Guerre et «game»

La "game" de Pratte : "sortir de Kandahar" au lieu de "sortir de l'Afghanistan"?


Ce sera l'enjeu qui, cet automne, déterminera le sort du gouvernement Harper: annoncera-t-il dans le discours du Trône du 16 octobre le retrait des troupes canadiennes de Kandahar d'ici février 2009 (ns), comme l'exigent les partis d'opposition?


Le débat sur la mission en Afghanistan n'a plus grand-chose à voir avec le fond de la question. Nous assistons plutôt à une partie de bras de fer dont les participants pensent plus aux prochaines élections qu'aux efforts des membres du 22e Régiment et aux souffrances des Afghans. La «game» politique l'emporte sur la guerre.
En ce qui a trait au fond du problème, en effet, il ne servirait à rien que la Chambre des communes se prononce à nouveau sur la date de la fin des opérations à Kandahar. La résolution adoptée par le Parlement l'an dernier est en effet très claire: la mission canadienne a été prolongée «pour une période de deux ans». Cette prolongation ne concernait pas seulement la présence des troupes à Kandahar, mais l'ensemble de la mission en Afghanistan, sous ses aspects militaire, diplomatique et humanitaire. Autrement dit, la fin de la mission en février 2009, que réclament les partis d'opposition à cor et à cri, est déjà décidée!
Alors, pourquoi tous ces sparages? Parce que l'opposition tient à faire plier le gouvernement ou, à défaut, à le faire tomber pour faire campagne sur son talon d'Achille. De son côté, le premier ministre entrevoit une tactique gagnante en faisant porter à ses adversaires l'odieux d'un retrait complet du Canada, des soldats comme de l'ACDI.
La collision politique appréhendée est évitable. M. Harper a dit à plusieurs reprises que la mission canadienne en Afghanistan prendra fin en 2009 (ns) à moins d'un consensus parlementaire pour qu'il en soit autrement. Selon notre chef de bureau à Ottawa, Joël-Denis Bellevance, l'entourage du premier ministre a indiqué que le Canada devra à l'avenir «mettre d'avantage l'accent sur le rôle traditionnel des troupes canadiennes». Qu'est-ce qui empêche le premier ministre de confirmer cela dans le discours inaugural? C'est-à-dire de déclarer que, dans sa forme actuelle, la mission prendra fin en février 2009 mais que le gouvernement souhaite continuer d'aider l'Afghanistan et consultera le Parlement à ce sujet? Si M. Harper agissait ainsi, on voit mal sous quel prétexte l'opposition pourrait renverser le gouvernement.
Au Canada comme au Royaume-Uni, le Parlement joue un rôle de plus en plus important dans les questions de guerre et de paix qui relevaient autrefois de la prérogative du seul exécutif. Tant mieux: ces questions sont trop importantes pour que les représentants du peuple soient tenus à l'écart.
Toutefois, ce droit de regard des élus doit s'accompagner d'un sens élevé des responsabilités. Rarement populaire, la guerre est parfois nécessaire; ceux qui nous gouvernent doivent savoir agir malgré les bourrasques de l'opinion.
On verra, au cours des prochaines semaines, si les parlementaires canadiens sont capables de s'élever, ne serait-ce que brièvement, au-dessus de l'esprit partisan. S'ils peuvent mettre de côté les calculs électoraux au profit des intérêts du Canada, de la population afghane et de la sécurité internationale.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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