Français aux JO

Graham Fraser réplique à John Furlong

La promotion du français: un dossier canadian sans espoir et un dossier québécois sans intérêt pour JJC et sa mascotte Ch. St-Pierre



Stéphanie Marin La Presse Canadienne Ottawa - Bras de fer post-olympien sur la présence du français aux Jeux de Vancouver: le commissaire aux langues officielles Graham Fraser a répliqué mardi aux critiques du président du comité organisateur John Furlong.
M. Fraser s'est défendu d'avoir attaqué l'organisation des Jeux sans offrir d'aide, comme l'avance M. Furlong dans son tout récent livre Patriot Hearts.
En plus de faire la liste du travail effectué par le commissariat pour s'assurer de la présence du français aux Jeux, M. Fraser a laissé entendre que le grand patron des Jeux de Vancouver n'a pas démontré beaucoup d'intérêt pour ses commentaires quand il les a fournis.
M. Furlong n'a manifestement pas avalé les critiques sur l'absence du français lors des Jeux de 2010, surtout celles formulées après le spectacle de la cérémonie d'ouverture.
Il écrit même que l'usage du français était le sujet qui a fait «bouillir son sang» tout au long des Jeux, peut-on lire dans un extrait de son livre publié samedi dans le quotidien Globe & Mail.
En plus du ministre du Patrimoine et des langues officielles James Moore - qui a dénoncé le manque de français lors du spectacle d'ouverture - M. Furlong s'en prend notamment au commissaire Fraser, qui a rapidement lancé une enquête après la cérémonie qui lançait les Jeux.
Il a souligné que M. Fraser «montrait du doigt l'organisation mais ne fournissait que rarement des idées ou du soutien».
Faux, a répliqué M. Fraser dans une lettre adressée au Globe & Mail.
Il y prend soin d'énumérer toutes les occasions où son bureau a fourni soutien et conseils au Comité d'organisation des Jeux olympiques de Vancouver (COVAN).
En plus d'avoir mené une étude sur le bilinguisme aux Jeux en 2008, le commissaire affirme avoir réalisé une campagne de sensibilisation auprès de 20 institutions fédérales et d'avoir fait un suivi à l'étude comportant de nombreuses suggestions qui ont été mises en oeuvre.
Mais certaines suggestions seraient restées lettre morte, selon M. Fraser.
«Lorsque la flamme olympique est arrivée à Victoria, cet événement s'est déroulé sans qu'un mot de français ne soit prononcé. J'ai donc envoyé une note personnelle manuscrite à M. Furlong exprimant mes préoccupations, note à laquelle il n'a jamais donné suite», écrit-il.
«Peut-être le problème résidait-il dans mon écriture», ajoute-t-il avec ironie.
M. Fraser rappelle que dans son rapport sur les Jeux de Vancouver, dévoilé en décembre, il a loué le bilinguisme de la compétition sportive, mais avec un bémol.
«Toutefois, j'ai aussi remarqué que l'absence de français dans le volet culturel de la cérémonie d'ouverture a assombri cette réussite», note-t-il dans sa missive.
Considérant la quantité de commentaires positifs formulés à l'égard du COVAN, le commissaire se dit «perplexe» devant les critiques de M. Furlong.
«Il est regrettable que M. Furlong ait réagi si âprement. Il a reçu des éloges bien mérités pour son travail. On oserait espérer qu'il accueillerait la critique avec un peu plus de bonne grâce», de conclure le commissaire.
M. Furlong fait aussi état de ses efforts pour qu'il y ait plus de performances en français lors du spectacle d'ouverture et se désole de n'avoir pu obtenir la permission de Gilles Vigneault pour que sa célèbre chanson Mon pays soit interprétée à cette occasion.
Mis à part une chanson de Jean-Pierre Ferland, interprétée par Garou, le français manquait à l'appel ce soir-là.
Par ailleurs, les extraits du livre de M. Furlong ont aussi créé des remous à l'Assemblée nationale.
Les députés péquistes Pierre Curzi et Yves-François Blanchet, respectivement porte-parole en matière de langue et de culture, ont vertement dénoncé les déclarations de M. Furlong concernant Gilles Vigneault et le français à la cérémonie d'ouverture des Jeux.
«Non seulement M. Vigneault avait tout à fait le droit de refuser que sa chanson soit utilisée lors de cette cérémonie, mais de lui imputer la responsabilité de l'absence du français dans la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques est scandaleux», a tonné M. Curzi, député de Borduas.
De son côté, M. Blanchet, député de Drummond, a présenté une motion sans préavis mardi après-midi, demandant que l'Assemblée nationale du Québec dénonce toute tentative visant à rendre responsable Gilles Vigneault de la quasi absence du français lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux (...).
La motion n'a pas été adoptée.


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