Front commun des élus montréalais contre le projet de loi sur la laïcité

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Personne à Montréal pour défendre la volonté populaire : les élus montréalais défendent les thèses de Charkaoui


Dans une rare déclaration commune, la mairesse Valérie Plante et le chef de l'opposition officielle, Lionel Perez, ont dénoncé d'une même voix le projet de loi sur la laïcité du gouvernement Legault, lundi, réclamant un statut particulier pour la métropole.




Cette clause Montréal a pourtant déjà été refusée par le ministre Simon Jolin-Barrette, qui a déposé le projet de loi à la fin du mois de mars.


« Je refuse de déclarer forfait », a clamé Lionel Perez, aux côtés de Valérie Plante, pour ce qu'il a décrit comme un « moment historique » pour la Ville de Montréal.


Larmes aux yeux, le chef de l'opposition a par la suite été ovationné par les élus montréalais, lorsqu'il a pris la parole durant la séance du conseil municipal, pour parler de son cas personnel.


« Je suis Québécois, autant que tout le monde », a-t-il assuré.



Ma kippa n'est pas un affront à la laïcité, c'est une preuve que le Québec est ouvert à la laïcité.


Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal


Des amendements espérés


La mairesse Plante, qui a vivement fait part de son opposition à la clause dérogatoire annihilant toutes éventuelles poursuites judiciaires, est restée floue concernant la mise en application de ce texte, s'il est adopté tel quel.



Refusant de « spéculer », elle a dit attendre le résultat de la prochaine commission parlementaire, dans l'espoir que des amendements soient déposés.


Selon les deux leaders politiques, les conséquences de ce projet de loi se feront particulièrement sentir à Montréal.


« Le Montréal que j'aime est ouvert, inclusif et pluriel », a déclaré la mairesse Plante, soulignant que « l'inclusion se passe bien à Montréal ».



« La Ville doit favoriser l’égalité hommes-femmes et l’inclusion des minorités en son sein, notamment à travers la fonction publique », peut-on lire dans cette déclaration, présentée lundi au conseil municipal.


Proposé par Valérie Plante et Lionel Perez, ce texte met de l'avant les particularités de Montréal, qui est « un espace de vie qui promeut la dignité, la tolérance, la paix, l’inclusion et l’égalité entre les citoyennes et citoyens ».



La Ville de Montréal a la responsabilité de défendre le droit de ses citoyennes et citoyens de pratiquer leur religion comme le stipulent les chartes canadienne, québécoise et montréalaise.


Extrait de la déclaration des élus montréalais


Aucun citoyen, est-il également indiqué, « ne devrait vivre dans la peur ou l’incertitude au sujet de son emploi ou de sa place dans la société montréalaise parce qu’elle ou il choisit de pratiquer sa religion ».


Une laïcité ouverte mise de l'avant


Il est par ailleurs mentionné dans cette déclaration que personne ne devrait se faire refuser une promotion sur la base d'une croyance religieuse, en référence à la volonté du gouvernement Legault d'interdire les signes religieux pour les personnes en situation d'autorité, ainsi que les enseignants.


Comme l'a mentionné le premier ministre, les enseignants déjà en poste pourront conserver leur signe religieux en vertu d'une clause de droits acquis, mais s'ils changent de fonction, ils devront le retirer.



La Ville de Montréal réaffirme le caractère inaliénable du principe de laïcité ouverte afin de construire un espace public qui soit à l’image du Montréal et du Québec du XXIe siècle et de rassembler les Montréalaises et Montréalais de toutes convictions et de toutes origines.


Extrait de la déclaration des élus montréalais


Le texte a été adopté à l'unanimité par le conseil en milieu d'après-midi.


Une opposition de longue date


Cette déclaration commune survient au lendemain d'un important rassemblement dans l'ouest de Montréal au cours duquel des élus fédéraux, provinciaux, municipaux, ainsi que de simples citoyens, ont manifesté leur opposition au projet de loi du ministre Jolin-Barette.


En août 2013, déjà, le conseil municipal de Montréal s'était élevé contre la volonté du gouvernement péquiste de faire adopter une charte des valeurs québécoises. Lionel Perez, alors maire de l'arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, avait alors déposé une motion pour une laïcité ouverte, qui avait été adoptée à l'unanimité.


Près de quatre ans plus tard, le maire de l'époque Denis Coderre et Valérie Plante, chef de l'opposition, avaient vivement dénoncé le projet de loi sur la neutralité religieuse adoptée par le gouvernement Couillard.




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