Dans un commentaire au texte La différence entre diviser et unir : le peuple, M. Louis Champagne accuse encore ceux qui ne se rallient pas au PQ de diviser le vote et de nuire au projet d’indépendance. M. Robert Barberis-Gervais et plusieurs autres également reviennent avec ces accusations mal avisées.
Nous divisons le vote. Mais le vote pour quoi exactement ?
Le problème qu’il y a avec vos accusations, c’est votre posture. Vous ne remettez pas en question le bilan du PQ, son action passée et présente, vous refusez de faire les constats qui s’imposent. Vos prémisses sont fausses. La relation que vous faites entre le parti PQ et le projet de l’indépendance du Québec n’est plus tangible depuis longtemps.
Depuis très longtemps le PQ fait semblant, il louvoie et ne dit jamais de mots trop lourds de sens. Le PQ est un usurpateur. Il ne cherche pas l’assentiment de plus de 50% des gens, en toute logique, non, il ne cherche qu’à prendre le pouvoir. Cette autre prémisse est fausse : on y va par étape, on se fait d’abord élire et ensuite, on travaillera pour convaincre une majorité de nous dire oui. C’est une vue de l’esprit, c’est impossible avec les moyens qu’on se donne, l’histoire du PQ l’atteste, c’est une réalité empirique.
Aujourd’hui il s’est fait élire en disant que la souveraineté n’est pas à l’ordre du jour, il n’a donc aucun moyen concret pour faire avancer les choses, au contraire, il s’est lui-même attaché les mains. Sur le plan national les choses vont donc continuer comme avant.
Par son inaction et son absence des débats importants depuis plusieurs années (le patrimoine économique, la langue, le multiculturalisme et les accommodements raisonnables, l’immigration et la démographie, les institutions démocratiques et le problème constitutionnel, etc.), comme le PQ a toujours été nonchalant sur ces différents plans de notre vie, quand il n’a pas été carrément contre-productif, force est de voir la réalité en face : la question nationale est évacuée en permanence, tous les domaines de l’actualité sont toujours plus importants et jamais la possibilité d’agir souverainement n’est envisagée.
C’est le discours des leaders officiels du mouvement souverainiste depuis plusieurs années. Avec le temps ça forge les esprits, ça habitue, ça baisse la barre. L’inaction du PQ nuit au mouvement indépendantiste parce qu’il alimente tout ce qui lui nuit et laisse les choses aller, comme si rien de grave ne se passait. L’anglais majoritaire à Montréal, c’est le feu qu’on refuse d’éteindre et qui, avec notre déclin démographique, embrasera toute la province dans les prochaines générations.
La réalité c’est que le conditionnement subi par la société québécoise (toutes les sociétés subissent des conditionnements plus ou moins intenses) achève d’annihiler le sentiment national. Nous mourrons à petit feu. Les conditionnements dont je parle, je les décris dans mes anciens textes. Il ne s’agit pas de complot, c’est juste la pensée ambiante, le consumérisme exacerbé qui focalise la conscience, le mondialisme, etc.
La réalité que voient les gens est multiple bien sûr, chacun a ses certitudes. Ici au Québec, l’actualité est mise en scène par des corporations qui ont intérêt à ce que les choses ne changent pas. C’est une donnée importante de notre problème. S’ajoute le problème démographique qui fait qu’il y a un point de non retour : un jour nous ne serons plus capables, mathématiquement, de faire l’indépendance.
Le PQ est-il sensible à ces réalités ?
L’urgence est devenue tellement grande que nous n’avons plus les moyens d’attendre encore 2 mandats péquistes puis des mandats d’autres partis fédéralistes, pour recommencer encore les mêmes débats sur comment procéder et finir par se rabattre encore sur les solutions faciles. C’est déjà ce que nous faisons. Dans 20 ou 30 ans nous serons tellement pognés dans ce Québec multiculturel canadien qu’il n’y aura plus rien à faire.
Encourager le PQ dans son action depuis plusieurs années, qui propose encore et toujours la même recette pour obtenir un OUI majoritaire à un référendum futur (les mêmes causes provoquent les mêmes conséquences), c’est aller à contre-sens de notre émancipation. Et cela, aller à contre-sens, c’est amenuiser notre peuple, le laisser rapetisser toujours un peu plus jusqu’à ce que nous n’existions plus autrement que dans le folklore.
Si vous compreniez cela, vous cesseriez votre discours accusateur.
Vous êtes désespérés et vous vous agrippez à la seule option visible et généralement acceptée, le seul parti qui, dans l’immédiat, peut prendre le pouvoir. Vous refusez de voir que le PQ nous précipite à la mort. Réfléchissez un pas plus loin svp, entrez dans notre perspective des choses.
Pour ma part j’ai voté ON mais puisqu’on a le PQ au pouvoir, félicitations à Mme Marois, je ferai avec.
Au Québec le Premier Ministre est puissant, il contrôle toute l’action du gouvernement. Je n’ai pas confiance au jugement de Mme Marois pour assurer l’avenir de notre peuple. En plus elle n’a pas la faveur des gens. Elle n’inspire pas confiance, son passé parle pour elle. Tant mieux si par accident les choses évoluent pour notre projet national mais j’en doute fortement. Comme je le disais, plus longtemps sera le PQ au pouvoir, plus la situation deviendra critique. Nous en reparlerons dans 15 ans.
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22 commentaires
Marcel Haché Répondre
29 novembre 2012M. Bouchard.
Merci pour vos dernières explications. C’est toujours un plaisir de discuter avec vous.
Soyez rassuré : je ne renie rien de mes « wake up P.Q. » Absolument rien. Mais je crois savoir maintenant ce qui sépare nos analyses : sans rien renier du P.I. ni d’O.N. j’ai acquis la conviction il y a longtemps que, quoi qu’il fasse ou qu’il ne fasse pas, le P.Q. est condamné à l’indépendantisme. Les ennemis de l’indépendance ont toujours forcé le P.Q., et le forceront toujours, à mettre son pied dans la porte pour le lui écraser. Ils y trouvent un avantage électoral immense *, en même temps que vous déplorez par ailleurs que le P.Q. ne défonce pas la porte.
Nos analyses diffèrent en ceci que je crois que le P.Q. est condamné à terme à l’indépendantisme le plus radical, défoncer éventuellement la porte, alors que vous ne le croyez pas, et que vous vous appliquez à prouver ce qui est facilement démontré depuis longtemps. Cela vous autorise à conclure, croyez-vous, que le passé du P.Q. est garant de tous ses reculs futurs.
Je ne prétends pas que de recul en recul la Victoire sera au dernier recul, je crois que c’est une question de temps avant que le P.Q. se réveille- BIENTÔT, PUISQU’HORMIS SA CONDITION MINORITAIRE, LES CONDITIONS GÉNÉRALES SONT FAVORABLES- et qu’il n’est pas nécessaire de le jeter en bas du lit pour que cela arrive, comme l’espèrent ceux d’O.N. après ceux du P.I. Les forces ennemies sont malgré tout suffisamment grandes pour y parvenir par elles mêmes.
* À son dernier tour de piste, l’ineffable humoriste Charest dénonçait le P.Q. et les référendums. Nous étions bien en 2012 !
Archives de Vigile Répondre
28 novembre 2012Bonjour M. Haché,
Je ne comprends pas votre attitude depuis 1 an ou 2, on dirait que vous avez fait un virage à 180 degrés. La seule différence au PQ, la seule différence fondamentalement, c'est Pauline Marois. Et ça vous fait revirer de bord complètement, vous semblez avoir tout oublié de vos récriminations envers le PQ. Je ne comprends pas. Si au moins Mme Marois personnifiait un espoir quelconque, mais non, elle personnifie la continuité, la fin du long processus qui rend le PQ de plus en plus insignifiant. En ce qui me concerne, même si j’aimais bien Bernard Landry, il s’inscrivait lui aussi dans cette mouvance.
Vous qui appuyiez le PI, vous pensez qu'ON devrait se saborder ? Aussant a quitté le PQ parce que celui-ci n'est pas indépendantiste même s'il s'affiche comme tel. Le comportement de Pauline Marois et des autorités du parti en font foi. Selon Aussant, le fait de cacher l'objectif principal fait en sorte de nuire plutôt qu'aider. Ce n’est pas sans conséquence, c’est une nuisance. Ça veut dire qu’on recule, le temps joue contre nous, l’urgence augmente. C'est une question de conditionnement, j'en ai parlé amplement.
Cela n'a pas changé, le PQ serait majoritaire que ça ne changerait rien non plus. De quoi parlez-vous quand vous dites " Je suis surpris que vous ne voyiez pas maintenant la démarche nécessaire et tout à fait possible en faveur de l’Indépendance." ? De quoi parlez-vous ? Quelles sont ces "possibilités qui s'offrent" ? Admettons que le PQ, aux prochaines élections, devienne majoritaire. Qu’est-ce que ça changera ? Le comportement du PQ dans le passé est garant de l’avenir. Ces gens ne sont pas prêts à faire ce qu’il faut pour entreprendre, construire et surtout confronter et imposer notre façon de voir les choses. Daniel Breton semble frondeur, c’est positif. Mais qui d’autre ? Je suis très heureux de voir Jean-François Lisée occuper un poste important au gouvernement, sa présence au cabinet me rassure. Je pense qu’il peut être en mesure d’éviter à Mme Marois de graves erreurs de jugement comme elle nous y a habitué.
Moi je vous dis que même si le PQ avait été élu le 4 septembre avec une forte majorité, ça n’aurait rien changé quant à la poursuite de notre objectif national. Ceux qui s'étonnent et qui parlent de trahison sont sourds et aveugles. Le PQ est fidèle à lui-même. Comme je disais à Mme Ferretti l’an dernier, « si le travail de sape qui a cours au Québec depuis des années était stoppé et que le PQ prenait le pouvoir, étant donné son absence du champ identaire, son anti-nationalisme et sa philosophie multiculturaliste, la course vers le point de non retour ne serait pas changée ».
Expliquez-moi ce que je ne vois pas.
Vous demandez " avez-vous cru un seul instant qu’un référendum gagné de peu plutôt que volé en 1995 aurait suffi à désarmer l’autre camp ?". M. Haché, vous savez bien que je ne suis pas de ceux qui veulent gagner un référendum à l'arraché, vous devriez savoir que je m'en fous du référendum, je le répète depuis des années. Il nous faudrait avoir l'appui de 70% de la population. Gagner un référendum avec 51% des votes, comme le souhaitent bien des péquistes, c'est s'attirer l'hostilité de toute la communauté internationale qui ne fera qu'une bouchée de nos prétentions.
Détrompez-vous M. Haché. Avec une nouvelle figure comme chef du PLQ, quelqu'un que la population aime, le PLQ supplantera le PQ à la prochaine occasion et c'est ce dernier qui sera oublié pour longtemps. Vous ne semblez pas avoir tiré la leçon du 4 septembre dernier. Le PQ n'a pas augmenté ses appuis, ils sont restés les mêmes depuis que Marois est chef. Si la CAQ n'existait pas, et même si tous les supporters d'ON avaient voté PQ, le PLQ aurait encore été réélu. Il faut comprendre cela. La population en général n’aime pas Mme Marois mais le PQ, le parti, a voulu lui imposer avec son fameux 93% des votes de confiance. Ça a donné le 2 mai puis le 4 septembre. Si le PQ s’était donné un chef déterminé qui aurait réenligné le parti, le PQ serait au pouvoir depuis les dernières élections (le dernier mandat du PLQ).
Je pense que l’image que je m’étais fait de vous était inexacte. Vous êtes authentiquement nationaliste, c’est-à-dire que vous ne cherchez pas vos mots quand il s’agit de parler de Nous, ça vient naturellement. Vous avez l’instinct grégaire dont on a besoin mais dont Pauline Marois semble absolument dépourvue. Puis vous n’êtes pas dupe de la nonchalance du PQ (« wake up » dites-vous).
Vous le savez, et c’est peut-être là mon défaut, je ne crois pas au soulèvement de la population par elle-même, avec le concours de différents groupes militants, mais en-dehors de l’agenda du PQ. Je ne crois pas que ce soit possible. Dans l’état actuel de nos institutions démocratiques, rien n’est possible sans un parti pour diriger et prendre les actions nécessaires, pour procéder. La population est ankylosée politiquement, elle ne peut pas prendre les devants, elle ne peut que suivre un mouvement dirigé par les élites.
Je vois depuis plusieurs années que le PQ en est devenu incapable, pour moi l’élection de Pauline Marois marquait la fin de ce parti pour longtemps. J’ai quand même voté PQ aux élections précédentes, mais pas le 4 septembre dernier. ON existe à présent. Je crois que tant qu’il n’y aura pas mieux, je voterai toujours ON. Je ne pense pas qu’ON devienne un jour un parti plus fort que le PQ, un parti qui prendrait le pouvoir. Je crois plutôt que ON se fusionnera au PQ le jour ou celui-ci se donnera un chef déterminé qui prouvera que le PQ ne fait plus de fausse représentation. Ou alors lorsque le PQ sera terrassé et que les dinosaures auront fui les lieux.
Archives de Vigile Répondre
28 novembre 2012M. Bouchard.
Je suis surpris que vous ne voyiez pas maintenant la démarche nécessaire et tout à fait possible en faveur de l’Indépendance.
Le simple retrait, l’abandon d’une démarche inutile, le sabordement souhaitable d’O.N., son ralliement dans l’honneur au P.Q., sinon sa conversion, tout ça au vu et au su des résultats du 4 septembre, cet échec électoral total d’O.N., autant pour le P.Q. que pour l’Indépendance, tout cet immense électorat parmi Nous, détaché enfin, mais ENFIN, du P.L.Q., pour le mieux et pour longtemps, mais immobile cet électorat, et en attente dans le stationnement de la C.A.Q. Ne pouvez-vous pas voir les possibilités qui s’offrent ?
Ah oui, l’historique du P.Q. serait problématique ! Mais alors, avez-vous cru un seul instant qu’un référendum gagné de peu plutôt que volé en 1995 aurait suffi à désarmer l’autre camp ?
L’Indépendance sera d’abord une conquête sur Nous d’abord. Les partis sont secondaires. Même les canadiens-français avaient compris cela.
Salutations.
Archives de Vigile Répondre
22 novembre 2012À Pierre Bouchard,
Non monsieur Bouchard, je ne vous snobe pas.
L'explication de ma non intervention à vos textes précédents tient au fait -comme vous l'avez peut-être remarqué, que je ne visite presque plus Vigile, depuis près d'un an, que je n'y ai envoyé aucun article depuis novembre 2011 et à peine une dizaine de commentaires aux articles parus durant cette période.
À voir l'esprit qui y règne toujours, en moins hargneux et vicieux, je le reconnais avec plaisir, mais encore trop souvent enfermé dans les mêmes schèmes de pensée négative et sans imagination, je crois que je m'absenterai encore pour un bon moment.
Avant de quitter, je tiens à vous dire que vous vous trompez en attribuant mon appui réel, mais circonstanciel au PQ, au fait que madame Marois en soit la chef.
Croyez-moi -tous mes articles en font foi- il ne tenait pendant la campagne électorale qu'à mon profond sentiment de la nécessité et de l'urgence de renverser le gouvernement libéral et d'empêcher la CAQ de le remplacer.
Comme le PQ forme maintenant un gouvernement minoritaire, mon appui tient maintenant au même sentiment de la nécessité vitale d'empêcher le retour des libéraux.
Mon analyse de la situation et ma réflexion me convainquent qu'il en va de la survie de la lutte indépendantiste de pouvoir s'appuyer sur un gouvernement qui travaille à restaurer l'État québécois, contrairement au précédent qui n'avait d'autre but que de le démolir.
En ce qui concerne ON, j'admets pouvoir me tromper, mais je crois que son statut de parti l'enferme dans l'obligation de présenter l'option indépendantiste en l'attachant à un programme partisan de gouvernement et à ses moyens limités d'action, alors que l'indépendance est un objectif d'envergure nationale qui doit avoir acquis l'appui d'une forte majorité de la nation, avant qu'un parti se forme et se présente devant elle comme Parti pouvant la réaliser sitôt porté au pouvoir.
Bref, engagé comme il l'est dans la voie partisane, ON finira comme le PQ. Ce que je déplore douloureusement, avec une immense tristesse, sachant qu'à mon âge, ce mauvais recommencement me voue à mourir en pays étranger dans une Province du Canada.
Andrée Ferretti.
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012Bonjour aux intervenants,
Merci d’avoir pris le temps de faire vos commentaires. Comme j’ai une longue réponse à faire au commentaire de Mme Ferretti, j’y vais directement.
D’abord lorsque je dis « Vous ne remettez pas en question le bilan du PQ, son action passée et présente, vous refusez de faire les constats qui s’imposent. », je ne pense pas à Mme Ferretti au contraire, je pense qu’elle ne renie rien de sa propre action.
Dans mon texte « Voter PQ ou non ne sera pas déterminant » paru sur Vigile au mois d’août l’an dernier, je répondais à Mme Ferretti sur sa déclaration :
« il [le PQ] est à brève échéance, le seul à pouvoir accomplir avec succès cette lamentable tâche [sauver les meubles]. Ne pas le comprendre est logique. Ne pas le sentir est la manifestation d’une mortelle inconscience nationale. »
A cause du sabotage catastrophique du PLQ il fallait coute que coute porter le PQ au pouvoir, malgré ce que j’en dis. Pour sauver les meubles, dans l’immédiat, quitte à recommencer dans 15 ans une autre « saison des idées » ou autres balivernes, alors que nous serons très affaiblis voire peut-être trop. Mme Ferretti appelle cela une vision stratégique.
Ça m’avait insulté. Et je n’ai pas eu de réponse de Mme Ferretti. Je l’invite à relire ce texte aujourd’hui. Ici encore Mme Ferretti ne semble pas vouloir m’adresser la parole. Elle nous prend de haut, manifestement, quand elle parle de « grands indépendantistes autoproclamés de Vigile ». Tant pis, Mme Ferretti est une dame respectable et inspirante, une militante vénérable ; je ne vais pas me chicaner avec elle.
Mme Ferretti propose de lire la dernière publication de l’Action nationale consacrée aux élections québécoises de 2012 pour bien comprendre la situation. Je n’ai pas fait ces lectures. Mais la situation n’a pas changé depuis le dernier passage au pouvoir du PQ, il n’est pas approprié de restreindre l’analyse seulement aux derniers mois.
Le plan Marois est le plan Larose, que j’approuve, mais dépouillé de l’essentiel. Et Mme Marois n’a rien fait en 4 ans (et dans la campagne électorale au surplus) pour se donner les moyens de procéder. Même dans un gouvernement majoritaire, sans mandat, elle ne pouvait rien faire. J’appelle cela de la fausse représentation. Tout de même le plan Larose est une proposition concrète qui diffère de l’attente des conditions gagnantes mais, comme le dit M. Jean-Claude Pomerleau, la direction politique du plan, on parle du plan Marois, est faible.
Le couronnement en catastrophe de Mme Marois, qui avait été rejetée par 2 fois auparavant, c’est ce que j’appelle se rabattre sur des solutions faciles. L’installation de Mme Marois aux commandes du PQ fut une grande erreur. Parce qu’elle ne vibre pas aux nécessités d’une nation en danger, et aussi parce qu’elle n’est pas aimée de la population. Dès 2008 il était clair que nous serions dans une situation semblable à celle que nous avons aujourd’hui (PQ non populaire et rien au programme pour l’indépendance).
Mme Ferretti y va d’une proposition très surprenante de sa part : « mettre le cap sur l’indépendance en appuyant le mouvement indépendantiste sur le pouvoir … détenu par le parti québécois, en évitant de le mettre au pilori, à la moindre déception de sa manière de l’exercer, mais en le poussant par la force de nos appuis militants à se radicaliser sans cesse. »
Le PQ est au pouvoir à présent, il est trop tard. Donc faire avec, ne pas le critiquer à tout bout de champ pour ses manières et son intendance, bien d’accord. On verra son comportement lors des moments importants.
La surprise pour moi est de voir Mme Ferretti croire qu’il est possible pour les militants de changer le PQ maintenant qu’il est au pouvoir. Dans les années soixante-dix je ne sais pas, j’étais trop jeune mais depuis, je n’ai jamais vu qu’une telle chose se fasse. Quand un parti est au pouvoir, le chef du parti est un roi et c’est lui qui fait changer le parti, qui lui donne sa couleur. Dans le cas du PLQ il semble même pouvoir faire changer les militants. En aucun cas les militants ne parviennent à changer substantiellement le parti quand il est au pouvoir.
Au vu des résultats après la crise sur les fusions / défusions des municipalités, celle sur les accommodements raisonnables, la quasi indifférence de la population lors de la perte de 40 milliards de dollars à la CDPQ et sa réaction lors du printemps érable, comment peut-on encore espérer avoir une seule petite chance d'amener le PQ, qui est aux commandes, à devenir authentique et déterminé, à être plus radical concernant l'indépendance du Québec ? Toute l'action du PQ depuis 1995 va dans l'autre sens et rien ne le fait bouger.
En conséquence je ne sais comment qualifier la suggestion de Mme Ferretti à ON de se saborder et de se consacrer au travail de terrain que le PQ refuse de supporter (il ne faut pas utiliser l’argent public, jamais). Je l’entends comme une raillerie comme pour dire « allez, débarrasse ». J’ai beaucoup de difficulté à comprendre cette hostilité de Mme Ferretti envers M. Aussant. J’ai la mauvaise impression que, si le chef du PQ, avec le programme actuel, était un homme, Mme Ferretti ne tiendrait pas le même discours.
************************
J’attends toujours un commentaire de M. Champagne et de M. Barberis-Gervais, ici ou dans un autre texte.
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012À qui de droit
Svp canceller mon dernier commentaire adressé à M. Forgues. Merci!
André Gignac 21/11/12
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012Le problème du PQ c'est qu'il ne convainc pas.
Ça ne donne pas grand chose de reprocher à ceux que le PQ ne convainc pas de ne pas être convaincus par lui.
Ceux que cela embête devrait travailler au sein du PQ pour que celui-ci réussisse à convaincre plus d'électeurs de voter pour lui.
Comme on dit : on ne fait pas pousser une fleur plus vite en tirant dessus.
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012@ M. Forgues
Avec vous-autres à Québec, c'est toujours la faute de Montréal. La radio-poubelle vous a vraiment lavé le cerveau; il n'y a rien à faire!
André Gignac 21 nov12
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012@G.Bussière,
Remémorez-vous quelques événements post-référendaire de 95 pour y trouver l’explication de la stagnation de la cause, à partir du vol de la démocratie avec le vote massif des immigrants jusqu’à notre Lulu alors PM.
Plus de quinze ans après le dernier référendum, la dernière élection nous a démontré qu’une majorité de Québécois s’agrippent encore à la mamelle d’Ottawa, d’autres tentent actuellement de redresser les dérives de la précédente gouvernance, tandis qu’une partie des nationalistes se sont réfugiés ou cachés dans des coquilles vides afin de mieux rêver, encore et encore …
@M.Gignac,
Vous pouvez envoyer tous les immigrants non-francophones à Québec ou ailleurs en région, ils retourneront à Montréal à la nage, s’il le faut, puisque les régions sont téflon à ce type d’immigration.
Le problème est strictement Montréalais …
Pour la suite, où et quand se dérouleront les prochaines manifestations pour mettre de la pression sur les deux gouvernances en cause?
A Foegues, Lévis
François Ricard Répondre
21 novembre 2012@Mme Ferretti
Vous reprochez à Vigile de manquer d'humour.
Chez Vigile on parle beaucoup du PQ.
Pourtant, le PQ, vis-à-vis la question d'indépendance, est déjà une forme d'humour...presque noir.
François Ricard Répondre
21 novembre 2012Le budget Marceau, un budget taillé sur mesure pour les électeurs de la CAQ.
Et il faudrait voter pour ce parti?
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2012Dommage que je ne puisse pas vous féliciter, monsieur Manque de courage de se nommer car je le ferais avec bonheur, tant me réjouit l'humour intelligent, tel celui de Shaw, surtout quand je le trouve sur Vigile qui en manque si totalement.
Merci,
Andrée Ferretti.
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Message à Andrée Ferretti
"Je me cite souvent, cela apporte du piquant à ma conversation"
George Bernard Shaw
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Un ami libéral (au sens philosophique du terme) m'a un jour dit qu'il votait pour le PQ, et voterai oui à tout référendum pour la souveraineté, mais qu'au lendemain d'un référendum gagnant il prendrait sa carte du PLQ.
Sa capacité d'abnégation devrait donner à réfléchir à beaucoup d'indépendantistes, qui, pour citer Falardeau, sont incapable d'imaginer l'action politique autrement que par le biais d'un parti qui correspond exactement à leurs penchants.
Voter PQ peut être bien plus que d'appuyer le PQ. Dans l'autre camp, la "realpolitik" ils connaissent ça. Les anglophones n'ont d'ailleur aucun état d'âme à supporter un parti corrompu, si c'est le prix à payer pour demeurer dans le Canada.
Vous pouvez faire comme mon ami, et prendre votre carte d'ON, QS, M-L, ou whatever, au lendemain d'un référendum gagnant, ou continuer de rêver en dehors du PQ.
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012@ Monsieur Forgues
Allez donc passer une couple de mois à Montréal et vous nous en reparlerez à votre retour. Nous sommes en train d'assister à un suicide collectif bien planifié au Québec avec cette immigration massive que le PQ veut maintenir à 55 000 immigrants par année.
Nous allons vous les envoyer à Lévis si vous ne voulez pas venir à Montréal; vous allez changer d'idée assez vite merci avec le PQ à merde. Sans rancune!
André Gignac 20 nov12
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Le PQ de la gouvernance souverainiste = confédéralisme. Bref, la graine canadienne-française de certaines personnes plus âgées semble revenir en vieillissant...
Les péquistes qui accusent ON de diviser le vote ont une fichue grosse poutre dans l'oeil.
En fait, combien de Québécois ont voté pour la CAQ aux dernières élections parce que la CAQ offre plus ou moins la même chose que le PQ?
Le PQ n'est pas proche du peuple. Tout le matériel produit pas Option nationale va chercher le peuple, parle à l'intelligence de chaque Québécois directement.
Le PQ, tout ce qu'on retient, c'est le renforcement de la loi 101. Oui, pour un confédéraliste, c'est important le renforcement de la loi 101, mais pas pour un indépendantiste qui prend la peine d'expliquer pourquoi: la Charte canadienne, le Québec est une province dans un pays majoritairement anglophone, les immigrants arrivent dans une province du Canada avec la Charte canadienne pour défendre leurs droits, etc...
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Monsieur Bouchard
Bravo pour votre excellent texte que j'ai lu par deux fois; votre point de vue me rejoint et il ne peut pas être plus clair. Peut-être que vous allez me trouver dur envers le PQ mais je suis rendu à vraiment penser que ce parti est en train de saboter le projet indépendantiste par son inaction pour la cause, même si ce parti ne forme qu'un gouvernement minoritaire. ILS SONT INCAPABLES DE SORTIR DE LA "P'TITE" POLITIQUE PROVINCIALE, c'est pas compliqué!
La plus belle preuve qu'ils sont en train de saboter le projet indépendantiste, la voici: je les aurais pris au sérieux après leur victoire (?) du 4 septembre dernier si Marois avait annoncé une grosse coupure dans les quotas d'immigration mais elle ne l'a pas fait. Une grosse menace d'assimilation (moi, je parle de génocide) joue contre nous si les Québécois ne prennent pas le taureau par les cornes et s'ils ne manifestent pas dans la rue pour mettre de la pression sur Marois et sa "gang" de tire-pois.
Comme je le disais, hier, à monsieur Payne, il n'y a même pas de véritable démocratie ici au Québec. Les Québécois votent pour la petite bourgeoisie en place qui est au service des oligarques et une fois à tous les quatre ans, quelle farce! Comment voulez-vous qu'il y ait des changements politiques pour le peuple avec un système semblable? Au plus fort la poche et voyez les résultats avec la commission Charbonneau; le peuple se fait voler comme c'est pas possible! Ça nous prend une démocratie participative de la part du peuple pour apporter des vrais changements au niveau de la justice sociale et pour une plus grande participation à la richesse collective.
Si nous voulons voir le pays du Québec, il va falloir que Marois et sa clique de p'tits carriéristes passent à l'action ou débarrassent la place publique sinon la révolution nous attend rien de moins! Qu'ils se tiennent pour avisés! Les gens que vous dénoncez font le jeu des fédéralistes en semant la bisbille ou la division parmi les forces indépendantistes; ce sont des désinformateurs. Excellent texte!
André Gignac 20/11/12
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012@ M.Forgues,je ne suis pas d'accord de trouver toujours
des excuses pour ne pas avancer.Depuis le référendum de 95,nous nous laissons écraser et c'est très mauvais pour
toutes les Québécoises et Québécois.
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Décidément, il est renversant de constater que tous les grands indépendantistes autoproclamés de Vigile ne lisent pas L'Action nationale, revue qui depuis presque cent ans défend la nation québécoise et épouse ses luttes, selon les exigences stratégiques de l'heure.
Je rappelle donc la publication du numéro sept-oct 2012, entièrement consacré à l'analyse de l'élection québécoise de l'été 2012: campagne, résultats, conséquences.
Les auteurs et commentateurs de Vigile éclaireraient pourtant leur lanterne à lire les 20 articles de ce numéro, en découvrant la complexité de la situation.
Pour ma part, j'en signe un, dans lequel je soutiens que la division du vote, non seulement celui des indépendantistes, mais également celui des fédéralistes a été la stratégie de l'ENNEMI, d'une part. De même je soutiens que l'élection du PQ, même minoritaire constitue une victoire du mouvement indépendantiste.
J'écris:
"Il s’agit d’avoir le sens stratégique minimal de mettre le cap sur l’indépendance en appuyant le mouvement indépendantiste sur le pouvoir faible mais réel, détenu par le parti québécois, en évitant de le mettre au pilori, à la moindre déception de sa manière de l’exercer, mais en le poussant par la force de nos appuis militants à se radicaliser sans cesse."
Et contrairement à ce qui s'écrit ici, je fais la critique de la démarche historique du PQ dans le passage intitulé: Constat.
"Il est devenu évident aux yeux de tous les indépendantistes que les propositions de souveraineté-association et de souveraineté-partenariat faites au Canada par le Parti québécois ont été des erreurs capitales. Objectifs et stratégies conséquentes qui portaient la lutte sur le terrain du plus fort, reposant sur le refus d’admettre, si ce n’est de comprendre, que la lutte pour l’indépendance n’oppose pas deux adversaires du même système, mais deux ennemis d’un système dont la puissance de domination d’une des parties est non seulement inacceptable, mais insurmontable pour l’autre. Au contraire l’indépendance implique de toute évidence une stratégie basée sur la rupture préalable du lien constitutionnel qui soumet le Québec aux politiques canadiennes, jusqu’à dans ses compétences exclusives, toujours susceptibles d’être déclarées fautives dans la Fédération canadienne et dès lors passibles des sanctions infligées par la Cour suprême.
Ce qui est moins reconnu comme erreur également majeure a été, dès sa fondation et jusqu’à maintenant, la volonté du Parti québécois d’exercer à tout prix son hégémonie sur l’ensemble du mouvement indépendantiste, ce qui a contribué à la lente démobilisation des militants et à la dépolitisation du peuple. En tentant de lui imposer ses objectifs chimériques à force de dilution du projet de libération nationale, de même que ses stratégies inefficaces, dans le but d’accéder rapidement au pouvoir, croyant ainsi imposer plus facilement son agenda à Ottawa, le Parti québécois a gravement contribué à la perte du prestige de l’indépendance dans l’opinion publique."
Bref, si Option nationale avait vraiment comme objectif de militer pour la réalisation de l'indépendance, il se saborderait comme parti politique et se constituerait en mouvement d'éducation et de mobilisation populaire, apte à faire naître et/ou renaître le désir de l'indépendance.
Toute le reste à ON comme à QS et au PQ n'est qu'électoralisme malsain.
Andrée Ferretti.
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Un petit exemple: la proposition de QS à l'effet de créer Pharma-Québec est fondée,articulée,justifiée.
Tout ce que le ministre trouve à dire,c'est qualifier ce projet "d'extrémiste"
Charest,Lego et autres fédés n'auraient pas dit autre chose...
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2012Pour reconsidérer mon appui au PQ, il me faudra constater après l'élection de 80 députés ou plus que le bilan visant la souveraineté est toujours négatif.
En attendant que ce rêve se réalise, pouvez-vous regarder la forêt non pas seulement l'arbre.
Entre-temps, est-ce si difficile d'être réaliste, entre deux maux je choisis...
Allez marcher en forêt, vous réaliserez sa complexité !
A Forgues, Lévis
Stéphane Sauvé Répondre
20 novembre 2012Merci Monsieur Bouchard pour votre commentaire. Ca me confirme une fois de plus qu'il n'y a pas que moi qui pense que le PQ est en train de nous mener à notre perte.
"L’urgence est devenue tellement grande que nous n’avons plus les moyens d’attendre encore 2 mandats péquistes puis des mandats d’autres partis fédéralistes, pour recommencer encore les mêmes débats sur comment procéder et finir par se rabattre encore sur les solutions faciles." P. Bouchard