Il est temps de changer de mentalité

Gagner une bataille et gagner une guerre ne sont pas la même chose

L’âme des peuples se trouve dans leur histoire

[->23753]
Je me réfère à l'article du lundi 20 novembre 2009 publié dans Vigile à propos de la bataille des plaines d'Abraha, telle que discutée entre Bernard Landry et l'historien Jack Granatstein au musée Royal de l'Ontario le 11 novembre dernier.

Ni Granatstein ni Landry ne proposent aucun argument statutaire au sujet de cette non-bataille parce qu'effectivement, la bataille des Plaines d'Abraham n'était pas finie le soir du 13 septembre 1759. Il y eût un répit, tant chez les Anglais que les Français et les Québécois. Le gros des forces armées française et québécoise n'était pas engagé dans la bataille, attendant à Beauport un débarquement anglais qui n'eût jamais lieu. En somme, rien n'était décidé ce soir du 13 septembre 1759 et la bataille de Sainte Foy qui s'en suivit le 28 avril 1760, alors que l'armée de Murray fut battue, n'avait rien décidé non plus.

En regardant vers le fleuve et le golfe Saint Laurent, il est évident que, Français, Anglais et Québécois, attendaient une décision qui viendrait d'ailleurs.

Les historiens diront ce qu'ils voudront: les décisions qui ont été prises de transférer le territoire de la Nouvelle France aux Anglais avaient peu à voir avec les événements du Saint Laurent, voie de transport et de pénétration trop peu importante tant pour la France que l'Angleterre.

C'est pourquoi il a fallu attendre trois ans dans le Saint Laurent avant le traité de Paris du 10 février 1763. une décision diplomatique qui n'avait rien à voir avec les batailles mais davantage avec d'autres enjeux plus importants, notamment au sud de la frontière, en Nouvelle Angleterre, où 2 millions de colons se préparaient à livrer à la Mère Patrie anglaise une guerre majeure d'indépendance.

En Europe, depuis l'ouverture du port de Saint Petersbourg et l'accès aux immenses richesses forestières de la Russie, ses fourrures et ses minéraux rares, représentait bien davantage que le Saint Laurent, où la forêt avait été dégradée, sans oublier que 150 ans de colonisation n'avait abouti qu'à une population de 70,000 habitants seulement. On ne peut rien contre la géographie et ce n'est pas du "déterminisme" que de s'en rendre compte. La radicalité de la réalité n'est pas un déterminisme.

Preuve de l'importance stratégique de la Russie: une première grande invasion par les Français en 1812 et une deuxième par les Allemands en 1941. On ne mobilise pas de si grosses armées lorsque l'enjeu n'est pas important.

De plus, Anglais, Français, Espagnols, Portugais et Hollandais se lançaient à la conquête d'empires coloniaux un peu partout dans le monde.

Voilà ce qui était important, et ce qui compte est géopolitique et se rapporte aux stratégies à long terme des États.

Gagner une bataille et gagner une guerre ne sont pas la même chose. Une guerre est stratégique et basée sur les volontés de possession territoriales. La guerre a son point de départ dans la volonté et pour la comprendre, il importe d'en saisir les mécanismes intangibles.

Ne voir que les batailles sans connaître les véritables enjeux d'une guerre, c'est comme étudier l'ère de l'automobile en ne regardant que les accidents. Les images des batailles n'aident en aucune manière à saisir le mécanisme intangible des guerres, mais au Québec, c'est encore l'image qui prévaut sur l'étude poussée de la réalité.

Au Québec, il faut se le mettre dans la tête.

Si, comme le veut Granatstein et tout le Canada anglais avec lui, les Anglais ont été "bons" pour nous, c'est parce que dans l'échiquer des rapports de forces dans le Saint Laurent, l'Angleterre n'était ni en position de nous déporter comme les Acadiens ou nous exterminer comme les Indiens Béotuks de Terre Neuve ou comme les Irlandais et les Écossais celtiques qui ont été presque exterminés par les Orangemen.

Ces derniers sont venus s'établir au Québec vers la fin du 18e siècle. Ce sont eux qui contrôlent Ottawa et Bay Street,

Si Granatstein était intellectuellement honnête, il dirait: "Nous, Anglais, Orangemen et Loyalistes, sommes des Barbares et si nous avons été forcés de composer avec vous dans le Saint Laurent, c'est parce que nous n'avions pas le choix".

Quant à Bernard Landry, au lieu de parler d'une tragédie, il aurait pu parler d'un changement de contexte et de situation. C'est la manière géopolitique de s'exprimer et cette méthode est statutaire.

Statutaire se rapporte à statut qui signifie investissements. Granatstein s'est bien gardé de dire que Durham nous a reconnus peuple et nation et que nous avons de nouveau été reconnus peuple et nation par le Parlement d'Ottawa le 29 novembre 2007 et que maintenant, nous avons acquis la stature d'un État et allons nous faire reconnaître comme tel.

Le Torontonian Jack Granatstein ne voit pas non plus qu'au moins six provinces sont liguées contre Ottawa. Il ne voit que ce qu'il veut voir.

La différence, ce sont nos 400 années de travail et d'investissements. De plus, nous avons acheté au gros prix les propriétés, domaines et entreprises de nos adversaires dans le Québec.

La différence, c'est la géographie et les communications, dont le développement a déplacé les centres des pouvoirs économiques et politiques hors des lignes tracées par Ottawa et Toronto.


Voilà la sorte d'argument qui mène loin. Mais le Canada anglais continue d'exploiter la "bataille des plaines d'Abraham pour nous traiter de "losers" et nous mordons à tout coup. Eux. Anglais, Orangemen et Loyalists, sont des "winners" et nous devons nous incliner devant eux alors que nous ne leur devons rien.

Il est temps de changer de mentalité.

J.René Marcel Sauvé, géographe

Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 542

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2010

    En espérant que cette vidéo saura vous inspirez pour commémorer la Victoire Française de Ste-Foy le 28 avril 2010.
    La chanson est "Auprès de ma blonde", interprétée par André Bauge sur l'album l'inoubliable vol.2, est en fait une marche militaire qui a également été chantée en Nouvelle-France par les soldats du Roy.
    Pour en faire le visionnement consulter les liens et n'hésitez à les diffuser.
    http://www.youtube.com/watch?v=ez25KJKUfQ8
    http://www.tagtele.com/videos/voir/58099
    Honneur à nos Héros!
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2010

    L'instruction à Québec sous le régime français.
    Un très beau texte rendant hommage à nos ancêtres, pour plus de détails consulter le lien suivant page 169 et 170:
    http://www.ourroots.ca/page.aspx?id=375866&qryID=f9482a10-f6dc-4429-8f8d-ef1c9d7912b4
    Soyons fiers d'eux.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-r
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    Définition de la culture selon l'UNESCO.
    En sociologie, la culture est définie comme "ce qui est commun à un groupe d'individus et comme ce qui le "soude". Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »[1] Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-r
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2010

    Statue de Lévis
    http://www.assnat.qc.ca/Fra/accueil/publications/statues3nov08fr.pdf
    Oeuvre de Philippe Hébert, datant de 1896, cette statue orne la facade de l'Assemblée nationale à Québec. A ses pieds, on voit son épée brisée et les drapeaux. La scène rappelle que lors de la Capitulation de Montréal, en septembre 1760, Lévis refusa de livrer les drapeaux français et proposa de se retirer sur l'Ile Sainte-Hélène, face à Montréal, pour continuer la lutte. Seule l'insistance de Vaudreuil vint à bout de la résistance du militaire. En avril 1760, Lévis avait donné espoir aux Canadiens en remportant la victoire à la Bataille de Sainte-Foy et en assiégeant la ville de Québec occupée par les troupes anglaises dirigées par James Murray. L'arrivée de navires anglais mit fin à cet espoir de rétablir la domination française sur la vieille capitale.
    Dans cette sculpture, Hébert a bien su rendre la figure d'un personnage déterminé, d'un irréductible qui ne pliera jamais devant l'ennemi.
    © 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    9 avril 2010

    Depuis les premiers temps de son implantation sur le sol de l'Amérique du Nord et la création de sa colonie de la Nouvelle Angleterre, nous pouvons observer, comme nous le dit Monsieur Boivin, que l'Angleterre a toujours tout fait pour s'emparer de la Nouvelle France. Elle a commencé par s'emparer de la Nouvelle Amsterdam, Manatte, Rensselaerswyck, puis plus tard, s'est auto proclamée souveraine sur tout le pays des Odinossonis en 1684, d'abord sur celui des Annierronnons,(Mohawks) ses plus proches voisins, puis sur tout le reste du territoire de ces cinq Nations, par l’intermédiaire de Thomas Dongan le gouverneur de Nouvelle Angleterre à cette époque-là. Pourtant, depuis Samuel de Champlain ce pays Odinossonis, par les alliances et les nombreux traités de paix successifs avec les tribus, a sans cesse démontré qu’il faisait partie intégrante de la Nouvelle France. Par conséquent le seul traité d'alliance auquel peuvent se référer les Anglais et il leur est impossible de remonter plus haut, est celui signé par Arent Van Corlaer avec les seuls Annierronnons, et non pas avec tout l’ensemble des cinq tribus Odinossonis. C'était en 1642 donc des années et des années après les accords de Samuel de Champlain, qui avait créé la Nouvelle France…
    Cela s’est passé lorsqu'au nom du gouverneur Huault de Montmagny, Arent Van Corlaer était venu le 11 septembre 1642 proposer à ces Amérindiens, la somme de 600 Florins, somme envoyée par le gouverneur français pour délivrer les prisonniers français en son nom, Guillaume Couture, le père Jogues et René Goupil entre autres.Le grand Conseil des sachems avait alors refusé cette négociation, aussi ne pouvant rien faire de plus pour sortir les Français de cette terrible situation, avant de s’en retourner, Arent van Corlaer en avait profité pour signer avec cette tribu Odinossonis, un traité de paix, afin « de ne pas tuer leurs bêtes et qu’ils n’attaquent pas les colons hollandais » C'est le seul traité existant de cette époque… et il ne concerne même pas le territoire Odinossonis ! Les Anglais ne peuvent se revendiquer de quoique ce soit au-delà de cette date, et même après cette date et pour cause !
    D’ailleurs, Thomas Dongan gouverneur de la Nouvelle Angleterre, en 1684 le reconnaîtra assez ingénument, affirmant:
    « l’Angleterre n’a droit à aucun territoire, hormis la bande de terre que nous occupons le long de l’Atlantique, mais nous en avons besoin et nous les prendrons ! »
    William Pitt a été un très grand homme d’Etat, - dommage qu’à cette même époque il n’y en eut aucun de cette envergure-là de l’autre côté de la manche !- il a mis toutes les forces nécessaires possibles pour s’emparer de la Nouvelle France, il a fait tout ce qu’il pouvait et principalement il a misé sur la marine anglaise, engloutissant il est vrai dans ces préparatifs, d’énormes sommes d’argent, à telle enseigne que lorsque, enfin, l’Angleterre s’est vu donner, contre toute attente, au Traité de Paris cette Nouvelle France tant convoitée, les caisses de Londres étaient si vides que cela l’a obligé à taxer les marchandises en provenance de Boston, c’est à dire de ses propres colonies anglaises ..avec les conséquences que cela a entraînées ! Curieusement la conquête de la Nouvelle France, et il y a bien conquête du fait qu’au cours de toutes les années précédentes tous leurs efforts convergeaient dans ce but, y compris tenter d’empêcher cette grande et magnifique paix de Montréal de 1701 qui contrariait bien leurs projets, eh bien curieusement cela a entraîné la rébellion de leurs propres colonies d’Amérique du Nord, elles se sont retournées contre eux.. et s’ils ont sans doute gagné la Nouvelle France cela l’a été au détriment de leurs propres colonies qu'ils ont toutes perdues ..
    Alors on peut comprendre quel choc reçut William Pitt en apprenant au parlement de Londres, que la France venait aider les Insurgents. Cet homme d’Etat avait tout de suite saisi ce qui allait advenir, cela fut si éprouvant pour lui, qu’il en eut une attaque cardiaque en pleine séance du parlement, dont il ne se relèvera pas et mourra quelques temps après !
    En conclusion l’Angleterre avait bien mis les moyens et les gros moyens mais cela s’est retourné immédiatement contre elle.. elle s’est retrouvée, certes, en possession de la colonie française mais avec une population qui refusa toujours d’être intégrée, qui a freiné autant qu’elle le pouvait cette assimilation et d’ailleurs comme nous le voyons, freine encore avec tout son courage, depuis ces 250 ans ..
    Un dernier point, on ne peut pas dire que la France, n’a pas voulu aider la Nouvelle France, ni qu’elle a laissé faire, n’oublions pas les tous derniers renforts envoyés encore par la France qui se sont retrouvés coincés à la Ristigouche, la marine anglaise étant déjà parvenue dans les eaux du Saint Laurent… Mais il est certain qu’au traité de Paris le roi l’a bien tristement laissé entre les mains de l’Angleterre . Il sera difficile pour un très grand nombre d’entre nous, de lui pardonner cela !

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2010

    @ M. Boivin
    Le triomphe de Pitt !/? ;-)
    « Mais à la mort de George II le 25 octobre 1760, son successeur, George III n'apprécie pas ce ministre,[Pitt] qui domine par sa personne tout le gouvernement, alors que le Roi a bien l'intention de participer aux affaires du pays. Il le pousse à démissionner le 5 octobre 1761. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Pitt_l'Ancien
    Tout est effectivement possible M. Sauvé.

  • Gaston Boivin Répondre

    8 avril 2010

    La France d'alors, pour ainsi dire plus décadante que menacante, livrée aux courtisans, qui en menaient plus large que sa royauté festive et déconnectée de ses véritables intérêts et de ceux du pays, ansi que des besoins du peuple, avait déjà tracé le chemin qui allait mener à la perte de la Nouvelle-France et aux affres sanglantes de la révolution de 1789: en manque d'argent, avec une marine qui ne pouvait plus rivaliser avec celle de l'Angleterre, la France, omnibulée par cette décadence et ses faiblesses y conséquentes, cherchait avant tout à sauver sa peau et, dans ce contexte, la Nouvelle-France était le moindre de ses soucis.
    La Nouvelle-France, grâce à l'héroisme et au courage des officiers et soldats francais, ains qu'à ceux de leurs alliés amérindiens, des miliciens canadiens et de sa population en générale, a duré beaucoup plus longtemps qu'elle n'aurait dû le faire si on regarde toute cette saga sous le seul aspect de la volonté réelle des autorités de la mère-patrie de la voir survivre vraiment. Se rappeler à ce sujet les propos de son ministre de la marine, si je ne m'abuse, qui avait répondu à un émissaire de Vaudreuil, venu en France y quérir du renfort, à peu près ceci: "quand la maison brûle, on ne se préoccupe pas des écuries!"
    L'Angletrre d'alors, quant à elle, avait la volonté de conquérir la Nouvelle-France et l'a manifestée par la nomination de william pitt, laquelle a été déterminante et lequel a été l'homme de la stuation: il a pris les moyens pour arriver à ses fins! La France, elle n'avait as cette volonté de conserver à tout prix la Nouvelle-Fance: elle a donc laissé faire!

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2010


    Merci de vos commentaires. Je persiste à voir notre destin dans ces événements dont la trame nous échappe. Et notre destin est celui d'un État nation neuf dans l'échiquier d'un monde devenu de plus en plus complexe.
    Les facteurs en cause, je les explique dans Géopolitique et avenir du Québec. En premier: la position périphérique de notre territoire et ses régions les plus oekoumènes. Cette périphérie a été renforcée par la constructrion des canaux et chemins de fer, tant aux États Unis qu'au Canada.
    A partir de 1960, la construction des autoroutes a contribué à renforcir la solidarité québécoise et inciter les Québécois à s'identifier comme tels et à se fréquenter comme jamais auparavant.
    L'implosion déjà commencée du Canada fera le reste.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2010

    Un historien qui débat avec un ancien premier ministre.
    Qu'est-ce que Bernard Landry faisait là à donner ainsi une telle crédibilité à ce Jack Granatstein ? Il suffit d'une petite recherche sur ce type pour comprendre qu'il ne fait pas de l'histoire mais de la propagande politique.
    Lorsqu'un historien qui se respecte veut discutter histoire, il invite un autre historien, pas un ancien premier ministre.
    Jamais Granatstein n'accepterait de discutter de l'histoire de sa communauté ouvertement ainsi avec des historiens ou politiciens qui ont un point de vue différent. Au contraire, il menacerait ceux-là de poursuites pour leur opinion contraire !
    Vous voyez nos historiens québécois obtenir des débats avec d'anciens premier ministres du ROC ?!
    Qu'est-ce que Landry fait-là à "défendre" notre histoire devant ce faux jeton ?

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2010

    Vingt ans après Meech,20 ans avec le Bloc.Plus avec le PQ.
    [« Ces temps-ci, les Albertains enragent de voir qu'une partie des impôts qu'ils paient au fédéral est envoyée au Québec en paiements de péréquation.Plusieurs Albertains pensent que le Québec doit simplement être mis dehors du Canada.
    Chaque nouvelle vague d'immigration est venue fragiliser davantage cette conception voulant que le Canada soit le fruit d'un partenariat entre anglophones et francophones.

    La plupart de mes voisins [ les provinces et territoires autres que le Québec ] pensent que le Canada fonctionne assez bien quand on le compare aux États-Unis, à la Grande-Bretagne ou à la France, pour ne pas parler de la Grèce, de l'Espagne ou du Portugal. Il ne sera pas facile de les convaincre que le modèle européen [ ou USA ] est celui de l'avenir….[encore moins le confédéralisme du Plan Marois].
    Le Canada ne voit pas la nécessité d'«offrir» au Québec quoi que ce soit. La présence du Bloc à Ottawa a contribué à détériorer l'image du Québec dans le reste du pays pour en faire une province qui prend, mais ne donne pas.»]
    Un texte de Norman Spector,le Devoir ,8 avril 2010

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    8 avril 2010

    Bonjour Monsieur Sauvé, votre excellente et intéressante analyse remet en effet les choses dans les bonnes perspectives, la bataille des plaines n'a jamais été ce qui a fait perdre la Nouvelle France/le Canada à la France, les Anglais peuvent encore moins affirmer qu'ils avaient gagné ce jour-là.
    Tout s'est en efffet décidé ce fameux jour de février 1763, jour du traité de Paris qui a remis tous vos ancêtres à l'adversaire, pieds et poings liés. Lorsque les roi d'Espagne, du Portugal, d'Angleterre et de France se sont réunis pour établir ce traité, il a été demandé au roi Louis XV ce qu'il voulait... Si au lieu de dire qu'il préférait garder ses "îles à sucre" ( poussé par ses conseillers, et par bon nombre de personnes y compris par Voltaire, qui avait là-bas lui aussi des domaines ) si le roi, donc, à ce moment-là, avait dit qu'il préférait garder " la Nouvelle France appelée vulgairement Canada " ( vulgairement n'était pas péjoratif mais signifiait alors "communément") ce à quoi le roi d'Angleterre d'ailleurs s'attendait.. la Nouvelle France n'aurait pas été cédée ... Les Anglais n'en ont d'ailleurs pas cru leurs yeux qu'on la leur laisse !
    " Bête comme un traité de Paix" avait dit en son temps l'invincible Pierre Lemoyne d'Iberville, lui qui s'était tant époumoné à gagner bien des batailles comme entre autres à la baie d'Huddson et qu'ensuite le traité de Ryswick avait redonné aux Anglais!
    La petite population qui est restée alors, le long du Saint Laurent, était encore bien trop importante aux yeux des Anglais pour pourvoir l'exterminer, la déporter ou s'en débarrasser, et cela de quelque manière que ce soit .. Bien obligés de composer avec elle, d'autant plus qu'en 1776 leurs propres colonies de Nouvelle Angleterre se soulevèrent et qu'ils ont eu grand peur que les Canadiens français ne les soutiennent ou ne les imitent...
    Merci, Monsieur Sauvé, de nous expliquer d'une façon si claire, de quelle manière la géopolique conforte en le complétant parfaitement le passé Historique.
    En effet c'est évident, la bataille des plaines n'a pas pesé bien lourd dans un contexte, où les grands de ce monde, se le sont toujours partagé, selon leurs intérêts propres à chacun..
    Reste pourtant, que les commémorations de cette bataille des Plaines, puissent paraître importantes pour tous, sur votre sol du Québec, afin de ne pas laisser ceux du clan d'en face se les approprier en plus du reste .. Ce qui est bien loin de la géopolitique, certes, mais tellement plus proche des sentiments...
    Bien cordialement à vous,
    marie-hélène.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2010

    Qui de nous se rappelle des exploits de nos ancêtres Normands à la bataille d'Hastings ou Guillaume le Conquérant et ses compagnons ont envahis l'Angleterre et remplacer complètement sa classe dirigeante. Il est grand temps que les Québécois comprennent leurs passée et leurs histoire, qu'ils s'approprient cette histoire fulgurante et jalonnée de succès d'avant 1760, et qu'ils réalisent une fois pour toute qu'ils sont un peuple fiers qui a non seulement bâtie une société viable au Québec de récente mémoire mais dont les ancêtres n'ont rien de moins que bâtie la civilisation occidentale telle que nous la connaissons maintenant.
    Les anglais ré-écrivent l'histoire de façon mensongère depuis belle lurette et vont même jusqu'à dénigrer ou renier l'existence de la conquête Normande, alors imaginez donc ce qu'ils peuvent bien dire sur ceux qu'ils percoivent encore comme une bande d'habitants québécois, supposément battue dans une non-bataille sur les plaines, chialeux et querelleurs, toujours insatisfaits des maigres pitances politiques que l'on daigne bien leur donner.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2010

    C’est vrai, celui qui gagne une bataille est celui qui reste après le combat. C’est pourquoi la bataille du Canada n’est toujours pas terminée. Pour l’Anglais, elle se finira lorsque précisément en cette contrée, sa culture sera devenue sans égale. Elle se finira lorsque submergés par l’immigration et totalement acculturés par la québécitude, les Canadiens-Français auront perdus jusqu’à la conscience d'eux-mêmes, jusqu’au souvenir de leur existence passée, lorsqu’ils seront dépouillés tout espèce d’amour propre, pour tout dire, lorsqu'ils auront effectivement «chang[é] de mentalité». À ce moment-là, un véritable État anglo-saxon, en tout point conforme aux exigences de la géopolitique, pourra être reconnu sur les rives du Saint-Laurent. Oh oui, vous avez raison, il n’est pas loin le temps où The Province of Quebec donnera sa juste mesure. Mais j’ai beaucoup de mal à ne pas trouver abject le fait de s’en réjouir.
    RCdB

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2010

    Celui qui gagne la guerre c'est celui qui demeure sur le terrain après la bataille. Il nous reste encore à éliminer de notre pays (qui est sous nos pieds et non devant nous) la présence de l'État arbitraire d'Ottawa et le tour est joué.
    Nous reprendrons le contrôle effectif de notre pays du Québec quand notre État assumera une multitude de rapports de forces favorables pour reprendre le contrôle effectif de notre territoire.
    On obtient la souveraineté de facto bien avant de la formaliser de jure (Référendum). Et elle ne résulte que de rapports de forces favorables.
    JCPomerleau