament de ses conceptions. Ayn Rand a aussi profondément nourri la vision libertarienne dite minarchiste, replaçant l'individu au centre de la société et de l'éthique.

Elle avait trouvé dans Ludwig von Mises, lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie.

Selon Alain Laurent, un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la « self-made woman immigrée », « car elle réussit cet exploit tout en professant un athéisme radical (...) et critiquant violemment l'altruisme au nom de l'« égoïsme rationnel » ». Ayn Rand fut par ailleurs la cible de nombreuses critiques dont la principale s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements. »

Vous aurez noté au passage les noms de l’ancien président américain Ronald Reagan, et de l’ancien président de la banque centrale américaine (la Fed), Alan Greenspan. C’est justement ce dernier qui est à l’origine de la déréglementation du secteur financier aux États-Unis en 1998, une déréglementation elle-même à l’origine de la bulle spéculative immobilière des années 2000 et de la crise des sub-primes dont nous subissons encore les répercussions et à laquelle nous devrons également la nouvelle crise qui s’amorce.

Il est donc essentiel de connaître l’oeuvre d’Ayn Rand et la place qu’elle occupe dans la mythologie conservatrice américaine pour décoder ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis et les raisons du blocage qui menace les équilibres économiques mondiaux. D’ailleurs son oeuvre est encore tellement d’actualité qu’est tout récemment sortie sur les écrans une adaptation cinématographique de son grand roman philosophique « Atlas Shrugged » où sont exposés les principes de sa morale , autour du leitmotiv « Who is John Galt ? », son héros ultra-rationnel qui cherche à nous faire comprendre que l’individualisme est le plus grand cadeau que l’on puisse faire à la collectivité.

Il est très ironique qu’Alan Greenspan, un des plus fervents et célèbres admirateurs d’Ayn Rand, soit aussi celui qui ait le plus contribué, bien malgré lui, à faire la preuve de l’inanité de ses thèses. En attendant, aux États-Unis, c’est « perseverare diabolicum perinde ac cadaver »*, et au rythme où vont les choses, la fin de l’empire ne serait plus très loin.

***

Plus près de nous, les événements qui se déroulent ces jours-ci viennent confirmer la thèse que j’exposais il y a tout juste un mois aujourd’hui (décidément le 8 est mon chiffre chanceux) sur la réorientation stratégique de Power Corp. En effet, Paul Desmarais savait qu’une nouvelle crise s’en venait. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il s’était attaché les services de l’ancien président de la Caisse de dépôts, Henri-Paul Rousseau.

Toutes les entreprises du groupe Power oeuvrant dans le secteur financier vont être très durement touchées par la crise en cours, et elles vont enregistrer des pertes importantes en plus d’enregistrer une chute brutale de leur ratio de fonds propres qui risque même de menacer leur survie. Dès lors, on comprend beaucoup mieux les grandes manoeuvres dans lesquelles continue d’être engagée Power. Il y a de bonnes chances que le groupe Power sorte sérieusement affaibli de cette nouvelle crise, car elle n’est pas parvenue à développer de nouvelles activités d’une importance équivalente à celle de son secteur des services financiers.

Cela dit, la situation de la famille Desmarais n’est pas désastreuse pour autant. Au fil des années, elle est parvenue à bâtir sa fortune propre en écumant la trésorerie des entreprises de services financiers du groupe. Même si les activités dans les services financiers ne devaient pas survivre à la crise, elle est désormais très présente dans d’autres secteurs dont certains risquent cependant d’être remis en question dans le contexte d’une grande mise à plat de l’économie mondiale. On peut penser à son investissement dans Total, par exemple, qui n’a pas fini de lui causer des soucis.

***

La crise actuelle, c’est aussi la fin du modèle américain, et la fin de la possibilité de l’utiliser en guise d’exemple pour détourner les Québécois de toute velléité de prendre en main leurs propres affaires et devenir indépendants. Tout compte fait, cette crise pourrait même avoir du bon. Imaginez l’effet qu’elle va avoir sur l’agenda et le discours des groupes de droite, des Lucides, de l’ADQ, du CAQ du tandem Legault-Sirois, et de toutes les radio-poubelles et les Éric Duhaime de ce monde... Ils viennent de se faire enlever le tapis de sous leurs pieds.

En effet, dans la conjoncture qui s’annonce, la seule façon de s’en tirer va être de rebâtir le tissu social que quarante ans d’individualisme et de laissez-faire économique ont mis à mal. La reconstruction de ce tissu social repose sur la reconstitution d’une classe moyenne forte en s’appuyant sur les moyens dont seul un État dispose. Ce n’est pas tout à fait le langage que nous tiennent ces gens-là.

***

* Perinde ac cadaver
_ comme un cadavre (sans peur de la mort puisqu’elle est déjà passée ; extrait des principes de discipline des Jésuites, utilisé aussi pour annoncer une résistance jusqu’au bout)


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2011

    Bojp..
    Le problème des régimes de retraite a paiements déterminés est qu'ils sont basés sur des modèles acturiels insoutenables, basés surtout sur la croissance à tout va ( + 5 à 7 % par année). L'actuaire en chef du gouvernement du Québec vient de pondre une étude sur le régime général de retraite du Québec qui est tout autant surréaliste (expansion sans fin jusqu'en 2060...!!!!...une bêtise consternante). Il faut passer de régimes basés sur la capitalisation à des régimes basés sur la répartition, solidarité es générations, mettre fin au régime particuliers (pompiers, policiers, régimes publics, etc.), intégrer par loi les montants cotisés dans les RRSP ( 60, 80, 100 milliards de $...) arrêter les fraudes fiscales légales (RRSP, fonds FTQ, entre autres), obliger toutes les entreprises à cotiser dans un fonds commun de retraite, etc. Toutes ces mesures, plus d'autres, trop long à énumérer ici, permettrait d'assurer à TOUS une retraite juste, et d'assurer aux veuves ou veufs des pensions de réversion. Evidemment il faut du courage politique, mais ceci nous éviterait des drames du style Nortel ( - 40 % sur les pensions de retraite) ou la saga Singer, qui a laissé ses retraités sur le sable, avant de se replier aux USA...retraités à qui il a fallu 15 années de batailles juridiques pour récupérer des clopinettes. Entre temps beaucoup étaient mort et leurs veuves n'avaient droit à rien (pas de reversion...)
    Pour vous informer je vous recommande l'excellent livre de Frederic Lordon "Fonds de pension, pièges à con" aux éditions "Raison d'agir", la maison d'édition fondée par le sociologue Pierre Bourdieu (diffusé par Le Seuil au Québec).

  • Roger Kemp Répondre

    11 août 2011

    Monsieur Le Hir, merci pour votre texte. Je vous envoie un texte que j'ai écrit, envoyé à vigile mais pas encore publié. Je crois qu'il vous intéressera.
    La folie du capitalisme sauvage.
    “La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.” – Albert Einstein
    Quand l’économie mondiale ne repose que sur la spéculation comment pouvons-nous ne pas s’attendre à des fluctuations négatives du marché. Dans un juste commentaire lu sur cyberpresse de monsieur Mathieu Lafleur, il dit ceci: Toute cette agitation illustre très bien que la bourse n’a plus aucune valeur comme indicateur économique. Les investisseurs institutionnels sont rendus tellement riches et puissants qu’ils sont très peu influencés par le mouvement de foule jouant à la bourse car ils sont très peu ces personnes possédant tellement trop d’argent dans les fonds de placements, les fonds de retraite et autres fonds omni-possédant et qui fasse que la bourse s’effondre et s’emballe au moindre geste d’une de ces personnes. Tous les traders regardent le même écran et voient tous la même chose et prennent tous la même décision en même temps, tel un banc de poissons. Le système de la bourse est pourri par l’appât des rendements à court terme, par la cupidité et par les ventes à découvert qui permettent la prise de profit avec une perte de valeur des actions. Nous avons laissé les grands financiers décider ce qui est bon pour nous mais dans les faits tout n’est qu’écran de fumée car le système n’est qu’à l’avantage des grandes corporations. Elles accumulent des sommes astronomiques comme le démontrait une étude récente. L’étude démontrait que les très grandes corporations des USA sont assises sur une cagnotte de quelques 10 000 milliards. Elles ne veulent pas utiliser cet argent qui dort dans des coffres de paradis fiscaux car si elles l’utilisaient elles devraient payer d’énormes sommes en taxes aux USA.
    Ce qui est inquiétant dans cette crise, c’est le comportement des différents gouvernements. Les dépenses excessives des gouvernements en 2008 et 2009 nous ont sorti artificiellement de la crise et maintenant que cet argent a fini d’être dépensé, nous revenons au même point qu’avant ces inutiles plans de relance.
    En fait, nous sommes au même point qu’en 2008 mais avec un énorme déficit accumulé et encore plus de dettes…
    Un autre commentaire, celui de Robert Dufour résume assez bien la situation actuelle. Je crois, dit-il, que nous vivons les “derniers râlements”, comme disait Séraphin Poudrier, du système capitaliste mondial. En effet, les gouvernements nationaux, provinciaux, municipaux sont tous très endettés ou carrément en faillite. Donc, on ne peut plus placer son argent dans des obligations, ce serait trop risqué et ce, même si les taux d’intérêt montaient à 50% ou plus. D’autre part, il n’y a pas d’argent à faire avec les actions non plus car la plupart des industries ont atteint leur quota de profit. Il n’y a à peu près plus d’expansion possible dans aucun domaine. Les limites sont atteintes ou presque.
    Les riches sont archi riches et les pauvres, de plus en plus nombreux, sont archi pauvres; on ne peut plus leur tirer de jus…!!! De plus, la planète aussi a son quota de pollution. Donc le temps du gaspillage, de la consommation inutile capricieuse et folle, achève et c’est bien tant mieux. Beaucoup de personnes qui se croient encore riches parce qu’elles possèdent beaucoup de biens vont se rendre compte, qu’au fond, elles sont bien plus encombrées et esclaves de ces biens que libres et vraiment riches.
    Un constat est sûr : Ça va péter de partout. Tous les pays occidentaux vivent et dépensent bien au-dessus de leurs moyens. Si l’on continue à dépenser plus que ce qu’on reçoit, ce n’est juste qu’une question de temps avant que ça saute. Que ce soit en Grèce, aux USA ou ici au Québec, nous devons nous rendre compte que si nous n’arrivons pas à couvrir les dépenses courantes avec nos revenus, ce n’est certainement pas lorsque la population de travailleurs c'est-à-dire ceux qui assurent les revenus du gouvernement auront diminuée que nous le pourrons. Et c’est pourtant ce qui nous guette.
    Il est bien évident que ceux qui s’en tireront le mieux seront ceux qui auront appris à vivre selon leurs moyens. Il y aura toujours les éternels dépendants, les têteux du système, à savoir qui va réussir le mieux à flouer le système, à s’approprier des revenus ou des avantages auxquels ils n’ont pas droit. Il faudra continuer à les dénoncer. Le système capitalisme a atteint ses limites et tel un élastique que l’on ne cesse d’étirer, tôt ou tard celui-ci va péter.
    Beaucoup de surprises, de souffrances et de bouleversements sociaux, politiques et économiques en vue. C’est à suivre…
    Qui s’en sortira le mieux, je vous fais le pari que ce sera les plus démunis car ceux-ci auront appris à vivre avec peu

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2011

    Si tous les boys américains, qui jouent à la guerre en Irak et en Afghanistan,rentraient à la maison,si tous les assassins financiers américains,éparpillés sur la planète Terre,étaient rapatriés et transformés en agents au service du bien commun,si le programme USA de la guerre des étoiles devenait un plan de lutte à la pauvreté intérieure du pays,si les institutions et les entreprises américaines cessaient leur colonisation du monde,les États-Unis récupèreraient rapidement leur trippe A ainsi que le respect et l’affection des extrémistes islamiques.
    J’irai à Newport en Gaspésie,Place des rêves,au bord de la baie des chaleurs déposer mon commentaire dans une coquille St-Jacques géante.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2011

    Au Québec,les retraités actuels et futurs du secteur privé risquent de souffrir beaucoup.
    Chaque débâcle boursière,les faibles taux d’intérêt du marché obligataire et la fin le 31 décembre 2011,des mesures de la loi # 1,adoptée d'urgence en 2009 par le gouvernement Charest,font mal aux régimes de retraite à prestations déterminées.
    Explication,un texte de Rudy Le Cours
    http://bit.ly/qliaOm

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2011

    USA : le désespoir des proprios.
    [ « Alors que la planète toute entière se préoccupe de la dette des États-Unis, les Américains, eux, se soucient plus de leur dette hypothécaire. Dette qui, dans bien des cas, reste supérieure à la valeur marchande de leur résidence.
    Ainsi, il est frappant de constater à quel point les Américains ne se sont pas encore rétablis de la bulle immobilière, dont l’éclatement est pourtant survenu il y a trois ans. Selon les dernières données de l’Association nationale des agents immobiliers, 6,5 millions d’Américains étaient incapables de payer leurs mensualités ou étaient en voie de se faire saisir leur résidence.
    Comme les institutions prêteuses se dépêchent de liquider ces propriétés, des pressions très fortes continuent de s’exercer sur les prix vers le bas.Les prix des maisons ont encore reculé dans 109 des 150 marchés métropolitains recensés par cette association.»] par Sophie Cousineau,La Presse,10/8/2011
    Heureusement,au Québec,l’immobilier est en bonne santé.Personne parle de l’éclatement de la bulle immobilière à cout terme.Les citoyens des dortoirs dans l’étalement urbain de la région de Montréal n’ont pas une grosse grogne contre la vague orange qui les emmerde,les écoeure pour entrer et sortir de l’île des Festivals.Pas de colère au point de transformer les parcs de l’île Tremblay en terrains de camping,les jours ou les nuits ouvrables,avec recouvrement du maire contre la pluie et la neige.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2011

    En date du 10 août 2011,il y a seulement que 13 pays qui ont la note parfaite trippe A,chez les 3 agences mondiales de notation.
    [« Ce qui inquiète davantage que la simple décision de S&P, c'est le fait que l'Etat américain, surendetté, ne peut plus soutenir la croissance en cas de nouvelles difficultés. Plus globalement, la plupart des pays développés ont épuisé toutes leurs cartouches. L'heure est à la rigueur, ce qui déprime l'économie et les Bourses.
    La Bourse n'a pas de répercussion immédiate sur la situation économique des ménages, hormis pour ceux qui détiennent des portefeuilles boursiers. Ce n'est qu'à plus long terme, et si la chute des marchés se prolonge, que les consommateurs pourraient être affectés.
    Les banques, qui elles subissent de plein fouet la chute des cours, pourraient répercuter leurs pertes sur le coût des crédits accordés aux ménages, voire les raréfier. En outre, les sociétés, en mal de financement, pourraient réduire leurs investissements et leurs embauches.
    Quant aux personnes qui cotisent à des fonds de pension d’entreprises privées,le préjudice est plus lourd. Si la baisse est violente et prolongée, certains pourraient devoir travailler plus longtemps. Ce fut le cas au moment de la crise de 2008.»] par Claire Gatinois,Le Monde,9/8/2011

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    M. LE HIR,
    Je soumettrais humblement à votre attention que l’empire possède de fabuleux moyens pour rester à flot aussi longtemps que la suprématie du dollar états-unien prévaudra comme monnaie d’échange internationale. N’avez-vous pas remarqué que la FED maintient son BILAN STABLE d’une part en réinjectant dans le système le produit des intérêts des 2,000 milliards et quelques d’obligations qu’elle a acheté du gouvernement central et via les sub-primes pourries des banques d’affaires depuis la crise de 2008 ? D’autre part, ne vous questionnez-vous pas sur le roulement de ses actifs qui arrivent à terme par le rachat d’un montant équivalent de nouvelles obligations ?
    Autrement dit, il est tout à fait loisible pour le gouvernement états-unien de vendre des obligations à la FED sans que cette dette n’ait jamais à être remboursée. Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas mettre le compteur à zéro lorsque l’actif de la FED détiendra un jour 50,000 milliards de dettes ? On efface les dettes du gouvernement ainsi que des particuliers qui auront fait faillite et on repart à neuf ! Tant que l’inflation est maintenue à un niveau raisonnable, le manège pourra toujours continuer à rouler.
    Génial n’est-ce pas ? Ne me dite pas que vous n’y avez jamais pensé…
    Si toutefois vous souhaitez des précisions plus techniques sur cette affaire, vous connaissez mon adresse courriel.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    Mais c'est à se demander pourquoi c'est toujours Michel Nadeau qu'on interview sur les grands médias mainstream car il ne peut être objectif puisqu'il se trouve comme en conflit d'intérêts. Il est un propagandiste d'un système qui fait tout à fait son affaire étant donné les salaires qu'il a touchés dans sa vie...

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    9 août 2011

    '' Un expert est celui qui se trompe dans les règles'' (Paul Valery)
    Les experts sont crédible aussi longtemps que les paramètres du modèle demeurent relativement stables; ils n'ont qu'à demeurer rationnels. Quand des grands mouvements déstabilisateurs du modèle surviennent, les paramètre deviennent flous, et les experts sont perdus et leurs crédibilités aussi.
    JCPomerleau
    P.s Vigile nous permet de ratisser beaucoup plus large que ce qu'en disent les fédéralistes. J'ai moi même publié un texte en Janvier 2008, sur la Très Grande Dépression Us qui s’annonçait comme inévitable selon le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAPS 2020). Ce texte n'aurait jamais été publié ailleurs (Merci M Frappier d'être là):
    http://www.vigile.net/Diner-sur-le-Titanic
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    M. Le Hir, votre article est des plus intéressant. Merci.
    J'invite vos lecteurs à lire L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie et Comment les riches détruisent la planète, du même auteur Hervé Kempf, édition du Seuil. Je viens d'en terminer la lecture et je crois que leur contenu a un lien avec ce que vous décrivez relativement à la situation politico-économique actuelle.
    Merci pour l'excellent travail que vous accomplissez quant à l'évolution de notre conscience individuelle et collective.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    Chaque fois que je vois Nadeau venir faire les Jos Connaissant, je pense à BreX.
    La Caisse avait perdu 70 millions dans BreX. On avait demandé à Nadeau, alors VP de la Caisse, pourquoi on avait investi le précieux argent de nos fonds de retraite dans une entreprise aussi loufoque que cette minière de Bornéo dont le géologue s'était suicidé? "Ben on avait pas le choix, BreX faisait partie du TSX300."
    Stie! On paie ces "bolés" dans les 6 chiffres pour se faire dire qu'ils ne font que suivre les indices!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2011

    Sur le sujet d'Ayn Rand et son impact majeur sur l'idéologie économique libertarienne, je conseil le documentaire All Watched Over by Machines of Loving Grace (en anglais seulement) de l'archiviste anglais, Adam Curtis. Ses documentaires, faits de nombreuses images d'archives et d'entretiens, sont très bien montés et sont plus près du travail d'historien comme narrateur, plutôt que la tendance déconstructive et soit disant "objective".
    http://www.youtube.com/watch?v=I6EBpLfLHCA&feature=related
    Le vidéo est en plusieurs segments.