Le premier ministre Philippe Couillard s’est fait rassurant mardi en réaction à la liste de demandes publiée par Washington en vue de la renégociation de l’ALENA.
La proposition américaine de revoir la gestion de l’offre en agriculture n’inquiète pas Philippe Couillard outre mesure. «Le Canada importe plus de produits laitiers que les Américains. Alors, là-dessus, je n’entrevois pas de grandes difficultés», a-t-il souligné en marge du Conseil de la fédération qui se tient à Edmonton.
«Et les Américains ont également des pratiques de soutien à l’agriculture qui pourraient être discutées», a-t-il ajouté.
Pas question pour Philippe Couillard d’ouvrir la gestion de l’offre, même en partie, dans le cadre des négociations.
Marché important
L’ambassadeur du Canada aux États-Unis, David MacNaughton, reconnaît que les Américains chercheront à obtenir «un accès accru à nos marchés» agricoles. «C’est un marché important», souligne-t-il.
Toutefois, le gouvernement fédéral entend défendre le système de gestion de l’offre, a-t-il assuré. «Nous pensons que ça fonctionne pour les Canadiens», a affirmé David MacNaughton, alors qu’il venait informer les premiers ministres provinciaux et territoriaux sur les négociations à venir.
Longues négociations
Alors que plusieurs de ses homologues ont affirmé dans le passé souhaiter des négociations rapides, Philippe Couillard estime que cela est désormais impossible. «Compte tenu de l’ampleur du document qui a été présenté, il est impossible d’avoir une négociation rapide», dit-il.
En anglais, le premier ministre a précisé que le processus de négociations «prendra des années».
Nombreux enjeux
Outre la gestion de l’offre, le premier ministre Couillard entend se battre pour défendre le principe d’exception culturelle, un élément qui est «probablement unique pour le Québec», a-t-il fait valoir.
Le contenu québécois, souligne-t-il, est plus à risque que par le passé en raison de la nouvelle économie numérique, inexistante à l’époque de la signature de l’ALENA.
Dans sa liste de demandes, Washington souhaite également remplacer le tribunal binational qui tranche présentement les litiges commerciaux. Une demande inacceptable pour le Canada qui refuse de confier la résolution des conflits à un seul pays.
«Il doit y avoir une forme de résolution des conflits qui est à l’extérieur de l’Organisation mondiale du commerce», a affirmé l’ambassadeur MacNaughton.
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