La loi 104 est inconstitutionnelle a déclaré la cour suprême du Canada. Une cour composée de juges nommés de façon discrétionnaire par le premier Ministre Canadien, juges, faut-il le rappeler, souvent nommés par retour d’ascenseur et pour services rendus, a invalidé une loi votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec. La volonté démocratique du peuple québécois est invalidée par des juges non-élus. Invalidée, de plus, sur la base de textes de lois contenus dans une constitution que le Québec n'a jamais signée.
Il y a une triple illégitimité dans ce jugement; l’illégitimité dérivant du mécanisme de nomination des juges, l’illégitimité d’individus prétendant se substituer à une volonté démocratique et l’illégitimité de la constitution Canadienne au Québec.
Que doit être la réaction du gouvernement du Québec face à ce jugement?
Il doit le déclarer illégitime et refuser de l’appliquer. Illégitime. Voilà le concept sur lequel Charles de Gaulle avait basé son action politique lors de la Deuxième guerre mondiale. Avec le succès que l'on connait.
Illégitime! Voilà la seule réponse appropriée.
Illégitime!
Il y a une triple illégitimité dans ce jugement; l’illégitimité dérivant du mécanisme de nomination des juges, l’illégitimité d’individus prétendant se substituer à une volonté démocratique et l’illégitimité de la constitution Canadienne au Québec.
Tribune libre
Frédéric Lacroix85 articles
PhD, Chercheur, Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA)
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6 commentaires
Archives de Vigile Répondre
1 novembre 2009Pour compléter mon commemtaire précédent, je veux simplement ajouter que c'est George Brown qui s'exprimait ainsi dans "The globe" le premier juillet 1867.
Gaston Boivin Répondre
1 novembre 2009C'est tellement comme le mentionne la dernière intervention d'O, c'est à dire comme le résume le dernier paragraphe de sa citation du texte de Benoît Rheault, que voici comment, le premier juillet 1867, l'un des principaux instigateurs de la Confédération canadienne, avec lequel firent alliance pour l'imposer Cartier, Macdonald et Galt, s'exprimait dans son journal "The Globe" de Toronto pour en souligner et fêter l'avènement: "Nous saluons la naissance d'une nouvelle nation. Une Amérique anglaise unie, forte de 4 millions d'habitants, prend place aujourd'hui parmis les plus grandes nations du monde." (*)
(*) Cf: Histoire populaire du Québec (1841 à 1896), tome 3, page 191, de Jacques lacoursière.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
31 octobre 2009M. Lacroix,
Vos lecteurs poseront sans doute d'autres genres de question après avoir lu, sur cette Tribune même, Le Québec cet Autre, de B. Rheault:
Le récit est plutôt celui-ci. Jadis fut le temps béni du Montréal anglais. Les French nous servaient de l’alcool lors de nos soirées festives et leur curieux patois étranger nous amusait. Puis, les « separatists » ont tout gâché, en demandant d‘être « respectés ». Les anglophones ont quitté et, naturellement, le soleil a suivi. Mais heureusement, depuis 10 ans (depuis l’échec référendaire et la mort providentielle du nationalisme), la lumière (donc, l‘anglophone) revient, les pelouses reverdissent, les oiseaux gazouillent (...et taisons que la reprise économique a eu lieu sous la gouverne séparatiste). Les French redeviennent dociles, et nous pouvons enfin apprécier Montréal comme on a toujours voulu le faire : comme un gros pavillon français du Epcot Center au Canada, un « village historique » de 2 millions de figurants. « Un coin d’Europe sans décalage horaire, le meilleur de la France et du Canada », ceci, donc, est l’image du Québec offerte à lui-même et au monde.
On aura vite compris que ce texte fut composé par un anglophone. Wallpaper, magazine britannique (fondé par un Canadien anglais) a donné tout naturellement la parole à une personne de langue anglaise pour décrire la deuxième plus grande ville francophone du monde. Ce dernier livra la vision étriquée du Québec commune en ce milieu. Cette approche est systématique. Dans les moments les plus prolifiques du Quebec Bashing dans les médias, les journaux allemands, la télévision américaine et les autres médias internationaux n’agissent pas différemment. Lorsque des activistes anglophones ont comparé le Québec contemporain au sud ségrégationniste étatsunien ou à l’Allemagne nazie, ces médias étrangers ont accepté ces groupes marginaux comme de dignes représentants locaux.
S’il en est ainsi, c’est que seule la perspective anglo-canadienne est véritablement souveraine, et explique le pays au monde. À l’étranger, le Canada est un pays anglais, où il y a des Français ; et ce parce que la conception anglo-canadienne est celle d’un pays d’abord anglais, où il y a des Français. Par conséquent, il ne viendrait pas même à l’esprit de l’étranger moyen de demander ce que pense le francophone. Comprenons-nous bien : pour connaître l’âme de l’Australie, on ne demandera pas l’avis du kangourou.
Jean-François-le-Québécois Répondre
31 octobre 2009J'aimerais comprendre ceci: l'actuelle constitution canadienne, si chère au Rest of Canada, avec sa Charte, et la déclaration voulant que le Canada soit multiculturel, etc, aucun premier ministre québécois (pas même Charest!) ne l'a signée, depuis la fameuse Nuit des longs couteaux...
C'est un peu comme si on nous ordonnait de respecter les clauses d'un contrat qu'aucun de nos représentants n'avait signé.
Pourquoi sommes-nous tenus de respecter cette loi fondamentale du Rest of Canada, soit la constitution de la nation canadienne, à l'heure actuelle?
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
31 octobre 2009Depuis 250 ans cette année, la colonie britannique conquérante de la Nouvelle-France voue sa politique à l'élimination totale du français en Amérique.
Toutes les étapes ayant mené à cette Constitution rapatriée au Canada étaient planifiées soigneusement pour que cette néomonarchie légitime tout moyen pour arriver à ce but.
Si le jugement de la Supreme Court of Canada est illégitime, ce n'est qu'aux yeux des sujets de Sa Majesté.
Comment, alors, les sujets d'une néomonarchie(la démocratie canadienne) peuvent-ils manifester leur désaccord?
Par la Révolution seule!
Avez-vous vu grouiller la populace dans les rues du Vieux Montréal(appel du RRQ) en face du bureau de l'infâme procureur du Canada (Brent Tyler) qui vient de déboutonner une fois de plus la Charte de la langue française?
Il n'y a pas de sans-culottes au Québec, prêts à monter à l'assaut de l'occupant bien installé. La moitié des otages de l'Anglais son victimes du syndrome de Stockholm: ont un revenu suffisant pour la bière, le char, le hockey, la semaine de "tout inclus" en Rép. dominicaine...pourquoi se plaindre? Le petit pourcentage encore assez motivé pour sortir protester se fait matraquer allègrement par la force constabulaire et revient à son clavier pour chialer...
Pour faire une révolution, il faut un peuple... un peuple assez instruit (pas par journaux conscrits!) pour savoir qui le domine, un peuple exaspéré!
Au Québec, le point de non retour est passé. How about that?
Archives de Vigile Répondre
31 octobre 2009Pourquoi est-ce que nos élites acceptent cette illégitimité? Pourquoi est-ce que le peuple l'accepte? Mais qu'est-ce que cela va prendre pour nous réveiller?
Daniel