L'incompétence fédérale

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Incompétence ? Quel euphémisme ! C'est de responsabilité criminelle qu'il s'agit.

Plusieurs commentateurs ont souligné, avec raison, l'impeccable gestion de crise du gouvernement de Pauline Marois à la suite de la tragédie survenue à Lac-Mégantic. L'aide financière aux sinistrés a été versée rapidement. Des ministres sont sur le terrain chaque jour. La première ministre a mis tout le poids de sa fonction pour que les choses aillent rondement.
À l'opposé, les critiques ont été nombreuses à l'endroit du gouvernement de Stephen Harper. Certains ont déploré que le fédéral ait été moins présent que le provincial. On a dénoncé le fait qu'Ottawa n'est toujours pas en mesure de dire quelle forme et quelle envergure prendra l'aide promise à la communauté méganticoise.
Comme l'a bien expliqué hier matin la journaliste Hélène Buzzetti, du Devoir, sur les ondes de la radio de Radio-Canada, ces critiques sont en partie injustes. Au Canada, la gestion des sinistres relève des provinces. Le rôle du gouvernement fédéral se limite généralement à appuyer financièrement la province touchée. Quand le ministre Christian Paradis explique qu'Ottawa va répondre aux demandes d'aide du gouvernement Marois, il ne fait pas preuve d'attentisme; il respecte la compétence provinciale en la matière, tout simplement.
Cela dit, l'accident de Lac-Mégantic diffère d'autres catastrophes, en ce que la cause - un déraillement de train - relève de la juridiction fédérale. Ottawa est donc concerné au premier chef. C'est là que le gouvernement conservateur a lamentablement failli.
La tragédie a suscité une vive inquiétude populaire relativement au transport de matières dangereuses par train. Le premier devoir de tout gouvernement, c'est d'assurer la sécurité des citoyens. Il n'était pas pertinent d'insister sur les statistiques démontrant une diminution du nombre d'accidents, comme l'a fait l'ancien ministre des Transports, Denis Lebel. L'accident de Lac-Mégantic a eu des conséquences tellement graves qu'il rend ces chiffres insignifiants.
Il est vrai, comme nous l'avons écrit ici, qu'au lieu de spéculer sur les causes de l'accident, on ferait mieux d'attendre les résultats des enquêtes en cours. Cela ne devrait pas empêcher Transports Canada d'entreprendre un examen minutieux de la réglementation existante, à la lumière notamment de la croissance fulgurante du transport de pétrole brut par chemin de fer. C'est le lancement d'une telle révision qu'aurait dû annoncer dès le départ M. Lebel.
Le gouvernement fédéral aurait dû aussi rapidement faire savoir qu'il paiera pour le déménagement de la voie ferrée hors du centre-ville de Lac-Mégantic. Craignait-il que cela ne crée un précédent? Le traumatisme vécu par les Méganticois étant unique, il n'y a pas de précédent possible.
Comme d'habitude, le gouvernement Harper s'est montré incapable de communiquer efficacement. On a eu le dernier exemple de cette incapacité lors du point de presse donné mercredi par la nouvelle ministre des Transports, Lisa Raitt, en compagnie de M. Paradis. Pourtant politiciens d'expérience, ils ont été à peine moins habiles que le patron de la MMA, Ed Burkhardt.
Ce n'est jamais une bonne idée de rencontrer la presse quand on n'a rien à dire. Et si vous n'êtes pas disposés à répondre à toutes les questions des journalistes, ne vous présentez pas devant eux. L'exercice de mercredi, auquel les deux ministres ont abruptement mis fin en tournant les talons, a donné l'impression que les conservateurs ne maîtrisent pas le dossier, ne veulent pas vraiment agir pour prévenir d'autres tragédies ou, pire, qu'ils ont quelque chose à cacher.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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