L'étoffe de M. Dumont

Mario Dumont devra s'imposer et exiger de son parti la profondeur et le sens de l'État qui leur ont fait défaut depuis le printemps dernier

Climat politique au Québec



Selon le sondage CROP publié par La Presse hier, l'Action démocratique du Québec a glissé à son plus bas niveau d'appuis depuis avant le scrutin de mars dernier. Seulement 24% des Québécois interrogés voteraient pour l'ADQ s'il y avait des élections aujourd'hui; le parti de Mario Dumont perdrait vraisemblablement le statut d'opposition officielle.


Comme tout sondage, il faut interpréter celui-ci avec prudence. N'empêche, toutes les enquêtes faites au cours des derniers mois indiquent un affaiblissement de l'ADQ. Les adéquistes n'ont pas à être découragés par cette tendance - les choses changent tellement vite en politique! Cependant, ils doivent se livrer à un sérieux examen de conscience: que s'est-il passé depuis ces élections où, à la surprise de tous, un Québécois sur trois a voté Dumont?
Ces Québécois espéraient que Mario Dumont, qu'ils ont toujours bien aimé, profite de son nouveau statut pour faire la preuve de sa capacité à franchir la prochaine étape, pour démontrer qu'il avait l'étoffe d'un premier ministre. Jusqu'à maintenant, le député de Rivière-du-Loup a échoué le test.
Le manque de rigueur dont ont fait preuve les adéquistes dans plusieurs dossiers a été particulièrement décevant. Abolition des commissions scolaires, intervention de la Caisse de dépôt dans les dossiers d'Alcan et de BCE, enseignement religieux, immigration, autant de sujets où l'Action démocratique s'est contentée de lancer des pavés dans la mare, sans s'appuyer sur une réflexion approfondie ou mettre de l'avant autre chose qu'un clip conçu pour le journal télévisé.
Le contraste avec le Parti québécois est frappant: malgré des moyens plus modestes que ceux de l'opposition officielle, les députés du PQ ont presque toujours paru mieux préparés.
À la suite de la publication de reportages inquiétants sur le français à Montréal, les péquistes ont refusé de remettre en question la hausse des seuils d'immigration, faisant ainsi preuve de sagesse et d'une juste conscience des intérêts supérieurs du Québec. M. Dumont, au contraire, a plongé tête première dans cette marmite explosive, ignorant les risques d'éclaboussures. Comme s'il était utile d'étirer encore l'élastique de la tolérance de la majorité!
Si l'on en croit les données des sondages, c'est le Parti québécois qui a profité de la chute de l'Action démocratique. La formation de Pauline Marois a repris le terrain de l'identité qu'avait monopolisé Mario Dumont dans les semaines précédant les élections de 2007. Le mal est fait; les adéquistes perdraient leur temps en cherchant à battre le PQ sur ce plan. Il leur faut penser à autre chose, retrouver la pertinence qui fut la leur et qui s'est effritée au cours des derniers mois.
La crise économique qui pointe à l'horizon et le déclin démographique dont les effets commencent à se faire sentir offrent à l'ADQ l'occasion d'apporter à nouveau des contributions originales au débat public. De brasser la cage comme elle l'a fait autrefois sur des sujets aussi cruciaux que la dette et l'organisation du système de santé.
De plus, quels que soient les thèmes privilégiés, Mario Dumont devra s'imposer et exiger de son parti la profondeur et le sens de l'État qui leur ont fait défaut depuis le printemps dernier.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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