D’une élite à l’autre

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La petite démagogie de nos élus





Elle est plutôt comique, cette controverse autour de qui fait partie ou non de la crème locale. Sait-on d’ailleurs ce qu’est l’élite?


Dans Hochelaga-Maisonneuve, elle marche à gauche et encourage les cagoulards qui frappent de nuit les petits commerçants.


Planquée chez les pauvres, elle boit aux trayons du Secrétariat à l’action communautaire. Sa révolution et son loyer sont payés par l’État. Au poste 23 du SPVM, on doit savoir qui c’est...


Lisée, Legault


Mais l’élite, c’est surtout le cercle des tenants du pouvoir et des prétendants au trône.


En voici deux représentants incapables de se blairer: Jean-François Lisée et François Legault.


Le chef du PQ et le chef de la CAQ se qualifient tous les deux. Cela dit sans égard à leur fortune personnelle ou à leur adresse, les deux étant d’ailleurs voisins à Outremont, un bled depuis toujours fertile en hommes d’État.


Ils se chamaillent sur un détail identitaire. Rappelons pourquoi: au lendemain de la victoire de Donald Trump, M. Legault avait constaté, comme d’autres, un rejet de l’establishment politique américain.


Il avait ajouté qu’une «certaine élite au Québec devrait se remettre en question». Jean-François Lisée n’a pas aimé qu’il prétende implicitement incarner le changement.


François Trump


C’est évidemment la carte que veut jouer le chef de la CAQ en espérant ravir le pouvoir aux «vieux partis».


La CAQ cherche à représenter la nouveauté même si la plupart de ses solutions passent par la recette habituelle: une augmentation des dépenses.


François Legault se veut donc une version légère du Donald américain.


Mais la CAQ n’est pas autrement comparable au Parti républicain. Jamais, par exemple, la CAQ n’oserait promouvoir l’abolition de la sécurité d’emploi dans le secteur public.


Ce serait pourtant aligné sur ses critiques de la bureaucratie.


Les libéraux ont usé de la même duplicité. Mais abolir des organismes sans toucher aux effectifs ne procurera jamais les rendements budgétaires désirés.


La révision des programmes mise de l’avant par le gouvernement Couillard en début de mandat n’a été qu’une reprise ratée de la réingénierie. Elle n’a pas eu d’effet sur le P’tit gros de la confédération.


On se chamaille donc autour des préjugés populistes habituels: l’impôt et la pauvreté.


Ainsi, M. Lisée reproche à François Legault de faire partie de l’élite parce qu’il veut une réduction du fardeau fiscal et qu’il n’appuie pas, comme la FTQ, la CSN et Québec solidaire, une hausse radicale du salaire minimum.


Surprenant, à vrai dire. Parce que si c’est tout ce que ça prend, il y a un sacré paquet de gens tout à fait ordinaires pouvant se dire membres de l’élite.


Ils n'y seraient pas les bienvenus, bien sûr. Parce que l’élite, la vraie, se retrouverait vite dans l’embarras avec ses monopoles, ses bonis, ses retraites et sa mystérieuse résistance aux compressions.


Alors les choses étant ce qu’elles sont au Québec, les gras dur n’ont pas plus à craindre de la CAQ et du PQ qu’un vandale du système judiciaire québécois...




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