Il a été beaucoup question d’amalgames à l’Assemblée nationale ces derniers jours, notamment celui entre Joyce Echaquan et le projet de loi 96. Or puisque le mot « amalgame » est d’actualité, je voudrais attirer votre attention sur un amalgame qui est passé inaperçu dans les médias depuisla fameuse question posée à Yves-François Blanchet lors du dernier débat en anglais tenu dans le cadre de la campagne électorale fédérale.
Dès le lendemain de ce débat, François Legault est monté aux barricades pour défendre le fait que les Québécois ne sont pas racistes. Or j’en arrive au racisme systémique contre lequel notre premier ministre s’est toujours fortement opposé, alléguant que les Québécois sont contre cette notion de racisme « systémique ».
En réalité, François Legault associe les opinions des Québécois aux siennes. En langage clair, le premier ministre fait un amalgame entre l’opinion des Québécois et la sienne eu égard au racisme systémique alors qu’il n’existe aucune preuve que les Québécois sont majoritairement conte l’expression « racisme systémique ».
D’ailleurs, à ce sujet, il est intéressant de constater que François Legault excelle dans l’art d’associer les Québécois à ses velléités, particulièrement depuis qu’il s’est autoproclamé le défenseur de l’identité québécoise…Un autre amalgame?
Blanchet en mission dans le ROC?
En 2010, le chef du Bloc de l’époque, Gilles Duceppe, avait mené une série de six rencontres à l’extérieur du Québec afin d’expliquer son point de vue sur la souveraineté.
Dix ans plus tard, dans la foulée de la question controversée posée à Yves-François Blanchet lors du débat en anglais, le chef du Bloc y voit là un prétexte pour entamer des rencontres au Canada anglais afin d’expliquer la perspective québécoise sur la souveraineté. « Avec toute la sincérité du monde, moi, je tends la main. Je suis prêt à faire comme Gilles [Duceppe] l’a fait il y a un certain nombre d’années : aller expliquer, présenter, discuter, dire aux gens qui on est, pourquoi on voit les choses comme on les voit, pourquoi tel est notre droit ».
Depuis sa création, le Bloc québécois a pour mission de défendre les intérêts du Québec à la Chambre des communes à Ottawa. Conséquemment, je ne vois aucune pertinence à ce que le chef du Bloc parte avec son bâton de pèlerin « évangéliser » les Canadiens anglais sur les motifs qui animent le Québec à vouloir devenir indépendant du ROC.
À mon avis, devant les interventions sans équivoque de François Legault eu égard aux dossiers concernant les compétences du Québec, Jean-François Blanchet cherche à s’octroyer une légitimité en tant que chef d’un parti souverainiste à Ottawa. En réalité, la question se pose : dans les circonstances actuelles où M. Legault négocie directement avec Justin Trudeau, le Bloc est-il toujours pertinent sur l’échiquier politique fédéral?
Henri Marineau, Québec
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