Crise dans l'industrie de la forêt, compressions chez Bombardier, fermeture de Norsk Hydro à Bécancour. Les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent depuis quelques semaines, ce qui fait craindre sinon une récession, au moins un ralentissement économique.
Les économistes ont toutes sortes d'explications techniques alors que les politiciens la voient venir en constatant ce qui se passe sur le terrain et aussi parce que, tout simplement, la période de prospérité qu'on vient de traverser en Amérique du Nord a été exceptionnellement longue et que, là, «on est dûs».
Sauf que cette situation complique grandement la tâche des partis au pouvoir, à Québec comme à Ottawa, et qui voient venir des élections à plus ou moins court terme.
Pour le premier ministre Jean Charest, encore un autre sondage, celui de SOM, publié dans la Gazette de ce matin, vient rappeler que les libéraux ont toujours autant de difficulté à séduire l'électorat francophone.
Mais puisque les élections n'auront pas lieu cet automne, M. Charest prend le risque, au printemps ou à l'automne prochain, de se retrouver en pleine récession quand il déclenchera des élections.
La même chose est vraie de Stephen Harper sauf qu'il est à la tête d'un gouvernement minoritaire et qu'il ne contrôle donc pas le moment où l'Opposition décidera de le défaire en Chambre et de provoquer la tenue d'une élection générale.
Selon tout ce que l'on entend à Ottawa, les partis d'opposition devraient être prêts à défaire le gouvernement dès le printemps, quand les libéraux auront un nouveau chef et que bloquistes et néo-démocrates n'auront plus d'avantage à attendre.
Si un ralentissement économique ou une récession vient compliquer la tâche du gouvernement Harper, ce ne sera qu'une raison de plus pour l'opposition de forcer la tenue d'une troisième élection en deux ans.
Mais, en attendant, une chose est certaine : il est plus difficile pour un gouvernement d'être réélu quand la conjoncture économique est mauvaise.