En soutien à sa coreligionnaire Amira Elghawaby, la commissaire à la lutte contre le racisme et la discrimination systémiques de la Ville de Montréal, Bochra Manaï, a déclaré qu’il faut arrêter de fouiller le passé des personnes nommées pour lutter contre le racisme dans les institutions publiques¹.

     Il faut préciser, qu’à l’instar de Mme Elghawaby, récemment nommée par le premier ministre Justin Trudeau au poste de représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie², Mme Manaï avait beaucoup de choses à se faire pardonner au moment de sa nomination en janvier 2021, du fait de déclarations ou d’écrits intempestifs passés. Souvenons-nous qu’elle a déjà déclaré que le « Québec est devenu une référence pour les suprémacistes extrémistes du monde entier » et écrit « que toute critique de l’islam est une forme de racisme contre les musulmans »³. Et, la cerise sur le sundae : « La Ville de Montréal ne peut pas, légalement ou moralement, rejeter un candidat qualifié sur la base de ses positions ou emplois passés. »⁴ Suivant cela, un candidat pourrait en principe occuper son poste après avoir été rédacteur en chef d’une revue néonazie pendant 10 ans.

     Mme Manaï sait sûrement que des Québécois ont payé cher pour des propos islamophobes tenus dans le passé. Je pense en particulier à ces candidats et candidates à des élections qui se sont fait épingler pour cette raison. Je n’ai pas entendu un seul musulman se plaindre du fait qu’on ait déterré alors des gazouillis embarrassants, qui remontaient parfois à Mathusalem. Ce serait la meilleure s’il était répréhensible de fouiller le passé des gens qui s’autoproclament antiracistes, mais pas celui des Canadiens et des Québécois lambda.