De la tarte aux pommes pour tout le monde !

Le NPD a réussi là où la CAQ de François Legault a échoué.

Chronique de Louis Lapointe

Comment expliquer cette étonnante popularité du NPD au Québec, alors que ce parti n’a absolument rien fait pour le Québec au cours des douze derniers mois?
Comment se fait-il que depuis le départ de Brian Mulroney en 1993, le Québec n’en ait que pour des partis d’opposition au fédéral ?
Si le Bloc Québécois doit sa longévité exceptionnelle à l’échec des accords du Lac Meech et au scandale des commandites, comment expliquer que le NPD de Thomas Mulcair, qui n'a rien d'un bon gars, soit aussi populaire que l’était celui de Jack Layton il y a un an ?
Il faut reconnaître que, contrairement aux libéraux et conservateurs, ce parti n’a jamais été mêlé à des scandales.
Son nouveau chef, Thomas Mulcair, ne prend des bains de foule que si cela correspond à un large consensus au Québec, comme cela fût le cas le jour de la fête des Irlandais en mars dernier.
Vous ne le verrez jamais arborer un carré rouge, et cela, même si son parti qui se prétend social-démocrate devrait en principe appuyer la gratuité scolaire.
Par ailleurs, même s’il est aussi hargneux qu’Amir Khadir, comme on l’a vu à l’occasion du référendum de 1995, Thomas Mulcair n’est pas le genre de personnage à contester la loi et l’ordre, préférant toujours se ranger du côté des plus forts, les fédéralistes.
Ajouter à cela que ce parti défend une certaine vision centralisatrice du Canada qui plait à plusieurs anciens libéraux et progressistes conservateurs déçus.
Le NPD est devenu le parti des consensus mous à Ottawa. On peut tous y adhérer sans avoir à se chicaner avec son voisin allophone, anglophone, francophone, indépendantiste, fédéraliste, solidaire ou même lucide comme André Pratte.
À l’image du Pepsi des publicités, tout le monde aime le NPD, les grands-parents qui ont peur de perdre leur pension, les parents qui veulent conserver leur emploi et les petits-enfants qui portent le carré rouge.
Ce parti est populaire parce qu’il se dit de centre gauche comme de nombreux Québécois qui votent depuis des années pour le PQ ou le PLQ à Québec.
Voilà pourquoi plus de 50% des Québécois seraient prêts à voter pour Thomas Mulcair aujourd'hui, comme ils l’ont fait avec Jack Layton l'année dernière parce qu’ils n’aimaient pas Stephen Harper et qu'ils ne voulaient plus entendre parler de la question nationale à Ottawa.
Pas de chicane dans ma cabane, pas de cochon dans mon salon!
C’est bien connu, les Québécois n’aiment pas la chicane. Or, si la question nationale semble momentanément réglée à Ottawa avec l’élection du NPD, la chicane couve toujours au Québec, entre fédéralistes et indépendantistes, anglophones et francophones, auxquels on doit maintenant ajouter les carrés rouges et les carrés verts, ainsi qu’une gauche et une droite de plus en plus polarisées.
Dans une telle perspective, chaque parti représenté à l’Assemblée nationale porte en lui des contradictions inconciliables avec les valeurs de la majorité de la population.
Si, majoritairement, les Québécois ne veulent pas de la chicane péquiste, ils ne veulent pas non plus de la corruption libérale, pas de cochons dans leurs salons.
Le NPD a réussi là où la CAQ de François Legault a échoué.
Contrairement au NPD qui est le parti de la tarte aux pommes, la CAQ est le parti du vinaigre de cidre. Il ne réussit pas à faire consensus entre fédéralistes et indépendantistes, centre gauche et centre droit, jeunes et vieux, François Rebello et Gérard Deltell.
Il faut se l’avouer, les familles québécoises préfèrent la convivialité néodémocrate à la valse-hésitation caquiste.
Même si c'est son vœu le plus cher, la CAQ ne réussit tout simplement pas à réconcilier tous ceux qui sont insatisfaits de la performance lamentable des libéraux de Jean Charest parce qu’elle peine à offrir aux Québécois cette zone de confort qui leur est si chère, ce qu’aucun autre jeune parti politique ne semble être en mesure d'accomplir non plus. Ni QS qui est trop à gauche, ni ON encore méconnue.
L’élection du PQ en 1976 avait été précédée de cette légendaire publicité de la Labatt 50, «On est 6 millions, faut se parler !»
Chose certaine, cette année, aucun parti ne pourra faire l’unanimité comme c'est le cas dans cette campagne de Pepsi qui se déroule dans les rues du Québec. Ici, c'est Pepsi!
À défaut de bon gars, le parti qui remportera les prochaines élections à Québec sera probablement celui qui, à l’image du NPD à Ottawa, offrira la meilleure recette de tarte aux pommes, pas nécessairement le plus beau ménage du salon, encore moins un grand déménagement!
***
Sur le même sujet:
La nef des fous
Amir, Amir, ne vois-tu rien venir ?
La mise en scène

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Louis Lapointe534 articles

  • 889 081

L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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10 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    7 décembre 2012


    27 nov 2012
    Des citoyens de Longueuil, de Saint-Lambert et de Boucherville reçoivent la médaille du jubilé de diamant de la Reine des députés NDP !
    http://www.rivesudexpress.ca/Societe/Vie-communautaire/2012-11-27/article-3128191/Des-citoyens-recoivent-la-medaille-du-jubile-de-diamant-de-la-Reine/1
    Les députés NDP Pierre Nantel (Longueuil—Pierre-Boucher) et Sadia Groguhé (Saint-Lambert) ont remis conjointement remis 16 médailles du jubilé de diamant de la Reine.
    Ces médailles sont décernées à des citoyens exemplaires dans le cadre du 60e anniversaire de l’accession au trône de Sa Majesté Élizabeth II.

  • Laurent Desbois Répondre

    30 juin 2012

    Courrier du sud, annonces des députés NDP de la Montérégie
    20 juin 2012, p. 38
    http://virtuel.lecourrierdusud.canoe.ca/doc/hebdo_le-courrier-du-sud/120-cds2012-20-juin.opt/2012061901/#38
    Titre : Bonne Fête Nationale (pas spécifié quelle nation)
    Aucune mention du Québec, fleur de lys subtile dans l’arrière plan orange (je gage que vous l’avez manqué), aucun message.
    Image : Les quatre députés NDP de la Montérégie sont dans la photo.
    27 juin 2012, p.20
    http://virtuel.lecourrierdusud.canoe.ca/doc/hebdo_le-courrier-du-sud/88-cds2012-27-juin.opt/2012062601/?referrer=http%3A//www.hebdosregionaux.ca/monteregie/e-edition#20
    Titre : En cette journée du 1er juillet
    Message : Célébrons nos réalisations, collectives ou individuelles, qui suscitent l’admiration du monde entier et la fièreté des Canadiens d’un océan à l’autre. (Là, on est dans les superlatifs grandioses)
    Image : Même grosseur, Par conte, les députés sont en plus gros. Oups, il n’y en a que trois ! Drôle de découpage, parce que la circonscription de celui qui est manquant est au centre géographique des trois autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2012

    Votre texte relève d'une certaine mauvaise foi. Si M. Mulcair avait porté le carré rouge vous auriez été sûrement le premier à décrier l'ingérence du NPD dans un champs de compétence provincial. Même Gilles Duceppe, faut-il vous le rappeler, refusait de s'immiscer dans les débats touchant des sujets de juridiction provinciale. Il en faisait même une question de principe!
    Tout en étant souverainiste, je me reconnais le droit d'être représenté à Ottawa par un parti qui reflète mes valeurs sociales. C'est au moins ça de gagné avant le grand fameux soir qui n'aura peut-être jamais lieu même si le PQ l'emporte cette année ou une prochaine fois.

  • Laurent Desbois Répondre

    28 juin 2012


    28 juin 2012
    Controverse autour de la fête du Canada
    Le God Save the Queen avant le Ô Canada
    http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2012/06/20120628-125554.html
    Cela ne fait pas l’affaire du NDP! C’est un retour en arrière!
    Et de dire Pierre Nantel NDP (Longueuil – Pierre-Boucher) : « C’est un retour en arrière que de passer le « God Save the Queen » en amont de notre hymne national, pour la fête nationale du Canada! »
    Effectivement, c’est un retour conforme à la pensé de Jack! MDR
    Déclaration de Jack Layton, chef du NPD, à l’occasion de la fête de Victoria (journée nationale des Patriotes au Québec)
    http://www.npd.ca/article/d-claration-jack-layton-chef-npd-l-occasion-f-te-victoria
    « La fête de Victoria vise à rend hommage à la reine Victoria, première souveraine de la confédération du Canada, et à souligner la naissance de l’actuelle reine du Canada, Sa Majesté Elizabeth II. Ce jour nous rappelle la place qu’occupe le Canada au sein du Commonwealth et nos racines européennes. Il nous rappelle également notre histoire ainsi que les triomphes et les tragédies qui ont ponctué l’édification de notre pays. »

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2012

    @Didier et monsieur Lapointe
    Voici quelques éléments qui m'amenaient à soulever l'importance des milieux financiers et associations juifs qui musèlent Mulcair par rapport au carré rouge (la grève étudiante et l'utilisation des signes nazis lors des manifs) et la gratuité scolaire, indépendamment d'une idéologie sociale-démocrate rendant le NPD potentiellement sympathique à la cause étudiante, mais impossible à s'exprimer concrètement.
    "Aujourd’hui, Schwartz et plusieurs autres dirigeants d’Onex sont des donateurs du NPD, de même que d’autres gros portefeuilles de Bay Street. Mais l’argent n’est pas le seul lien qui unit Schwartz à Mulcair.
    Schwartz est marié à Heather Reisman, PDG de Chapters-Indigo. Ils forment ensemble un couple d’ardents sionistes qui se sont réjouis du bombardement du Liban par Israël, en 2006, et qui se sont mis à appuyer Stephen Harper, au détriment du Parti libéral, à partir de ce moment-là. Schwartz et Reisman ont même une fondation, la Heseg Foundation for Lone Soldiers, qui finance le mercenariat au Moyen-Orient.
    Si vous trouvez que les droits de scolarité risquent d’être désormais trop élevés au Québec, ne vous en faites pas. La fondation de mercenariat de Gerry Schwartz et Heather Reisman vous paiera vos études en Israël, à condition que vous acceptiez de vous enrôler dans l’armée de ce pays. En semaine, vous suivrez vos cours et, la fin de semaine, vous irez bombarder le Liban ou tabasser des Palestiniens.
    Mulcair aussi est un ami inconditionnel d’Israël. Sa femme, Catherine Pinhas, est une Juive sépharade. Ses beaux-parents sont des survivants de l’Holocauste. Pas étonnant que tonton Schwartz adore Mulcair. Ensemble, ils freineront les ardeurs propalestiniennes du NPD et seront d’enthousiastes va-t-en-guerre comme tout bon sioniste se doit de l’être. Ce n’est pas demain la veille que le Canada réduira ses dépenses militaires et cessera d’attaquer et d’occuper des pays à des milliers de kilomètres de ses frontières.
    Thomas Mulcair est donc la marionnette de gauche de Bay Street. Et si on en croit Joneed Khan, qui a travaillé pendant 35 ans à La Presse, il a été aussi adoubé par Power Corporation et par l’essentiel de la caste médiatique, sauf peut-être les primates des radios poubelles, qui ont la phobie de tout ce qui peut avoir l’air à gauche, même faussement. Ce qui compte, ce n’est pas tant la valeur des dons faits officiellement par les riches et puissants à Mulcair, mais bien l’appui tangible que ces dons symbolisent."
    Ce ne sont que quelques extraits chocs de l'article de Bernard Desgagné (se trouvant ici sur Vigile),intitulé Bay Street et ses néobouddhistes d’Ottawa - 2e partie. Mais tout l'article mérite le détour, d'autant qu'avec les derniers événements (la pub de Harper contre Mulcair et les rencontres récentes Harper/Mulroney/Charest en vue des élections québécoises à venir).

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2012

    @ Cristal de Paix,
    Vous avez raison de soulever cette question. Il semble que la communauté juive du Canada soit l'une des communautés ethniques les plus déterminés dans sa défense des structures de l'économie de marché capitaliste et de l'élite capitaliste de la finance et des affaires.
    Et il semblerait que ce soit pour des raisons évidentes. Cette communauté ethnique réussit admirablement bien à l'intérieur de ces structures.
    Il est souvent mentionné qu'aux États-Unis, près d'un milliardaire sur deux appartient à la communauté juive. Je n'ai pas les chiffres ici au Canada mais je suppose que ça doit ressembler à ça.
    Et avec l'argent vient l'influence. Voilà pourquoi cette communauté est en position pour influencer nos politiciens.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2012

    Ce qui est remarquable, et ce partout à travers le monde, c'est que lorsque les peuples pensent s'être débarrassés du larbin de la riche élite capitaliste de la finance et des affaires qui les dirige en élisant quelqu'un d'autre, ce quelqu'un d'autre s'avère toujours être tout autant larbin que son prédécesseur.
    Je commence à croire qu'on n'y peut rien. La riche élite capitaliste de la finance et des affaires finit toujours par récupérer la direction des pays et des États afin de gouverner les peuples selon ses intérêts.
    On le voit à écouter certains journalistes et économistes qui lient continuellement les études au marché du travail... comme quoi tout ce qu'on apprend à l'école doit servir pour le marché du travail.
    N'a-t-on pas plutôt besoin de philosophes, d'écrivains et de poètes dans ce monde utilitariste dans lequel les inutiles sont condamnés à une vie de misère?
    Entre vous et moi, une vie décente n'est-elle pas un droit pour un être humain peu importe sa soi-disante utilité pour le marché du travail "runné" par l'élite?

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2012

    Craigniez-vous, vous aussi, les représailles des associations juives canadiennes? Vous ne mentionnez aucunement les accointances et fortes dépendances « familiales » et financières de Thomas Mulcair et du NPD à l’endroit des hauts investisseurs juifs canadiens (grands financeurs électoraux du parti), liens d’argent étroits qui peuvent expliquer à eux seuls, à la fois le muselage de Mulcair sur la question du carré rouge et son absence de positionnement face au conflit Charest/étudiants jusqu’à présent.
    Car les colonnes du Temple néolibéral juif sont sans doute ébranlées par ce cheval de Troie démocratisant et parasitaire immiscé à l’intérieur du Veau d’or. Voilà pourquoi aussi, peut-on dire, le veau "dort".
    Mulcair est neutralisé d’autant, que ces mêmes associations juives viennent de se victimiser elles-mêmes en culpabilisant publiquement les étudiants grévistes, les blâmant d’utiliser les signes nazis pour dénoncer le terrorisme policé du gouvernement Charest. Les associations étudiantes et leurs porte-paroles sont aussi sommés impérativement de se mettre au pas des excuses officielles tout en arrêtant ces allusions, bien involontaires faut-il dire, à l’holocauste juif.
    Et finalement, la gratuité scolaire, représente idéologiquement plus une menace pour le Haut, qu’une rentabilité par le bas, valeur électorale dormante présentement, pour un NPD vendu aux spéculateurs juifs.

  • L'engagé Répondre

    21 juin 2012

    J'en reviens juste pas de votre talent:
    «Contrairement au NPD qui est le parti de la tarte aux pommes, la CAQ est le parti du vinaigre de cidre.»

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    21 juin 2012

    Intéressante analyse, en ajoutant le dernier sondage Léger sur les intentions de vote à Québec comme à Ottawa on peut tenter de voir quelque chose dans le brouillard.
    Ce qui se dégage c'est un certain vote volatil ou de convictions faibles pour les partis dits dominants. Seul le NPD fédéral domine les intentions de votes tous paliers de gouvernements confondus parce que ce parti aurait l'avantage de ne jamais avoir gouverné à Ottawa, il flirterait présentement avec 52% de voix sondées dans ce Québec évidemment qui ne croit plus qu'au cynisme envers les politiciens d'expérience!
    La sensibilité nationaliste bel et bien en baisse souverainiste comprise, le Bloc végèterait dans les 18% pendant que le PQ par ses presque et plus fidèles électeurs depuis 2003 est incapable de franchir la barre des 32% de voix particulièrement sous le leadership de Mme Marois mais pas seulement dû à son manque de popularité personnelle.
    Les libéraux à Québec survivent par leur électorat fidèle montréalais, le conservatisme de la région de Québec qui balance entre le PLQ et la CAQ mais qui exclut le PQ tout en connaissant dans les régions du Québec de gros problèmes face au PQ et à la CAQ. Pendant que les libéraux fédéraux eux au Québec sont sinistrés comme les bloquistes par la popularité d'opposition aux conservateurs du NPD-Mulclair.
    Seul Justin Trudeau pourrait redonner des couleurs aux libéraux fédéraux au Canada et même au Québec en considérant que depuis mai 2011 ce qui a fait le succès d'abord du NPD du défunt chef Lawton c'est d'avoir arraché certes des centaines de milliers de voix au Bloc Québécois mais pas seulement puisque la pire déroute libérale fédérale de mai 2011 au Québec a été le résultat aussi de la victoire du NPD au Québec foudroyante. Une victoire historique du NPD au Québec produit d'abord par le climat du dégoût envers la politique et par une perte de foi envers les partis libéraux et y compris pour les partis souverainistes établis.
    Comme si l'étiquette péquiste-bloquiste ne tenait plus qu'au tiers des voix possibles dans son électorat francophone fondamental pendant que le vote francophone libéral provincial ou fédéral stagne durablement entre 20 et 25% des suffrages.
    On a parlé au Québec d'un changement de paradigme qui fait remplacer la question nationale par la question gauche-droite. La situation ressemble à cela encore que le sentiment national québécois n'est pas en dépérissement. La sensibilité souverainiste subsiste plus discrètement quoique affaiblie d'une façon ou d'une autre par la fatigue ou l'usure de ses dirigeants souverainistes établis dans le PQ et moindrement dans le Bloc.
    Il n'en reste pas moins qu'au bout du compte, malgré que la sensibilité canadienne n'augmente pas chez les Québécois francophones, le NPD n'en figure pas moins comme premier parti au Québec ce qui en dit long sur le manque de renouvèlement chez les péquistes et les bloquistes sur leur capacité actuelle de livrer un message qui emporte une conviction vécue et conviction pas seulement souverainiste!
    Du côté des conservateurs ici. Bloc ou pas Bloc ou NPD en essor, les conservateurs ne passent pas au Québec par leur formulation anglosaxonne de conservatisme pétrolier à l'américaine ou par le monarchisme britannique! Tandis que sur le palier québécois, la CAQ de F.Legault en trouvant mal son centre de sa droite n'arrive guère à conquérir les terres régionales francophones du 450 tant espérées qui restent toujours favorables sans élan à un PQ encore fort de sa symbolique plus que par sa chef et sa direction actuelle. La CAQ qui n'est pas à droite comme les conservateurs d'Harper qui est davantage à droite que le NPD de Mulclair, le PQ voire le PLQ ce qui ne plaît pas aux Québécois.
    Sur l'avenir de QS, là, il y a quelque chose d'énigmatique. La conjoncture de la popularité du NPD ici devrait normalement profiter au parti de A.Khadir et F.David, parti qui se dit de gauche social démocrate comme le NPD. Le problème rencontré des solidaires qui ne dépassent pas 10% maximum de voix sondées c'est celui d'un message de gens qui n'ont jamais été ministres, n'ont jamais formés un gouvernement et qui ne sont pas pris au sérieux, l'identité trop à gauche de QS ne serait pas seul en cause, il y a cette idée de -normalité politique- qui frappe les partis plus contestataires, les médias ne jouant que la normalité eux mêmes.
    Le respect minimal que reçoit une P.Marois de la population ne provient que de son passé de ministre même si critiqué tout comme le succès d'un Mulclair ici comme au Canada est alimenté par son étiquette d'ex ministre provincial et par son allure de bourgeois politicien. De plus, QS souffre aussi de ne pas jouer franc jeu et d'admettre sérieusement que le parti est essentiellement un parti social qui croit par étiquetage seulement à l'idée d'un pays souverain québécois. Il y a des électeurs péquistes, bloquistes convaincus à vie ou à mort de ces partis qui jamais ne voteront pour le parti solidaire dont une partie du personnel travaille pour le NPD fédéral!
    Évidemment que le blogueur ici est un péquiste-bloquiste de tradition établie navigant dans ce message entre subjectivité et tentative partielle de sèche objectivité. Reconnaissant tout de même les difficultés des péquistes et bloquistes, que le rôle de forteresse du Québec aux communes par le Bloc a rencontré son cheval de Troie à travers le NPD social démocrate plus glamour aussi en rapport au très vieux PLC de Trudeau et Chrétien.
    Ceci étant dit, faudra voir ce que veulent les Québécois qui accordent peu de confiance aux partis dominants fédéralistes ou souverainistes mais qui ne font pas confiance aux -nouveaux partis- que seraient QS, la CAQ et l'Option nationale. Qui n'en peuvent plus des libéraux provinciaux au pouvoir tout au moins chez les francophones mais sans pouvoir se jeter facilement dans les bras de P.Marois non plus.
    Le NPD lui a trouvé comme parti une marque de commerce politique favorable au Québec profitant probablement du désarroi politique ici sans devoir satisfaire profondément en tant qu'éventuel gouvernement fédéral futur un électorat qui ne représente que 21% de la population canadienne officielle.
    C'est que le dilemme québécois, c'est à dire le caractère minoritaire d'être francophone au Canada est insoluble.
    Être Canadien et francophone sera de moins en moins facile dans les prochaines décennies, la démocratie canadienne c'est la loi de la majorité et celle ci n'est déjà pas francophone.
    Autant le savoir avec les conséquences voulues si c'est le cas.
    En attendant de décider un jour son avenir de francophones pour de bon dans ce pays du Canada, c'est effectivement le brouillard électoral au Québec.