Depuis quelques mois, on est à la recherche de l’extrême droite québécoise.
La recherche s’est intensifiée ces derniers jours, à la suite des événements de Charlottesville. On s’est demandé : avons-nous des malades du même genre ici ?
On est bien obligé de convenir que, pour l’instant, l’extrême droite est groupusculaire. Cela ne veut pas dire que notre société soit à l’abri de la haine ethnoreligieuse. L’attentat de Québec est là pour nous le rappeler.
Marginaux
Mais pour l’essentiel, l’extrême droite locale est surtout composée de marginaux et d’excités. On y trouve aussi des activistes analphabètes et des idéologues de garage.
Pourtant, on va la chercher dans les racoins les plus obscurs de l’espace public pour braquer sur elle les projecteurs. On donne la parole à ses leaders avec complaisance. On leur donne un haut-parleur qu’ils ne pourraient obtenir d’eux-mêmes.
Pourquoi donner autant d’attention à cette mouvance ? S’agit-il seulement de sensationnalisme médiatique ?
L’explication est probablement plus désagréable.
On a de bonnes raisons de craindre que certains politiciens, au fond d’eux-mêmes, rêvent de la voir émerger, pour ensuite prétendre se donner le beau rôle de lui faire barrage. Alors ils amplifient son importance.
Cela semble être le cas du PLQ et de QS. Leur calcul est le suivant : si l’extrême droite émerge et s’empare de la question identitaire, cette dernière sera contaminée. Quiconque s’en approchera deviendra suspect.
À travers cela, on envoie un message toxique : ceux qui critiquent l’immigration massive, l’immigration illégale, le multiculturalisme, les accommodements raisonnables ou l’anglicisation de Montréal seraient au fond d’eux-mêmes d’extrême droite.
On accuse ainsi de complicité avec l’extrême droite le PQ et la CAQ.
Cynisme
C’est d’un effrayant cynisme.
C’est quand les politiciens censurent les débats identitaires que l’extrême droite s’en empare, décrète son monopole sur eux et en profite pour croître en misant sur le malaise populaire.
C’est lorsqu’on insulte la société d’accueil en diabolisant l’inquiétude populaire qu’on favorise l’émergence de l’extrême droite.
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