Quelques notions de l'identité culturelle

Éloge de l'enracinement

Une force de cohésion du peuple québécois

Tribune libre


Photo: entrevue en français entre Fernand Seguin et Jack (Ti-Jean) Kerouac (1967).
L'une des plus grandes valeurs à préserver chez chaque nation est son identité culturelle collective. C'est un trésor d'une richesse inestimable composé de mille pépites d'or miroitant, chacune s'additionnant aux autres pour former un tout unique en son genre et qui révèle au reste du monde qui on est.

C'est cette identité culturelle qui nous rend distinct de toutes les autres et nous rend irremplaçables. La perte d'une seule culture est une perte pour le reste de l'humanité. C'est pourquoi nous devons demeurer ce que nous sommes dans le respect de nos traditions, avec un sentiment de continuité intergénérationelle affirmé.

Sur le plan personnel, l'un des buts de la vie est l'accomplissement de soi. Cela vaut également sur le plan collectif, à travers la réalisation de sa destinée, et en se libérant des entraves à son épanouissement, à commencer par le carcan fédéral canadien qui nous étouffe depuis trop longtemps déjà.

Une identité culturelle permet la communication, le partage et les échanges. L'autre jour par exemple, je confiais à une amie avoir vu l'émission de cuisine "Signé M", dont les plats sont de petits chefs-d'oeuvre esthétiques. Elle m'a donné le nom complet du chef et appris qu'il était le conjoint de Patricia Paquin. Entre Québécois, on se comprend, car on vit dans le même univers culturel et c'est la beauté de la chose. Nos référents sont les mêmes et contribuent à nous souder, à maintenir ce que nous sommes en tant que collectivité. On se reconnaît, on se ressemble. C'est à travers cet univers culturel qu'est rendue possible la communication, l'échange.


Voyons ensemble quelques exemples du beau petit monde qui est le nôtre auquel nous prenons part quotidiennement et qui forment notre idendité culturelle.

Employer toutes sortes d'expressions colorées bien de chez nous: on va se garder une p'tite gêne, se revirer sur un trente sous, pantoute!, être habillé comme la chienne à Jacques, ah ben cout donc, être malaucoeureux (dédaigneux), faut pas ambitionner sur le pain béni, Oupelaille!

Assister à Belle et Bum. Avoir pris un train pour quelque part avec Josélito Michaud. Écouter le disque de Mario Pelchat en duo avec Michel Legrand au piano. Aller au festival western de Saint-Tite en Mauricie. Aller dans le bois. Apprécier une imitation réussie de Jean-Pierre Ferland.

Regarder En direct de l'univers avec France Beaudoin et connaître tous les invités et chansons. Manger du pâté chinois, du lard avec des patates jaunes. Montrer la Ribouldingue à nos petits-enfants et les voir rire come on le faisait. Aller à la pêche aux petits poissons des chenaux à Saint-Anne-de-la-Pérade.

Aller entendre le pianiste Marc-André Hamelin jouer Alkan et Godowsky. Acheter le dernier disque du ténor Marc Hervieux interprétant des chansons populaires québécoises. Écouter Vivaldi interprété par Angèle Dubeau et La Piéta. Attendre avec impatience le Minuit Chrétiens à la messe de minuit et être ému à chaque fois.

Faire une épluchette de blé d'inde dans sa cour en été. Faire partie des centaines d'équipes de hockey amateur du Québec. Écouter chanter le folkloriste Yves Lambert à l'accordéon. Assister au Festival de poésie de Trois-Rivières ou au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda.

S'entraîner avec les dvd de Josée Lavigueur. Rêver de porter du Marie Saint-Pierre ou du Marie Dooley. Remarquer la remarquable préparation des entrevues de Stéphan Bureau. Entonner l'hymne à Québec avec Loco Locass au sein d'une foule fervente. Lire Guillaume Vignault et écouter son père Gilles. Écouter les Charlebois père (Robert) et fils (Jérôme).



Chanter les chansons de Shilvi en auto avec les enfants. Manger des biscuits avec le Château Frontenac dessus. Considérer que Mme Lise Watier demeure un exemple de belle femme mûre et qui de plus a réussi en affaire. Se demander qui de Claude Dubois ou de Sylvain Cossette chante le plus haut des deux.



Connaître des monologues d'Yvon Deschamps par coeur à force de les écouter. Admirer le don poétique de Richard Desjardins. Aller camper à Woodstock en Beauce. Trouver que la chanson "Marie-Noël" de Claude Gauthier et Robert Charlebois est l'une des plus belles du temps des fêtes québécois. Fêter le Jour de l'an au son de la Bottine Souriante ou de la famille Larin.



Écrire au courrier du coeur de Janette Bertrand jadis ou de Louise Deschâtelets maintenant. Assister à une conférence du motivateur Jean-marc Chaput. Être des descendants de grosses familles canadiennes-françaises. Avoir eu un mon'oncle des États. Admirer nos ancêtres coureurs des bois.

Si on est d'un certain âge, se rappeler d'anciens téléromans comme Rue des pignons, les Bergers, Cré Basile, d'émissions comme Les beaux dimanches animée par Henri Bergeron, Femme d'aujourd'hui avec Aline Desjardins, Le Sel de la semaine avec Fernand Seguin. À la même époque, avoir été émoustillé par Valérie et L'initiation de Denis Héroux, Deux femmes en or de Claude Fournier...

Porter la tuque. Aller à la pêche en été, à la chasse en automne. Acheter de préférence et par préférence la crème glacée authentique fabriquée à Coaticook. Suivre les galas Artis, Olivier, des Grands Québécois, de l'Adisq, etc. Apprécier une mise en scène de René-Richard Cyr.

On comprendra aisément que quelqu'un venu d'ailleurs qui refuse de se joindre aux multiples manifestations de notre identité culturelle la met en péril par sa non-participation, l'affaiblissant par son abstention, bref, en ne la faisant pas vivre et se développer. Ça ne suffit pas de dire "je viens ici uniquement pour travailler et continuer de vivre comme dans mon pays d'origine".

La fierté de l'appartenance à une nation distincte passe par la valorisation de l'identité culturelle qui nous tricote serrés et façonne nos vues sur le reste du monde.
Notre différence fait notre valeur et notre force.

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Réjean Labrie826 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 825 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2013

    Excellent article et belle peinture dans son ensemble.
    Comme le disait Nietzsche,c’est en faisant qu’on laisse.
    La passivité,l’immobilisme font de nous des complices de la disparition de notre photo comme dans Back to The Future.
    Vigile nous aide grandement à décortiquer l’abc des escroqueries de toutes sortes pressant notre départ culturelle comme le souhaitait Lord Durham et Pierre E Trudeau avec cette histoire de constitution trafiquée engendrant la charte de Droits et Libertés taillée sur mesure pour évincer un des peuples fondateurs au profit du multiculturalisme.
    Mais vous avez raisons.Puisqu’il ne reste que nous pour le vivre intérieurement d’abord,ayons l’audace de le faire déborder à l’extérieur et le rendre contagieux.
    En écrivant ces lignes je me demandais dans ce contexte,qui ferait le meilleur animateur de notre Fête Nationale qui approche? Les éteignoirs comme les Brathwaith ou Lepage,lecteurs professionnels de téléscripteurs,ont fait leur temps.
    On a besoin de vivant ,de spontanéité, de liberté.
    Personnellement je donnerais le contrat à Loco Locass.
    Sur qu'ils brasseraient la cabane et sortiraient le bon peuple de leur torpeur.
    Les Géants
    http://www.youtube.com/watch?v=JG5cNwsQJ0w

  • Réjean Labrie Répondre

    11 mai 2013

    Pour souligner mon 250è article nationaliste paru sur Vigile, j'ai choisi de valoriser une fois encore les caractéristiques du beau grand peuple que je chéris tant.
    Comme mes lecteurs assidus l'ont remarqué, mon élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l’identité culturelle québécoise qui est la nôtre dans une perspective de continuité d'une génération à l'autre.
    Je suis un modeste passeur, comme mes distingués collègues qui ont à cœur la sauvegarde de la nation.
    Merci à tous les lecteurs qui me lisent et qui m'écrivent pour m'encourager à continuer en ce sens.
    Réjean Labrie

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2013

    Un autre bon texte qui donne a réfléchir sur ce qui fait parti de nous comme peuple et qui nous lient les uns aux autres, et qui fait que l'on peut se reconnaitre partout ou que nous puissions être dans le monde et se comprendre sans de longues discussions.
    Cependant nos élites cosmopolites, citoyens du monde ont plutôt insisté pour que l'on regarde ce qui se faisait ailleurs et essayer de contrer la misère ailleurs dans le monde, alors qu'ils en ont complètement oublié que cette misère existe sous leurs propres fenêtres, mais ne la voit pas, car ils ont les yeux tournés ailleurs.

    Ils ont aussi attiré notre attention et mis l'accent sur la pauvreté des autres dans le monde. Pour en arriver que l'on ne voient plus nos propres valeurs qui sont notre essence, notre sève qui coule dans nos veine notre source de vie, comme d'un arbre ou d'une plante et leurs racines. Si on coupe les racines d'un arbre ou d'une plante, ceux-ci vont dépérir et mourir.
    NOTE en PASSANT;
    Je regardais une émission de télé récemment:
    ''DONNEZ AUX SUIVANTS'', une dame naine, qui a trois jeunes enfants, qu'elle élève seul sans beaucoup de moyens financiers, pourtant nous avons des soi disant réfugiés qui réussissent a attirer l'attention de nos médias et rapidement nos élites vont s'activer pour satisfaire leurs besoins. En plus, nos élus sont allés en Afrique en sept. 2012, avec un cheque d'environ $350,000.00, si je me souvient. Est-ce que cette mère, qui a donné la vie a trois enfants a notre société et qui s'en occupent, n'aurait pas mérité un petit peu de ce cheque.

    Observez nos politiciens agir lors d'une campagne électorale,
    ils prêtent une grande attention a certaines communautés immigrantes pour des votes et oublient complètement ou ignorent les demandes de leurs propres compatriotes qui ont construit leurs nations avec leurs propres ancêtres. Comme citoyens, c'est comme nous devenions des orphelins dans notre propre nation, il n'y a plus personne pour nous représenter et de nous écouter, ils sont bien trop occupés a satisfaire les demandes des autres.
    Un lien: Citoyen du monde, citoyen de rien.
    http://lebondosage.over-blog.fr/article-citoyen-du-monde-le-citoyen-du-vide-98850452.html

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2013

    Vous avez raison de dire que l'identité ethnique et nationale est une grande richesse de l'humanité
    Sauf, que le courant mainstream actuel est au mélange des nationalités et des ethnies afin de faire une seule humanité où règneront le chacun pour soi et le "au plus fort la poche" ainsi que la sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du marché
    Et cet avenir-là est déjà bien installé parmi nous.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2013

    Oui. Vous avez raison. Mais il nous manque le plus important, le plus fondamental, le plus essentiel pour un peuple fier et courageux : l'indépendance de la patrie.
    Tout ce que vous décrivez est vrai et nous l'avons, mais sur le plan international, dans le grand concert des nations, pour employer une expression consacrée, nous n'existons pas. Nous n'avons pas d'existence nationale, car nous sommes soumis à un autre peuple, nous sommes en tutelle, comme les mineurs face aux adultes.
    Et c'est exactement là toute la tristesse qui m'habite et qui se transforme en colère non pas contre ceux qui nous dominent et nous oppriment, mais contre ceux qui refusent de briser les chaînes de notre dépendance et contre tous ces politiciens professionnels, péquistes compris, qui maintiennent le statu quo et qui manquent du plus élémentaire courage.
    Pierre Cloutier