Ressources énergétiques

Gaz de schiste : Landry fustige Québec

Gaz de schiste


Olivier Bourque - Agence QMI - L’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry fustige le gouvernement Charest pour sa gestion du dossier du gaz de schiste et affirme que le démantèlement de la division pétrole et gaz chez Hydro-Québec a été une «catastrophe».
Cette division avait été créée par M. Landry qui dirigeait alors le Québec afin que la province puisse avoir le contrôle de ses futures ressources pétrolifères et gazières.
«Plusieurs de nos géologues nous disaient : un jour, nous ferons des découvertes importantes de gaz et de pétrole. Donc nous voulions rester tout près comme l’ont fait des pays comme la Norvège», se rappelle-t-il.
Cette division a investi environ 30 millions $ durant sa création. Elle a été progressivement abandonnée au milieu des années 2000.
Dès 2005, Thierry Vandal avait clairement affirmé qu’Hydro-Québec prenait le cap «des énergies renouvelables avec la poursuite de trois grandes orientations à savoir l’efficacité énergétique, le développement complémentaire de l’hydroélectricité et de l’éolien et l’innovation technologique», évacuant du même coup la portion gazière de son mandat.
C’est en 2007 que les activités de cette division ont été définitivement abandonnées. Mais selon M. Landry, il s’agissait d’une grossière erreur.
«Je vais mettre mon chapeau de professeur. Je dirais qu’il s’agit du plus mauvais dossier géré dans l’histoire contemporaine du Québec avec les défusions de Montréal. Dans les deux cas, il s’agit d’une catastrophe», a-t-il affirmé. A ses yeux, la présence d’Hydro-Québec dans cette exploration aurait permis au gouvernement d’avoir plus de contrôle.
«Nous aurions pu vendre nos terrains à un prix plus cher. Et aussi, nous aurions pu avoir des participations dans des projets futurs», a dit M. Landry, qui croit que la portion publique aurait toutefois dû demeurer minoritaire.
10 cents l’hectare !
Un spécialiste de l’énergie, le professeur Normand Mousseau se fait aussi critique sur les montants amassés par Québec lors du démantèlement de la division. Les droits d’exploration ont alors été cédés au ministère des Ressources naturelles.
«On a vendu nos droits à 10 cents l’hectare. Si on compare avec la Colombie-Britannique qui fonctionne comme les autres provinces canadiennes, ils sont allés chercher 4000 à 10 000 $ l’hectare. Donc 40 000 à 100 000 fois plus que le Québec», a-t-il affirmé.
M. Landry s’indigne également du fait que l’expertise qui a été développée dans le public a été larguée au profit du privé.
Après la dissolution de la division, André Caillé, alors président du conseil d’administration d’Hydro-Québec, va prendre le chemin du privé (Junex) alors que Jean Guérin qui était à la tête du secteur gazier est maintenant consultant chez Gastem.
Les observateurs se posent aussi beaucoup de questions. Est-ce qu’Hydro-Québec était en mesure de constater le raz-de-marée qui s’en venait dans le secteur gazier alors que des milliers de puits étaient creusés aux États-Unis ?
«On le savait dès 2002 dans leur rapport. On mentionne qu’il y a du gaz chez nous, mais on ne sait pas encore si c’est exploitable», a indiqué M. Mousseau.


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