Submersion migratoire

Immigration au Québec: pour une approche responsable et en français!

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Gaudreault refuse de s'avancer sur la baisse des seuils d'immigration ; il veut envoyer des islamistes « francophones » dans toutes les régions du Québec


Quelle immigration voulons-nous au Québec? Combien d’immigrants pouvons-nous accueillir? Comment nous assurer d’avoir davantage d’immigrants dans toutes les régions? Quelle est la clé pour une intégration en français réussie?


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Dans l’actuelle course à la chefferie du Parti québécois, nous avons choisi d’aborder ces questions de façon responsable, ouverte, étayée sur une vision à long terme du Québec illustrée par ces quatre propositions. 


Dépolitiser les seuils d’immigration  


Les seuils d’immigration pour le Québec ne doivent pas être déterminés à la légère ou selon les humeurs politiques. Ils doivent s’appuyer sur des études et analyses rigoureuses en tenant compte du vieillissement de la population, de la pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines et certaines régions du Québec et des perspectives économiques, autant que de nos capacités d’accueil, d’intégration et d’inclusion. En effet, ces seuils ne devraient pas augmenter plus rapidement que les ressources humaines et matérielles qui sont destinées à l’intégration à la nation québécoise et, par conséquent, à la francisation des immigrants. 


Nous proposons que le gouvernement crée un observatoire indépendant dont le mandat sera de soumettre des scénarios au ministère quant aux seuils d’immigration. Plusieurs scénarios pourront alors être envisagés. Ces scénarios seront publics et permettront à la société québécoise de tenir un débat sain et rationnel. Le gouvernement établira les seuils sur la base du scénario retenu et y allouera les ressources nécessaires.


Maîtriser le français avant l’admission  


Il faut agir en priorité sur la composition linguistique de l’immigration. Nous croyons que des politiques ambitieuses en matière d’immigration ne sont pas incompatibles avec la préservation et la promotion de la langue française. Pour ce faire, nous proposons que la maîtrise du français soit exigée comme condition d'admission, en mettant notamment à contribution les délégations du Québec à l’étranger. Comme d’autres pays à travers le monde le font déjà, le Québec demanderait donc aux candidats immigrants de démontrer qu'ils maîtrisent le français avant l’entrée au pays, ce qui est plus exigeant que la démonstration d’une simple «connaissance» du français.


Régionaliser pour vrai l’immigration  


Actuellement, il est possible, pour un travailleur étranger, d’obtenir un permis de travail «fermé». Cela signifie que son droit de travailler au Québec est rattaché à un employeur spécifique, lequel est indiqué sur son permis de travail. Il n’a donc pas la possibilité de travailler pour un autre employeur que celui mentionné sur le document. Après une période de 12 mois, le travailleur étranger a la possibilité de soumettre une demande de résidence permanente, ayant au préalable obtenu un Certificat de sélection du Québec (CSQ), délivré par le Ministère de l’Immigration. Il s’agit d’une condition qui soulève son lot de problèmes et doit absolument être améliorée. 


S’il est possible d’obliger un résident temporaire à travailler pour un employeur spécifique, alors, pourquoi ne pas prévoir la possibilité de travailler dans une région spécifique du Québec? Ainsi, le permis de travail «fermé» pourrait préciser non pas l’employeur, mais une région administrative désignée par le gouvernement du Québec. Ce permis de travail pourrait être valide pour trois ans. À l’expiration de son permis, le résident temporaire pourrait soumettre une demande de résidence permanente. L’immigrant concerné aura tout intérêt à demeurer dans sa région désignée, ayant un emploi stable depuis trois ans, un cercle d’amis, des enfants scolarisés, et étant bien intégré dans sa communauté d’accueil. Une telle politique soutiendrait également le rayonnement des régions du Québec à l’international, comme on le fait déjà avec le recrutement d’étudiants internationaux dans les cégeps et universités de région.


Malheureusement, tant que le Québec ne sera pas indépendant, il faudra obtenir l’accord du fédéral afin d’aller de l’avant avec cette proposition. Nous le demanderons formellement à Ottawa dès l’élection d’un gouvernement du PQ.


Recréer les COFI  


Les principaux outils d’intégration sont la langue, l’éducation et le travail, donc il est impératif que le Québec se donne les moyens d’accueillir convenablement les nouveaux arrivants afin que ceux-ci s’attachent à la culture québécoise. C’est pourquoi nous proposons de rétablir dans toutes les régions des Centres d’orientation et de formation pour les immigrants (COFI), qui ont joué un rôle avec succès jusqu’à la fin des années 1990 dans l’intégration des nouveaux arrivants. Ces «COFI 2.0» offriraient des services reliés à l’intégration, et ce, dans le souci d’une solidarité et d’une appartenance entre les néo-Québécois et la société d’accueil.


Nous croyons que ces quatre propositions sont à la fois responsables et inclusives, conformes à la tradition québécoise d’ouverture et d’accueil des immigrants, et robustes pour garantir la francisation, l’intégration et l’inclusion des nouveaux arrivants.


Surtout, elles permettent de constituer une vision à long terme où l’immigration participe de manière positive à l’affirmation nationale de la seule société majoritairement francophone en Amérique du Nord, par le renforcement de la cohésion sociale et la valorisation de l’appartenance des néo-Québécois à la société d’accueil.


Le temps est venu pour que nos politiques d’immigration deviennent, tout comme le sont nos politiques linguistiques, sociales et économiques, des sources de fierté et des facteurs d’adhésion à la réalisation de l’indépendance du Québec, seul moyen d’assurer le plein essor de la nation québécoise. Nous sommes convaincus que la présente vision permet de relever ce défi.    




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