La démarche d’affirmation du Québec, dévoilée le printemps dernier par le premier ministre Philippe Couillard, a été accueillie sans grand enthousiasme au Conseil de la fédération, qui s’est terminé mercredi à Edmonton.
Les premiers ministres provinciaux n’ont pas soulevé la question lors de leurs points de presse et les journalistes anglophones n’ont pas questionné les élus sur la proposition du premier ministre Couillard.
Intitulée «Québécois, notre façon d’être Canadiens», la proposition vise un rapprochement du Québec avec le reste du Canada dans le but d’entreprendre d’éventuelles démarches constitutionnelles.
Réactions mitigées
Interpellés par la presse québécoise, les premiers ministres provinciaux ont toutefois dit vouloir travailler avec le Québec.
«En tant que province, nous sommes prêts à travailler avec tous les partenaires canadiens pour explorer les opportunités qui sont bonnes pour les citoyens», a commenté mercredi le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, lors d’un point de presse aux côtés de Philippe Couillard.
Toutefois, il a souligné que le premier ministre Justin Trudeau a déjà annoncé qu’il ne souhaite pas ouvrir la constitution du Canada. La décision, a dit Dwight Ball, relève du fédéral.
Pour sa part, le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a affirmé avoir raté la présentation faite par le premier ministre Philippe Couillard lors du déjeuner mardi matin.
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, lui, a simplement affirmé que «le Canada est très chanceux d’avoir le premier ministre Couillard en tant que premier ministre du Québec», avant de quitter en ignorant les questions des journalistes sur la proposition.
«Inévitable»
Seul le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a accueilli la démarche avec enthousiasme, affirmant qu’il s’agit «probablement d’une discussion inévitable». «À un certain moment, cette discussion va avoir lieu dans ce pays», a-t-il dit au sujet d’éventuelles discussions constitutionnelles.
«Une chance qu’un tel document a été présenté par un premier ministre du Québec, comme le premier ministre Couillard, qui est un fédéraliste, qui veut que le Québec continue de faire partie de ce pays, a ajouté Brad Wall. Un tel document aurait pu être très différent s’il avait été présenté par un autre politicien ou premier ministre, dans le passé ou dans le futur, qui aurait une vision différente des choses.»
Dans l’entourage de Philippe Couillard, on ne s’étonne pas de la prudence des premiers ministres sur le sujet lors de leurs sorties publiques : les discussions constitutionnelles n’ont pas la cote au pays. Dans les discussions privées, toutefois, cette démarche à long terme a été accueillie positivement, assure-t-on.
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