Course à la direction du PLQ

Des tensions entre les candidats

Les candidats se chicanent sur... le financement ! Indécrottables...

C’est sur fond de tensions entre les principaux candidats que les délégués libéraux se réunissent cet après-midi à Laval pour adopter les règles qui encadreront la course à la succession de Jean Charest. Le congrès est prévu pour la fin de semaine du 15 mars dans les règles proposées par l’exécutif du PLQ qui seront débattues par le Conseil général cet après-midi.
C’est surtout sur les questions de financement qu’on risque d’assister à des échanges aigres-doux, si on se fie aux débats qui ont eu lieu, derrière les portes closes, lors du caucus des députés la semaine dernière. Par des émissaires bien identifiés, les camps de Philippe Couillard, Raymond Bachand et Pierre Moreau se sont mesurés dans des interventions incisives, où on attaquait clairement les adversaires.
Dans l’ensemble, M. Bachand et M. Moreau craignent que, par des dépenses excessives, les libéraux soient jugés durement par la population. La course au leadership se déroulera d’ailleurs avec la commission Charbonneau comme toile de fond. Déjà, la semaine dernière, les révélations ont durement frappé dans le camp libéral. Les anciens ministres David Whissell, Nathalie Normandeau, ainsi que l’éminence grise du PLQ, Pierre Bibeau, se sont retrouvés sur la sellette à la suite du témoignage de l’ancien entrepreneur, Lino Zambito.
Conscient de cette période d’inquiétude chez les militants, les organisateurs de l’événement on prévu une bonne période à huis clos, cet après-midi, pour permettre des échanges plus émotifs avec les délégués.
Pour Raymond Bachand, la députée Marguerite Blais est intervenue, comme Norbert Morin pour le candidat Pierre Moreau, tous deux plaidant pour une course plus frugale --M. Moreau allait le lendemain, vendredi, annoncer qu’il comptait limiter à 450 000 $ ses dépenses de campagne. Les règles du parti proposées par l’exécutif proposent plutôt 600 000 $ de dépenses --dont 100 000 $ pour le transport et l’hébergement des délégués au congrès.
À ces dépenses admissibles, il faut ajouter 50 000 $ demandés par le PLQ pour l’organisation du congrès, comme gage du sérieux de la démarche. En tout, avec trois candidats et les 500 000 $ que coûteront l’organisation de l’événement de mars, c’est près de 2,5 millions $ qui se dépenseront pour choisir un nouveau chef du PLQ selon ces règles, une cible difficile à atteindre pour ceux qui doivent solliciter les sympathisants, a-t-on fait valoir.
Du côté de Philippe Couillard, on semblait bien plus favorable à ces montants élevés si on en croit les interventions très fermes de son lieutenant, Sam Hamad derrière les portes closes du caucus.
Dans cette réunion, le directeur général Karl Blackburn a aussi défendu les choix de l’exécutif, en dépit des réticences de deux des trois camps présents.
Dans le document qu’auront entre les mains les délégués cet après-midi, la direction du PLQ propose de scinder en quatre phases la longue course. La première phase « de consultation » permettra aux candidats de se faire connaître d’ici la fin de 2012.
Une seconde phase visera à « communiquer » avec la base, au début de l’an prochain -du 13 janvier au 3 février-, les candidats s’affronteront en débat chaque dimanche, un peu partout au Québec. On débutera à Montréal. De la mi-février à la mi-mars, on choisira lors d’assemblées des membres dans chacun des 125 comtés les 3000 délégués attendus au congrès --24 par circonscription. Dernière et ultime phase, le congrès qui choisira un successeur à Jean Charest.
Les candidats auront jusqu’au 14 décembre pour sauter dans la course, chacun devra soumettre 500 signatures de membres provenant d’au moins 50 circonscriptions différentes dans 10 régions du Québec. Il devra aussi donner 50 000 $ au PLQ pour l’organisation du congrès. Ces règles d’admission passablement exigeantes risquent d’être une barrière difficile à traverser pour les candidats marginaux, comme Jean David, l’ancien président du PLQ qui a fait connaître la semaine dernière son intention de se porter candidat.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé