Le président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, ne croit pas que Québec a intérêt à investir dans l'exploitation du gaz de schiste, contrairement à ce qu'a avancé vendredi le président de l'Association gazière et pétrolière du Québec (APGQ), Lucien Bouchard.
L'ancien premier ministre péquiste a encouragé la province à investir dans le développement des ressources naturelles en général et dans celui du gaz de schiste, plus précisément, pour se donner « une participation directe dans les profits ».
M. Bouchard a déclaré qu'un très grand nombre de membres de l'association l'avaient autorisé à dire qu'ils verraient favorablement l'arrivée du gouvernement comme investisseur.
Or, selon M. Bélisle, cette sortie est liée « au fait que les compagnies gazières ont perdu beaucoup, beaucoup, de leur valeur ». Selon lui, l'intérêt pour l'exploitation du gaz de schiste a décliné « parce qu'il y a maintenant une telle quantité de gaz en Amérique du Nord que ça ne vaut plus vraiment la peine [d'investir] ».
L'écologiste voit aussi une contradiction dans l'idée que le gouvernement pourrait avoir intérêt à investir dans le développement du gaz de schiste alors qu'il a récemment investi 650 millions de dollars dans la production de biométhane. « C'est sûr que le gaz de schiste viendrait nuire à ces investissements-là », croit-il.
M. Bélisle estime que le faible niveau du prix du gaz en ce moment risque plus certainement de faire encourir des déficits à la province que de lui permettre de générer des profits. « Et on n'a pas encore parlé de l'environnement! », lance-t-il.Les questions par rapport au réchauffement planétaire demeurent des priorités et le virage vers les combustibles fossiles ne fait qu'accentuer ce problème-là.
— André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
La FQM parle d'une proposition précipitée
Le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Bernard Généreux, considère pour sa part que la proposition de Lucien Bouchard est précipitée, alors que l'industrie n'a toujours pas accepté de rencontrer les élus des localités concernées par les forages.
« On souhaite parler à l'industrie, mais l'industrie ne semble pas vouloir nous voir - au moment où l'on se parle - tout en ouvrant sur des recommandations qui mettent à contribution l'argent public », explique M. Généreux.
Enfin, en ouverture du conseil national du Parti québécois à Drummondville, le député Sylvain Gaudreault a estimé que la proposition de l'ancien leader souverainiste mérite d'être examinée.
Il juge par ailleurs qu'elle vient confirmer que le gouvernement libéral a été trop vite dans ce dossier, escamotant des réflexions nécessaires sur le sort à réserver au gaz de schiste.
Gaz de schiste : l'invitation de Lucien Bouchard soulève des réserves
M. Bouchard a déclaré qu'un très grand nombre de membres de l'association l'avaient autorisé à dire qu'ils verraient favorablement l'arrivée du gouvernement comme investisseur.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé