L'épouvantail

Élection fédérale 2009



Le chef libéral, Michael Ignatieff, a effacé tout doute quant à la tenue d'élections générales cet automne. En multipliant les déclarations-chocs du genre «Le temps de Stephen Harper est terminé», M. Ignatieff et ses lieutenants ont coupé les ponts qui leur auraient permis de reculer au moment décisif.
Les conservateurs ont répliqué en évoquant l'instabilité que provoquerait une campagne électorale alors que s'amorce une fragile reprise économique. «L'instabilité politique pourrait mettre la relance en péril», a dit le premier ministre Harper, de passage à Calgary.

Le risque d'instabilité? C'est un épouvantail. Le Canada n'est pas une république de bananes. Les campagnes électorales s'y déroulent toujours dans le calme et aucun des deux partis en mesure de former le gouvernement n'effraie les gens d'affaires. Le plan de stimulation du gouvernement est en place; que les ministres soient en Chambre ou en campagne électorale ne changera rien à la situation économique au pays. D'ailleurs, ce risque d'instabilité en période difficile n'avait pas empêché M. Harper de déclencher des élections l'automne dernier.
Si l'opposition est en mesure de renverser le gouvernement à peine un an après le dernier scrutin, c'est parce que les conservateurs ont mal joué leurs cartes en faisant preuve, tout de suite après ces élections, d'une mesquinerie partisane sans précédent. Aussi, quand M. Harper dénonce aujourd'hui les «manigances politiques» de l'opposition, sa crédibilité est nulle.
Du côté libéral, on l'a souvent écrit ici, on devra faire la preuve que le parti s'est vraiment renouvelé, en particulier au Québec. Surtout, M. Ignatieff devra présenter aux Canadiens un plan de gouvernement sérieux. Il lui faudra réconcilier ses différents engagements: mieux soutenir l'économie, rendre l'assurance emploi plus généreuse et revenir rapidement à l'équilibre budgétaire.
Le chef libéral est particulièrement convaincant lorsqu'il oppose sa vision du rôle international du Canada à celle de son vis-à-vis: «Plutôt que de résister au changement, le Canada devrait inspirer le changement. (...) Il est tout simplement inacceptable que le monde en arrive à se demander «Où est le Canada?»» Il devra toutefois dépasser les généralités pour parler en termes concrets. Pour préciser, notamment, quelle position défendrait un gouvernement libéral à la conférence de Copenhague sur les changements climatiques.
Pour leur part, les conservateurs feraient mieux de ranger l'épouvantail de l'instabilité pour proposer plutôt leur propre vision du Canada de l'avenir. Pas des promesses gadgets permettant de montrer Stephen Harper maniant la perceuse. Un plan pour permettre au pays de sortir plus fort et plus vert de la récession. Là se trouve le principal enjeu de la prochaine campagne électorale.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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