Fallait-il attendre pour arrêter Applebaum?

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Égalité de tous devant la loi

Fallait-il attendre après les élections pour arrêter Michael Applebaum, de manière à ne pas “déstabiliser” Montréal?
C’est le point de vue étonnant soutenu mardi par le chroniqueur urbain d’expérience Henry Aubin, dans sa chronique de mardi, dans The Gazette. Il se dit choqué du moment choisi par l’UPAC pour arrêter le maire de Montréal.
Ma collègue Lysiane Gagnon, dans le Globe and Mail, est du même avis et dénonce l’aspect théâtral, selon elle, de cette arrestation “humiliante”, qui a eu lieu à 6h du matin.
Voilà des commentaires proprement extraordinaires.
Est-ce que la police doit commencer à faire des calculs politiques pour préserver la réputation des villes?
Voyez-vous ça? On laisse M. Applebaum se présenter aux élections (il aurait été candidat dans NDG, de toute évidence), pour ensuite aller l’arrêter?
Oui, mais ces accusations n’ont “aucun rapport” avec son administration comme maire de Montréal par intérim: elles concernent des transactions de terrain de 2006 à 2011… Quelle urgence, donc, de l’arrêter?
Voilà un drôle de raisonnement. Si on découvre qu’un maire a commis un vol de banque il y a 10 ans, doit-on le laisser se présenter aux élections avant de l’arrêter?
C’est là qu’on reprocherait aux policiers d’être soumis au pouvoir politique: cacher le fait qu’ils ont une preuve les rendrait complices d’une opération de tromperie.
Que des journalistes plaident pour laisser les électeurs voter sans avoir toute l’information sur la probité des candidats me trouble. Tout ça au nom de l’honneur de Montréal?
En passant, je ne vois pas quelle sorte d’arrestation non humiliante on pourrait imaginer pour le maire de Montréal. Ce sera nécessairement embarrassant. M. Applebaum n’a pas été menotté. Les policiers sont allés le chercher chez lui comme ils vont chercher les suspects selon la même procédure: tôt le matin. Et ils l’ont interrogé longuement comme il se doit.
Faudrait-il donc pour les notables une procédure de privilège? Une arrestation en cachette?
Faudrait-il donc cacher au bon peuple que la police a accumulé assez de preuve pour faire accuser un politicien?
Ça, ce serait scandaleux. Ça, ce serait déshonorant.
Quand la police a sa preuve, quand l’accusation peut être déposée, on la dépose. Point.


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