FRANCOPHONIE

L’Ontario présente une demande d’adhésion à l’OIF

Après des années d’attente, une demande d’adhésion a été récemment acheminée

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D'abord diluer l'influence du Québec, puis diluer le fait français dans le monde

Après des années de blocage de la part d’Ottawa, l’Ontario, qui compte la plus importante communauté francophone au pays après le Québec, est sur le point d’obtenir la reconnaissance qu’elle revendique à titre de membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a appris Le Devoir.

Depuis 1971, le Québec a une place à l’OIF, ce qu’a obtenu le Nouveau-Brunswick en 1977. Voilà maintenant plus de dix ans que l’Ontario et ses 615 000 francophones tentaient de leur emboîter le pas, en vain.

En coulisses, à Toronto, on expliquait que les relations avec le gouvernement Harper étaient houleuses dans la plupart des dossiers concernant la francophonie. Pas moins de cinq missives officielles ont été envoyées à Ottawa sous le règne des conservateurs au sujet de l’adhésion de l’Ontario à l’OIF. Pas une seule n’a obtenu de réponse. Des discussions informelles n’ont pas donné plus de résultats.

Or, l’arrivée au pouvoir des libéraux fédéraux semble avoir permis de faire débloquer le dossier, ont confirmé de nombreuses sources au Devoir. Si bien qu’une demande formelle d’adhésion à l’OIF, à titre de gouvernement observateur, a été acheminée tout récemment.

« Le premier ministre Trudeau, après avoir consulté les premiers ministres du Québec et du Nouveau-Brunswick, qui ont appuyé l’initiative ontarienne, a transmis la demande au président du Sénégal, qui assure la présidence du [prochain] sommet de l’OIF », a confirmé la ministre fédérale du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau.

« La demande de l’Ontario est actuellement étudiée par les instances de l’OIF et la décision finale sera prise par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de Madagascar en novembre prochain », a-t-elle ajouté. Cette décision doit être prise à l’unanimité.

Simple observateur


Contrairement au Nouveau-Brunswick et au Québec, toutefois, l’Ontario demande le statut de « membre observateur », plutôt que celui de « gouvernement participant » au sein du forum international. À ce titre, la province assisterait aux sommets de l’OIF, à sa conférence ministérielle et aux sessions du conseil permanent de la Francophonie, sans toutefois intervenir dans les débats. Elle pourrait quoi qu’il en soit présenter des communications, dans certaines circonstances.

L’Ontario rejoindrait ainsi le Mexique, les Émirats arabes unis, la République tchèque et la Lettonie, notamment, dans cette catégorie.

« Que l’Ontario s’intéresse à la Francophonie, c’est quelque chose qu’il faut encourager. [Cette demande d’adhésion] donne une visibilité internationale aux francophones de l’Ontario. Il n’y a pas de raison de ne pas soutenir cette démarche », confie-t-on du côté des libéraux fédéraux.

Un symbole d’abord


Pour la province, les bénéfices d’une adhésion sont essentiellement symboliques. Le Canada étant membre de l’OIF, les Franco-Ontariens ont déjà accès à tous les programmes de l’organisation. Ce nouveau titre d’observateur permettra néanmoins à Queen’s Park de s’exprimer de sa propre voix au sujet d’enjeux francophones internationaux, soulignaient l’an dernier des sources au sein du gouvernement de Kathleen Wynne.


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