La semaine dernière, la Cour suprême du Canada a rejeté la demande de la Colombie-Britannique d’exercer un contrôle sur le passage du pétrole lourd et des matières dangereuses sur son territoire. La firme Angus Reid en a profité pour sonder les Canadiens sur le soutien et l’opposition à l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain.
Les chiffres présentés par Angus Reid offrent certains résultats attendus — le soutien à l’oléoduc est plus élevé dans l’Ouest canadien qu’au Québec, par exemple — mais nous démontrent aussi qu’il existe un clivage important entre la perception des hommes et des femmes sur la question.
D’abord, à la question « Êtes-vous pour ou contre l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain ? », 55 % des Canadiens se disent en faveur, une proportion qui est demeurée plutôt stable depuis que la firme questionne les Canadiens à ce sujet (février 2018).
Plus d’un tiers des Canadiens, 37 %, affirment être opposés à l’expansion de l’oléoduc, une proportion qui a légèrement augmenté depuis l’été 2018 (où 26 % des Canadiens se disaient contre).
Lorsqu’on sépare les données des répondants selon leurs intentions de vote, nous remarquons les tendances auxquelles nous sommes habitués : un peu plus de neuf électeurs conservateurs sur dix appuient l’expansion de l’oléoduc, les électeurs libéraux sont divisés (48 % pour, 43 % contre), et une majorité de néodémocrates se disent contre. Jusqu’à maintenant, aucune surprise.
Il en est de même pour les résultats selon les régions du pays. Dans chaque province autre que le Québec, les appuis à l’expansion de l’oléoduc récoltent une majorité de répondants. Cette proportion grimpe à 73 % dans les Prairies (Manitoba et Saskatchewan) et 87 % en Alberta. Au Québec, 33 % des répondants se disent en faveur et 55 % sont contre.
La division la plus étonnante se trouve dans la perception du projet selon le sexe : une forte majorité d’hommes, soit 69 %, se disent en faveur de l’expansion de l’oléoduc, alors que l’opinion des Canadiennes est beaucoup plus partagée. Parmi les répondantes du sondage (n = 795), une proportion égale de 43 % se disent pour et contre l’expansion de Trans Mountain.
L’opposition à l’oléoduc est plus élevée chez les femmes de 18-34 ans (50 % contre, 36 % pour) et de 35-54 ans (47 % contre, 37 % pour).
D’ailleurs, à la fin du sondage, Angus Reid demande aux répondants quelle devrait être la priorité de la politique énergétique du Canada entre la protection de la l’environnement et la croissance économique. Chez les hommes, la croissance économique l’emporte à 54 % contre 46 %. Chez les femmes ? La protection de l’environnement récolte 68 %, contre 32 % pour la croissance économique.