Dans son allocution au conseil national du Parti québécois, Pauline Marois «se demande après d’où vient tout ce cynisme envers les politiciens.» (1) Bien sûr, elle ne faisais pas référence à l'abandon par le PQ de Patrick Bourgeois et du RRQ. Non, le coupable pour le cynisme, selon elle, c'est Jean Charest.
Pauline Marois ne devrait pas se préoccuper du cynisme des électeurs fédéralistes, car peu importe ce que fera Jean Charest, les fédéralistes ne vont pas se transformer en militants pour la souveraineté du Québec par ricochet.
Ainsi, Pauline Marois devrait se mettre à la tâche afin de s'assurer que les militants souverainistes n'en viennent pas au cynisme envers le mouvement souverainiste. Malheureusement, c'est raté. Je parle seulement en mon nom ici, et je dois avouer que mon cynisme ne pourrait pas être plus marqué. Mon baromètre d'indifférence a aussi monté d'un cran depuis que l'on a sacrifié Patrick Bourgeois. J'écris ici aujourd'hui, parce que je ne suis pas encore totalement indifférent, n'empêche, je suis cynique.
Le PQ aurait dû plutôt expliquer à la population que la violence verbale et écrite dans les blogues et messages courriels envoyés à André Juneau n'avaient pas comme provenance Patrick Bourgeois. Tout le monde aurait compris que ces petits écarts de langages provenaient des deux camps. C'est Gesca qui doit être content se son coup.
Le PQ a dans les faits aidé les fédéralistes et la propagande gescaienne. C'est une période noire pour le Québec qui nous attend. Le pire qui pouvait arriver est bien installé dans l'inconscient collectif: «extrémisme, terrorisme, violence, menace, sectaire, repli sur soi» sont désormais associés aux souverainistes.
Les médias anglophones les ont utilisé à foison depuis quelques jours, et c'est loin d'être terminé. Nous allons continuer à l'entendre dans les médias au Québec tant et aussi longtemps que l'année 2009 ne sera pas derrière nous. Chaque fois que dans les médias au Québec l'on va parler de la commémoration de 1759, quelqu'un va ramener ces mots à la surface.
Ces mots vont toujours plus s'accrocher de façon subliminale dans l'inconscient collectif des Québécois et des Québécoises. Nos voisins du sud l'ont aussi vécu. Chez eux, c'est la perte de liberté, l'établissement du Patriot act qui en est résulté.
Au Québec, ce sera le début de l'assimilation. Le PQ, selon moi, en refusant de se tenir debout, a non seulement traversé du côté des colonisateurs, mais a surtout donné le feu vert pour la course à l'assimilation totale de la nation québécoise en autorisant toutes les personnes et organisations qui s'opposaient déjà à la souveraineté du Québec à, sans risque de représailles morales, appeler un chat un chat: les souverainistes sont des terroristes.
Parmi vous qui lisez cet article, vous allez peut-être penser que j'exagère. Malheureusement, le temps va me donner raison. Les fédéralistes ne vont pas passer à côté de l'occasion. Il faut penser comme notre opposant, et si j'étais un fédéraliste, je serais sans pitié pour le mouvement souverainiste. Jour après jour, les souverainistes "mous" vont entrer rapidement dans une phase de cynisme incommensurable et l'indifférence, dans quelques mois, sera palpable.
Je n'ai aucune solution. Patrick Bourgeois s'est très bien défendu dans son article Le RRQ n'a jamais fait d'appels à la violence(2). Quoi dire de plus. Le PQ a annihilé tout les efforts de Patrick Bougeois et des militants de RRQ. Le PQ pour moi n'a plus aucune valeur. Même si certains journalistes vont tenter de remettre les pendules à l'heure à ce sujet, c'est déjà peine perdu. Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, Patrick Bourgeois est l'ennemi juré de Gesca. Ils ne vont pas lui permettre de se relever. Ironiquement, c'est Pauline Marois qui l'aura envoyé au tapis.
(1) http://vigile.net/Allocution-de-Pauline-Marois-au
(2) http://www.lequebecois.org/default.aspx?page=48&NewsId=1377