Crise de confiance à Droits et Démocratie

Ils leur reprochent aussi de s'être livrés à une campagne « sans fondement et vindicative » et à des « attaques personnelles systématiques » contre Rémy Beauregard dans les mois qui ont précédé son décès.

Droits et Démocratie - KAIROS - Développement et Paix

La disparition subite de Rémy Beauregard, la semaine dernière, a révélé au grand jour la crise de confiance et d'identité que semble traverser Droits et Démocratie, l'organisme dont il était le président.
Cette agence de défense des droits de la personne, d'envergure et de réputation internationales, est financée par Ottawa, qui nomme aussi la plupart des membres de son conseil d'administration.
Trois d'entre eux, dont le chef du conseil, Aurel Braun, sont mis en cause par 47 employés de l'organisme qui, dans une lettre publiée mardi dans Le Devoir, demandent leur démission.
Ils expliquent avoir perdu confiance en eux à cause de leur comportement à l'égard de certains employés. Ils leur reprochent aussi de s'être livrés à une campagne « sans fondement et vindicative » et à des « attaques personnelles systématiques » contre Rémy Beauregard dans les mois qui ont précédé son décès.
Il serait question de « harcèlement psychologique » et d'« intimidation de leur part », explique Le Devoir dans sa livraison du 12 janvier, citant une autre source qui a souhaité garder l'anonymat.
Quatre anciens présidents de Droits et Démocratie ont apporté leur soutien aux employés en colère. Dans une autre lettre envoyée à Stephen Harper, et dont Le Devoir a obtenu copie, Ed Broadbent, Warren Allmand, Jean-Louis Roy et Jean-Paul Hubert réclament une enquête indépendante.
« Cette enquête devrait porter une attention particulière au rôle et aux agissements du conseil d'administration », expliquent-ils, selon le quotidien.
« Compte tenu des informations qui nous sont parvenues relativement aux circonstances qui ont entouré le décès de M. Beauregard, nous croyons que le comportement de certains membres du conseil d'administration soulève de sérieuses interrogations qui méritent l'attention du gouvernement », ajoutent-ils.
Les trois anciens présidents suggèrent que ce « comportement » pourrait caractériser une « atteinte à l'indépendance et à l'intégrité de l'institution [Droits et Démocratie] ».
Michael Ignatieff a saisi la balle au bond: le chef du Parti libéral du Canada a accusé mercredi Stephen Harper d'exercer une pression politique inappropriée sur Droits et Démocratie, un organisme en théorie indépendant.
Selon M. Ignatieff, cette affaire montre que les conservateurs cherchent à politiser les agences indépendantes qu'ils subventionnent.
Le chef du PLC a lancé un appel au calme et a demandé à Ottawa de nommer un administrateur indépendant le temps d'éclaircir la situation.


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