In vino veritas

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Les problèmes de Couillard ne font que s'accumuler

À quelques mois des élections, le gouvernement Couillard peine à se sortir la tête de l’eau. Réunis aujourd’hui en conseil général, les libéraux doivent aussi compter avec plus de 15 départs annoncés de députés et de ministres.


La semaine ne leur a pas été clémente non plus. Après son atterrissage raté en politique, leur nouveau président de campagne, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer, continue d’essuyer les critiques. Le Journal révélait qu’avant sa nomination, son entreprise Téo Taxi avait reçu un prêt gouvernemental de 4 M$.


Son rôle influent dans le fiasco de la Formule électrique fait aussi les manchettes. Bref, à tort ou à raison, des odeurs de copinage flottent au-dessus de sa tête. Puis, vint le dossier des dépenses mystérieuses des députés en missions à l’étranger.


Se payer la traite


Jacques Chagnon, le respecté président de l’Assemblée nationale et député libéral, s’entête à refuser de dévoiler le fin détail de ses dépenses à l’étranger, dont les meilleurs vins. Au mieux, la chose sera discutée plus tard.


Le président, voyez-vous, « paie la traite » aux élus autour de tables bien garnies et bien arrosées. Or, ces factures sont payées par les contribuables. Pourquoi refuser d’en divulguer le détail ? Parce qu’il scandaliserait les électeurs, victimes eux-mêmes de l’austérité libérale et de ses effets nocifs sur les services publics.


L’adage est pourtant connu. In vino veritas. Dans le vin, la vérité. Cacher ces dépenses à ceux qui les paient est le contraire de la vérité. Sur le plan éthique, le manque est navrant. On dirait la cour de Marie-Antoinette.


In video veritas


Pour Philippe Couillard, le moment le plus pénible de la semaine lui est venu par une gracieuseté de son député Robert Poëti. Sans en avertir son chef au préalable, il a posté une vidéo surréaliste annonçant son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections.


Rappelons qu’en janvier 2016, M. Couillard évinçait Robert Poëti du cabinet en lui retirant le ministère des Transports. Et ce, au moment même où il s’apprêtait à faire le ménage au sein du ministère le plus dysfonctionnel de tous. Le message était clair : le premier ministre ne voulait pas de ce ménage.


Dans sa vidéo d’adieu, de facture professionnelle et réalisée à l’avance, Robert Poëti est souriant comme jamais. De toute évidence, la perspective d’être libéré de ce gouvernement le rend heureux. Le député sortant y aligne une longue liste de remerciements.


Il salue même les pages de l’Assemblée nationale, les partis d’opposition, ses cousins et cousines, etc. Mais oups ! pas un mot sur son propre chef. Comme quoi M. Couillard vient de goûter à sa propre médecine.


Pour un premier ministre, ces nombreux départs, la nomination mal avisée d’Alexandre Taillefer et le pied de nez magistral que lui a fait Robert Poëti, ne sont pas bon signe. Ils rappellent tous que dans le département du leadership, la cuirasse de M. Couillard se fissure de plus en plus.