Crise au PQ : garder le cap et au diable putschistes, belles-mères et autres grenouilles !

Chronique de Pierre Godin

Crise au PQ : garder le cap et au diable putschistes, belles-mères et autres grenouilles !
Comme il est âpre le combat pour affranchir un peuple naturellement indolent et crédule de ses fausses certitudes politiques cultivées soigneusement depuis des lustres par ses élites cupides et égoïstes. La liste des chefs messianiques du PQ qui avaient cru trouver la formule magique — l’indépendance de la patrie — pour libérer leur peuple de ses abîmes dorés est cruellement longue. Depuis René Lévesque jusqu’à Jacques Parizeau en passant par Lucien Bouchard et Bernard Landry, ces hommes blessés qui, incapables de tolérer plus longtemps le manque de résolution et l’immaturité de leurs compatriotes, ont fini par se suicider politiquement, chacun à sa manière.
Et on en est encore là aujourd’hui, après un demi-siècle d’un discours se résumant pour l’essentiel, et au-delà des flonflons de la rhétorique nationaliste habituelle, à tenter simplement de faire comprendre aux Québécois francophones qu’ils auraient intérêt à se donner un pays pour gérer eux-mêmes leur butin et sortir enfin de leur impasse de minoritaires voués à une agonie lente marquée d’épisodes humiliants comme le vote fou en faveur du NPD, parti le plus centralisateur et le plus étranger aux réalités et aspirations québécoises s’il en est. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de la confusion dans l’air…
Pauline Marois approche à son tour du moment fatidique où elle aura à choisir entre jeter l’éponge, elle aussi, ou durer. Mais pourra-t-elle se remettre des coups de couteau que viennent de lui porter les Beaudoin-Curzi-Lapointe et autres grenouilles et belles-mères souverainistes ? Sans doute l’Histoire écrira-t-elle qu’en claquant la porte pour des raisons somme toute superficielles, et au moment même où le pouvoir se trouvait à portée de main, ces putschistes auront été les Brutus de Pauline Marois. Et peut-être même du PQ, bien que je n’en sois nullement convaincu.
Car magré le verbiage et le mémérage de la presse alimentés par des sondages populistes, voire démagogiques, comme ceux publiés dernièrement dans Le Devoir et La Presse ( la fausse démocratie des sondages bidons instantanés qui ne servent qu’à manipuler et à tromper l’opinion, on connaît… ), il y a fort à parier qu’une fois retombés les grands vents de la dernière tempête, libéraux et péquistes occuperont toujours le centre de l’océan politique, avec flottant à la marge les chaloupes à demi submergées de tous les solidaires, adéquistes et legaultistes que l’on voudra. Ce n’est pas parce qu’au plan fédéral, la mécanique électorale a dérapé dans le burlesque qu’il en sera ainsi au plan provincial. Les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets.
Pauline Marois n’a qu’à garder le cap, comme Jean Charest. Et laisser hurler les loups et coasser les grenouillettes usées et fatiguées comme Louise Beaudoin, tout en faisant monter à la surface les jeunes turcs de son parti qui ne demandent pas mieux que de continuer « à leur façon » le combat pour l’indépendance, comme ils l’ont dit à Jacques Parizeau, leur mentor devenu une matante bien encombrante…
On ne peut qu’admirer l’ancien ministre des Finances pour ses réformes, combattues à l’époque par les libéraux, rappelons-le, qui ont transformé pour le mieux la face économique et sociale de la planète Québec. Cela dit, c’est un peu « pathétique », pour reprendre le mot de son épouse, Lisette Lapointe à l’endroit de Pauline Marois, de le voir aujourd’hui faire la morale aux jeunes et à ses successeurs lui qui, disposant du pouvoir suprême pour changer les choses, l’a abandonné de façon inexcusable, en une réaction de mauvais perdant, parce qu’il avait perdu le référendum de 1995 par quelque… 35 000 voix, plus ou moins légitimes, comme la commission d’enquête sur les commandites allait le lui montrer par la suite.
Mais si elle veut durer, Pauline Marois devra changer. Elle doit modifier son image qui dérange tant de gens, rendre son discours plus substantiel et exaltant, et s’entourer aussi de stratèges et de conseillers qui sauront mieux la garder des « erreurs ». Comme cet appui aveugle au projet de loi scandaleux et antidémocratique orchestré par le maire Labeaume et Pierre Karl Péladeau avec la connivence béate de Jean Charest dont la presse fédéraliste n’a pas assez souligné qu’il était, lui aussi, l’un des grands perdants de ce cirque dont les Québécois ont le secret.
Pierre Godin


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