L’ombre des «années Charest» plane sur les libéraux

Si l’on se fie aux informations parcellaires qui ont circulé à ce jour, le processus d’octroi des contrats provinciaux aurait été affligé des mêmes tares qu’au municipal.

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La campagne s’annonce longue pour Philippe-Flop

Les policiers de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) se retrouvent pour ainsi dire à un battement de cœur de l’ex-premier ministre Jean Charest avec les nouvelles rondes de perquisitions menées dans les entreprises de Marc Bibeau, le président de Schokbéton.
Un consortium de médias, dont fait partie Le Devoir, rapporte ce matin que l’argentier du Parti libéral du Québec (PLQ) sous Jean Charest est ciblé dans une enquête sur un stratagème de financement illégal de la formation en échange de lucratifs contrats publics.
Les documents judiciaires obtenus par les médias font état de la tenue d’une activité de financement qui aurait rapporté à elle seule 428 000 dollars… sans aucune trace officielle.
Les mots «collusion entre entrepreneurs», «contrôle des soumissions», «financement politique» et enveloppes «à remettre ou à recevoir» aux bureaux de Schokbéton reviennent dans des documents caviardés, utilisés par les enquêteurs pour obtenir de nouveaux mandats de perquisition.
Ces perquisitions, faites en novembre dernier, ont permis aux enquêteurs de saisir les ordinateurs et les serveurs de Schokbéton, ainsi que toutes les images qui auraient pu être captées par des caméras de surveillance.
Les policiers seront en mesure de déterminer les allées et venues aux bureaux de Schokbéton avec d’autant plus de précisions qu’ils ont également obtenu l’accès à des courriels et des registres d’appels téléphoniques. Sans compter qu’ils ont obtenu l’aide de quelques informateurs bien placés, de toute évidence.
Marc Bibeau, grand argentier et stratège du PLQ sous Jean Charest, a défendu son intégrité dans un communiqué. Il est vrai que les informations contenues dans les documents ne constituent pas de la preuve. Il est aussi vrai qu’aucune accusation n’a été portée contre M. Bibeau.
Le mal est fait. La campagne s’annonce longue et difficile pour Philippe Couillard. Malgré toute sa bonne volonté, il ne pourra chasser l’ombre des «années Charest».
Si l’on se fie aux informations parcellaires qui ont circulé à ce jour, le processus d’octroi des contrats provinciaux aurait été affligé des mêmes tares qu’au municipal.
Des entrepreneurs triés sur le volet se seraient entendus entre eux pour se répartir les contrats, en prenant bien soin d’inonder le PLQ de contributions illégales. Un sujet en or pour l’UPAC et la commission Charbonneau, qui se garde le meilleur pour la fin, selon mes sources.
Assisterons-nous à la campagne des morts-vivants ? Combien de squelettes libéraux seront libérés du placard d’ici le scrutin ?


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