Ensemble vers la souveraineté du Québec

Pourquoi mettrions-nous l’option souverainiste en veilleuse alors qu’elle est plus populaire que le parti ? Brandissons-la fièrement !

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Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne


Dans un contexte de gouvernement minoritaire où une élection générale peut
être déclenchée à tout moment, il est urgent que le Parti Québécois adopte
la seule stratégie susceptible de lui faire remporter la victoire : faire
de la souveraineté du Québec l’enjeu central de sa campagne électorale.
Cette stratégie visant à fièrement promouvoir le projet de faire du Québec
un pays est non seulement la seule pouvant nous permettre de prendre le
pouvoir, elle est plus encore, la seule pouvant justifier l’existence de
notre parti. Cela nous apparaît évident lorsque nous prenons connaissance
des différents sondages qui depuis déjà trop longtemps démontrent que la
souveraineté est plus populaire que le parti.
Comment expliquer la position du PQ à l’Assemblée nationale (autre parti
d’opposition) et dans les intentions de vote, compte tenu du fait que
l’appui à la souveraineté du Québec reste élevé ? Il est fort probable
qu’une certaine proportion des souverainistes ne croit tout simplement pas
que le PQ nous mènera à la souveraineté en question. Il en résulte, d’une
part, une division de l’électorat souverainiste et, d’autre part, une
division de la force militante. Si rien n’est fait pour rallier notre base
électorale, une partie des souverainistes (plus ou moins 5%) se tournera
vers les tiers partis pro-souveraineté, c'est-à-dire Québec solidaire et,
dans une moindre mesure, le Parti Indépendantiste. Certains électeurs
souverainistes se tourneront quant à eux vers l’Action démocratique du
Québec (encore une fois), puisqu’ils croient que le PQ ne fera pas
l’indépendance, ils n’ont rien à perdre (selon eux) à essayer un parti qui
se prétend «autonomiste».
S’il est vrai qu’une proportion d’électeurs a délaissé le PQ au profit
d’autres partis, il ne faut pas négliger le fait que de nombreux électeurs
se rangent dans le camp des abstentionnistes. Nous pouvons affirmer qu’une
proportion importante de l’électorat québécois s’est abstenue de voter lors
de la dernière élection générale en raison de l’enjeu peu élevé qu’elle
représentait. Autrement dit, plus l’enjeu d’une élection est élevé, plus
la participation devrait être importante. Or, la souveraineté du Québec
est un enjeu de taille qui devrait pousser un maximum d’électeurs à se
prononcer (notons que lors du référendum de 1995, c’est plus de 93% des
électeurs qui ont fait valoir leur droit de vote). Nous pouvons donc
croire que si la souveraineté du Québec était au cœur de l’enjeu de la
prochaine campagne électorale, le taux de participation serait plus élevé.
Or, il se trouve que le Parti Québécois a remporté quatre élections
générales au cours de son histoire, et que sur les huit dernières
élections, il s’agit des quatre élections où le taux de participation a été
le plus élevé. En moyenne, lorsque le PQ a pris (ou conservé) le pouvoir,
il y a eu environ 10% d’électeurs de plus qui se sont prévalus de leur
droit de vote. Il serait naïf de croire que tous les abstentionnistes sont
des péquistes potentiels, mais nous constatons néanmoins une tendance
nette.
Comment pouvons-nous convaincre les électeurs (et les militants) qui ont
déserté le Parti québécois de l’appuyer à nouveau (car il s’agit bien de
cela, nous ne sommes plus à l’époque où nous obtenions environ 40% des
votes alors que nous voulions grimper à plus de 50%, notre objectif est,
pour l’instant, de remonter à 40%) ? En affirmant haut et fort que notre
parti est celui qui conduira la nation québécoise à son indépendance
politique, ainsi qu’en travaillant sans relâche à démontrer que la
souveraineté est encore aujourd’hui une nécessité pour le Québec ! Lorsque
l’ensemble des souverainistes en sera convaincu, nous redeviendrons
certainement la grande coalition que nous avons été dans le passé et nous
parviendrons à réaliser notre objectif commun une fois pour toutes !
N’attendons plus les conditions gagnantes, créons-les en faisant la
promotion de notre projet collectif ! Gardons bien en tête qu’il ne sert à
rien de tenter de séduire les électeurs fédéralistes en mettant la
souveraineté de côté, car ils savent qui nous sommes et ne voteront fort
probablement jamais pour nous. Une telle stratégie nous mènerait sûrement
à perdre cinq électeurs pour en convaincre un. Pourquoi mettrions-nous
l’option souverainiste en veilleuse alors qu’elle est plus populaire que le
parti ? Brandissons-la fièrement !
Sans vouloir donner le monopole du projet de pays à un parti politique,
nous n’insisterons jamais assez sur le fait que le mouvement souverainiste
doit élire un gouvernement, et ce avec la plus forte majorité possible. Le
Québec a déjà manqué un rendez-vous avec l’histoire au début des années
1990, alors que la souveraineté s’est maintenue à plus de 50% dans les
intentions de votes durant plusieurs années (se trouvant même régulièrement
au dessus de 60% d’appui). Si le gouvernement avait été formé par le Parti
Québécois à cette époque, nous nous apprêterions présentement à célébrer le
quinzième anniversaire de notre pays. Au lieu de cela, le Québec est passé
à côté de son histoire, la volonté de la majorité ayant été détournée par
le PLQ. En ce sens il est complètement insensé que nous divisions nos
forces en nous déchirant entre souverainistes. Or, le Parti Québécois est
le seul parti souverainiste susceptible de prendre le pouvoir dans un
avenir rapproché et c’est grandement pour cette raison que tous les
souverainistes devraient s’y concentrer.
Le mouvement souverainiste ne
peut tout simplement pas se permettre de demeurer dans l’opposition suite à
la prochaine élection générale provinciale. Des discussions doivent être
engagées le plus rapidement possible entre les souverainistes de tout
horizon, dans le but de rebâtir une grande coalition. Plusieurs formules
sont possibles, mais l’important sera que chaque dirigeant (y compris les
dirigeants du PQ) concerné laisse son orgueil de côté dans le but de
prioriser le Québec plutôt que son propre parti politique.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2008

    Il faut reconnaître que depuis les élections complémentaires de l'été, il y a eu un nouvel élan pour le PQ. Autrement comment expliquer que ce parti a gagné des députés et du pourcentage de vote dans tous les comté? Ce qu'il faut reconnaître aussi c'est que l'Adq a pris une débarque et que le Plq a sauvé les meubles rien de plus. Alors voyons les choses en face:ni le Plq ni l'Adq ne soulèvent de passion populaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2008

    Nous pouvons affirmer qu’une proportion importante de l’électorat québécois s’est abstenue de voter lors de la dernière élection générale en raison de l’enjeu peu élevé qu’elle représentait.
    Le 25 oct S. Lachance répondait à Luc(soldat PI):
    Il (le Bloc) a bénéficié, cette fois-ci, d’un épouvantail très efficace en la personne de Stephen Harper. En sera-t-il toujours ainsi ? Je ne crois pas...
    Quel plus bel épouvantail rassembleur que l'ex chef des Conservateurs venu au Québec pour "régler" la question du Québec!
    Tout Québécois digne de ce nom doit oublier (temporairement) toute autre considération et faire l'unité électorale tactique pour chasser à tout jamais cet agent fédéral de dénationalisation! Les indépendantistes auront alors la voie libre pour chasser le Canada du Québec pour qu'on puisse enfin respirer ici...