1759-2009

Commémorations indispensables

Que serait donc une grande bataille, sans son épilogue?

Tribune libre 2009

Je crois que Mr André Juneau a raison. Nous avons le devoir impératif de
porter le chapeau stoïcien en cette occasion, et célébrer la défaite de nos
ancêtres de bonne grâce, puisque cette activité fournira l'occasion de
porter de charmants costumes colorés devant les enfants émerveillés qui
apprennent de moins en moins les circonstances douteuses qui en firent de
bons petits sujets de la reine d'Angleterre.
Je crois qu'il serait une erreur pour les mouvements souverainistes de
ternir l'éclat d'une si charmante journée avec une manifestation classique,
vêtus qu'ils seraient de simples vêtements contemporains, arborant
d'ennuyeuses pancartes que de moins en moins lisent.
Non, je proposerais a
tout ceux qui voient en cette reconstitution une humiliation supplémentaire
infligée par une entité fédérale, de se joindre gaiement aux festivités
tout en apportant leur soutien aux organisateurs qui semblent avoir oublié
certaines scènes importantes pour mieux situer le spectateur.
Par exemple,
le règne du gouverneur James Henry Craig
(http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Henry_Craig) de 1807 à 1811, et son
affection mal dissimulée pour les français. On pourra aussi évoquer la
liberté allouée a la presse sous le régime britannique, avec l'arrestation
de Charles Lefrançois et de Pierre-Stanislas Bédard
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Canadien_(journal)). L'ingérence de
l'Angleterre dans la démocratie québecoise et le rôle dictatorial du
gouverneur, qui provoquèrent la rebellion de 1837 peuvent sembler plutôt
compliqués a mettre en scène (ce qui explique sans doute pourquoi les
organisateurs en font l'omission), mais ils sont indispensables pour
avancer l'histoire des patriotes, du massacre de Saint-Eustache à
l'incendie du village de
Saint-Benoît (http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Colborne). Quelques savants
extraits du rapport Durham peuvent être lus par un comédien en herbe
arborant fièrement la perruque poudrée. La pendaison de 1839, l'acte
d'Union, bref, toutes ces jolies perles que nos historiens semblent avoir
oubliées.
On accuse souvent le mouvement souverainiste de n'être qu'un vulgaire
obstacle au bon fonctionnement du pays; je crois que c'est une excellente
occasion de démontrer qu'il peut aussi contribuer aux activités fédérales
en fournissant a la commission un petit coup de pouce du coté du scénario.
Que serait donc une grande bataille, sans son épilogue?
Patrick Lambert
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 janvier 2009

    Que les historiens français veuillent commémorer le jour où leurs ancètres militaires avaient été forcés de s'expatrier en colonie d'Amerique, c'est leur oubli du fait que ces milices s'etaient soulees ce soir fatidique où un traitre fédéré leur amena en sourdine une poignee de Red Jackets pour les egorger dans leur sommeil ethilique...
    Le reste n'est qu'une enfilade de couardise française qui nous laissa sans education pendant plus de 100ans dans ce pays trop rude pour leur petite constitution... lea Anglais pretendent maintenant nous avoir sauves par l'assimilation à leur belle civilisation de colonisateurs tortionnaires. Je vis actuellement en Argentine où le peuple ronchonne encore sur son humiliante defaite aux Malouines par cette puissante armee du peuple le plus arrogant de la terre... Français d'Amerique, le peu qui en reste, devons appuyer RRQ pour démontrer à la face du monde que le noyau de survivants à ces siècles de disgràce mondiale envers la francophonie ne tendront pas la joue mais le degoût. Comme M. Desbois, celebrer aussi la deportation des Acadiens, les pendaisons, le vol electoral et refer.? Reste-t-il que des couillons dans la descendance des Français qui ont raté leur essai de colonisation en Amerique?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2009

    Voilà bien quelque chose de fort instructif et présentée dans une attitude tout aussi constructive. Comme quoi la destruction et la guerre peuvent engendrer quelque chose d'autre qu'un spectacle partial ou lacunaire, quelque chose à partir duquel nous pouvons construire autre chose. À l'exemple même de ce que nous avons construit depuis 250 ans sur le ruine d'une Conquête qui ne s'achèvera que le jour où le peuple souverain du Québec aura été appelé à fonder l'État q'il désire en lieu et place de celui qui le gouverne sans jamais le nommément consulter pour le constituer.Comme quoi vos suggestion tombent fort bien, la construction de ce que nous voulons n'est pas achevée...
    À nous de joindre l'utile à l'agréable, en apportant nos outils bien à nous !
    Effectivement, les organisateurs ont manifestement besoin d'aide, ils ne suffisent pas à la tâche tant elle est immense, vivement une grande corvée, de celles qui ont toujours su nous relever de cataclysme et autres incendies et tempêtes.