Répliques à Nick Payne et Louis Lapointe

Des appels à la clairvoyance

Tribune libre

J’aimerais revenir sur deux articles qui ont paru sur cette tribune ces derniers jours, à savoir la chronique de Nick Payne intitulée « Le fantasme du front commun » le 7 juin, et le billet de Louis Lapointe sous le titre « Amir, Amir, ne vois-tu rien venir ? » le 8 juin, deux argumentaires qui, à mon sens, nous lancent un appel à la clairvoyance.
Ces derniers mois, plusieurs articles et commentaires ont exprimé leur désir de voir les forces souverainistes former une sorte de coalition dans le but de mettre un point final au gouvernement Charest lors du prochain scrutin. À cet effet, Nick Payne, dans sa chronique, met le doigt en plein sur le bobo, à savoir la quasi impossibilité de rallier le PQ actuel autour de ce front commun tant souhaité :
« Évidemment, ce qui pourrait légitimer un front commun, ce qui serait en fait un vrai front commun, c’est un... programme commun. Et j’ai une bonne idée d’un programme commun qui m’intéresserait : Un programme indépendantiste, c’est-à-dire un engagement clair et immédiat de réalisation de l’indépendance. Bingo ! Mais, j’y pense... un front commun avec un tel programme a déjà existé ! Il s’appelait Parti québécois... »
Une opinion que je partage entièrement compte tenu des valses hésitations du PQ des dernières décennies qui a relégué le concept de la souveraineté dans le placard au profit d’une souveraineté-association qui, dès le départ, annonçait le glas de l’indépendance du Québec.
Sur un autre plan, mais toujours en guise d’appel à la clairvoyance, je vous renvoie aux derniers épisodes d’Amir Khadir dans le conflit étudiant, lesquels, il faut bien l’admettre, ont suscité quelque sympathie auprès d’un bon nombre de souverainistes. Pourtant, comme le souligne Louis Lapointe dans son billet du 8 juin :

« Il y a un an à peine, Amir Khadir soutenait qu’un vote pour le NPD constituait un appui à l’indépendance du Québec. Amir Khadir encourageait les Québécois à voter pour un parti politique qui avait voté pour la loi sur la clarté. Un cadeau pour ceux qui rêvaient depuis des années de se débarrasser du Bloc Québécois à Ottawa. À cette occasion Amir Khadir s’est retrouvé dans le même camp que La Presse qui a tout fait pour que les troupes de ce bon vieux Jack délogent celles de Gilles Duceppe. »
Et, d’ajouter M. Lapointe :
"Ce n’est pas tant qu’il ait défié la loi 78 qui aurait soulevé l’ire des ses détracteurs, mais qu’il se soit comparé à Gandhi et Luther King. Foutaise ! C’est d’un bouc émissaire dont la presse avait besoin. Pendant 4 mois, elle a cassé du sucre sur le dos de Gabriel Nadeau- Dubois, aujourd’hui, elle se voit offrir la tête d’Amir Khadir sur un plateau d’argent".
En ce qui me concerne, j’en suis encore à me demander, comme beaucoup d’autres, si Khadir est une victime ou un martyre…Pour l’instant, je demeure très perplexe quant aux véritables intentions d’Amir Khadir...Toutefois, un fait m’apparaît indéniable : il semble éprouver un "malin plaisir" à attirer l’attention sur sa personne et, à lire les commentaires sur les différentes tribunes, il passe soit pour un illuminé lorsqu’il se compare à Gandhi ou pour un héros lorsqu’il brave la loi 78 ! En bout de ligne, Khadir m’apparaît comme un être de paradoxe mais, que veut-il au juste?
En conclusion, les messages de Mm Payne et Lapointe convergent tous les deux vers la voie de la raison au profit des fantasmes d’un front commun utopique d’une part et des paradoxes d’un Khadir nébuleux d’autre part…et, pour pallier ces embûches, une seule option s’offre à nous, c’est celle de la lucidité, de l’intégrité et de la transparence (LIT) de Jean-Martin Aussant qui présente aux Québécois une plate-forme claire et sans équivoque qui nous permettra d’accéder à notre indépendance!
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Merci Pierre Cloutier pour votre souci de vérité, de précision, même à l'égard d'un politicien d'un parti adverse. Vous n'êtes pas obnubilé par la partisanerie, par les mots qui vont chercher des votes, par la démagogie. Vous défendez vos idées sur l'indépendance, la démocratie, la politique en général avec votre tête et votre coeur. Bravo !
    Michel Rolland

  • Stéphane Sauvé Répondre

    11 juin 2012

    Allumez les boys !
    C'est pas compliqué ce que Amir veut, c'est une plus grande justice sociale. Ca prend pas un deux de pique pour comprendre cela.
    QS m'a perdu quand Kadhir a moussé le NPD. Ca m'a attristé pcq j'aime bien Kadhir. Il a le mérite de se tenir debout et dire ce qu'il en est à des pleutres comme comme Rousseau ou Bouchard.
    Je suis d'accord avec votre analyse du texte de Nic Payne. Mais on repassera pour le texte de Louis Lapointe qui comme vous, semble se perdre dans son raisonnement par rapport au co-chef de QS.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Je ne suis pas membre de QS, mais il faut être juste et honnête : Khadir ne s'est JAMAIS comparé à Gandhi ou à Martin Luther King. JAMAIS.
    Il a fait référence à Gandhi et à Luther King en rapport avec la désobéissance civile qui, dans certaines circonstances, est justifiée.
    Pas pareil. Pas pareil du tout.
    En faisant cela, vous apportez de l'eau au moulin de la droite épaisse qui fait de la petite politique et qui se spécialise dans les attaques ad hominem au lieu de discuter des idées.
    Pierre Cloutier