Cette gauche souverainiste qui dort à poings fermés, qui rêve de Nous

L'électorat: ni elvisgratonisé ni ticounisé

Tribune libre

Dans tous les régimes démocratiques, chaque fois que les partis politiques dominants essaient de « fixer » l’électorat, c’est-à-dire proposer à l’électorat des « choix » qui n’en seraient pas, faire en sorte de reconduire indéfiniment des situations politiques bloquées, pour leurs seuls bénéfices, l’électorat se cherche invariablement, sans doute partout et à toutes les époques, des ouvertures par où s’évader.
Qu’est-ce que l’électorat aurait compris dernièrement en provenance du N.P.D., qu’il n’avait pas compris dans le passé ? Rien. Ce parti est toujours le même. Aussi « travailliste » que par le passé. Plus « famille » sans doute. Assurément plus jeune.
L’électorat « québécois » ne s’est pas créé dans les années 60 pour ne plus jamais changer. Et cet électorat ne s’est ni elvisgratonisé ni ticounisé.
C’est l’électorat jeune qui est le plus facilement tenté par le « changement ».Que les indépendantistes le veuillent ou non, que la gauche refusent ou ne refusent pas de le reconnaitre, le modèle québécois est de plus en plus contesté sur l’axe social. Sinon, d’où proviendrait l’intérêt pour Legault, pour Facal, et, de façon parallèle, d’où pourrait bien provenir la supposée stagnation du P.Q., pardon du P.Q.Marois, qui, « SUPPOSÉMENT », inquièterait tant la gauche souverainiste, celle qui dort debout depuis 1973, incluant Claudette Charbonneau, et dont ni Legault ni Facal, pourtant des souverainistes, n’arrivent à déranger le sommeil ?
Que proposait le Bloc ? Il proposait de « continuer » le grand Refus au Canada (pas très « changement »), et son slogan, d’une rare maladresse, Parlons Qc, s’accordait parfaitement au discours d’abord présomptueux, puis de plus en plus hargneux et maladroit de son chef.
Et que disait-il, le chef du Bloc ? Il affirmait que rien ne pouvait provenir du fédéralisme, ni du R.O.C. d’ailleurs, qu’ils étaient tous deux irréformables à l’égard « du Québec », et tout particulièrement les conservateurs, pourtant issus du parti de la Réforme, mais qui se trouveraient à être les plus irréformables de tous.
L’électorat québécois—les québécois-zé-les-québécoises, et non pas « le Québec »-- se sont soudainement retrouvés à la dernière élection fédérale devant un «choix » qui avait plutôt l’air d’un « pas-le-choix »,c’est-à-dire le Refus réciproque du Canada et « du Québec », thèse avancée par le Bloc, pour son profit au Québec, et au profit du P.C. ou de tout autre dans le R.O.C. Pour autant, l’électorat d’ici n’avait pas-- et n’a jamais eu d’ailleurs-- à assumer sa propre exclusion. Cette exclusion, cette auto-exclusion dans le Canada n’a jamais été pour Nous une exigence historique, tout au plus une exigence stratégique pour les souverainistes (qui sont loin encore de s’être raccordés à Nous, les Tremblay d’Amérique).
Le P.L.C. étant déjà moribond pour les raisons que l’on connait, un grand prêtre de gauche—pourquoi ne pas le reconnaître ?-- Nous martelait conséquemment de ne pas voter pour le démon bleu. Et c’est ça aussi—faudrait le reconnaître-- une situation politique bloquée par un ou des partis politiques déconnectés : insinuer qu’il n’y a pas d’alternative.
Et c’est ainsi que pour s’évader, dans l’isoloir souverain, la partie jeune et renouvelée de l’électorat québécois, mais moins jeune aussi, n’a voté ni pour le démon, qui n’existe pas, ni pour le prêtre, qui n’existe plus.
La situation politique québécoise continue d’être bloquée—par le West Island et à un autre niveau--mais du moins l’électorat sait qu’il peut donner un grand coup de balai.
Le ménage n’est pas fini…et je crois bien volontiers que l’électorat tient encore le balai dans ses mains.
Wake up P.Q.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé